Politique
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Ce sera un macroniste pour remplacer un fidèle soutien du Président. Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, n’a cette fois pas tardé pour arrêter sa décision. Emmanuel Macron a nommé premier ministre Sébastien Lecornu. Le nom du ministre des Armées, par ailleurs élu sénateur en 2020 mais qui n’a quasiment pas siégé, circulait avec insistance depuis quelques jours.
C’est par communiqué que l’Elysée a annoncé la nouvelle. Un communiqué à la tonalité particulière. « Le Président de la République a nommé Monsieur Sébastien Lecornu Premier ministre. Il l’a chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois », écrit la présidence de la République. Et c’est seulement « à la suite de ces discussions », qu’« il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un Gouvernement au Président de la République ».
Autrement dit, la méthode serait différente. Le premier ministre doit discuter avec les partis avant d’espérer une non-censure, pour faire adopter le budget. On pense évidemment au PS, qui espérait un premier ministre de gauche, mais aussi au RN, avec qui Sébastien Lecornu entretien de bonnes relations. Il a déjà rencontré discrètement, dans le passé, Marine Le Pen.
« L’action du Premier ministre sera guidée par la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays », ajoute le communiqué. « Le Président de la République est convaincu que sur ces bases, une entente entre les forces politiques est possible dans le respect des convictions de chacun », conclut l’Elysée. Mais en nommant l’un de ses plus proches, dont le nom était cité à chaque fois lors des précédents remaniements, pas sûr qu’Emmanuel Macron rende les discussions faciles.
Un peu plus tard dans la soirée, le nouveau Premier ministre a rédigé un second message sur X en s’adressant cette fois-ci aux Français. « Je veux dire sincèrement à nos compatriotes que je mesure leurs attentes et que je connais les difficultés. Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver », a-t-il assuré.
La passation de pouvoir entre François Bayrou et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu aura lieu mercredi à midi à Matignon, ont annoncé les services du gouvernement mardi soir. L’évènement pourrait être parasité par la journée de mobilisation à haut risque « Bloquons tout », soutenu par les Insoumis.
Du côté des communistes, le ton n’est pas non plus propice à la main tendue. « Le Président de la République choisit de nommer encore quelqu’un de son camp alors que les exigences de changement sont immenses. La justice sociale, la justice fiscale, la Paix restent nos priorités. Les 10 et 18 septembre, faisons-les entendre jusqu’à Matignon ! », écrit Fabien Roussel sur X.
Sur X, le nouveau Premier ministre a livré sa première réaction à sa nomination. Il fait part d’une direction claire » donnée par le Président de la République : « la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays ». Il a également un mot pour son prédécesseur et « salue François Bayrou pour le courage dont il a fait preuve en défendant ses convictions jusqu’au bout.
Un Premier ministre de gauche pour succéder à François Bayrou, les socialistes n’y croyaient plus vraiment mais restent quand même déçus par le choix du chef de l’Etat. Avec la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, Emmanuel Macron « prend le risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays », a dénoncé dans un communiqué le PS, qui « prend acte » de ce choix.
A la lecture du communiqué du parti d’Olivier Faure, on comprend que la mission de Sébastien Lecornu consistant à former un accord de gouvernement prend du plomb dans l’aile. « Emmanuel Macron s’obstine donc dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera. Celle qui a conduit à l’échec et au désordre et qui aggrave la crise, la défiance et l’instabilité ». « Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets », prévient le parti à la rose.
Du côté de l’ex-majorité présidentielle, le président d’Horizons, Edouard Philippe a estimé que Sébastien Lecornu avait « les qualités » pour « discuter » et « trouver un accord » avec les autres partis politiques. « Sébastien Lecornu me paraît avoir les qualités pour essayer d’amener à la table des gens qui ne feront pas exactement ce qu’ils souhaitent, mais qui pourront s’entendre pour éviter que la France aille plus mal », a déclaré sur TF1 l’ancien Premier ministre, appelant les partis au « compromis » et se disant « prêt » à en faire, « avec quelques limites », jugeant notamment que « le budget des Armées doit être préservé, le budget de la Police, le budget de la Justice ».
Le président des Républicains Bruno Retailleau qui indiquait sa préférence ce matin pour voir la nomination d’un Premier ministre en provenance du block central peut être satisfait. Le ministre de l’Intérieur indique qu’il souhaite « trouver des accords » avec Sébastien Lecornu. « Je crois qu’il y a la possibilité de construire un projet qui satisfasse ce que j’appelle la majorité nationale », a-t-il dit à la sortie d’un bureau politique de LR
Du côté de LFI, la côte de Sébastien Lecornu n’est pas non plus très élevée. « Lecornu, l’homme qui a cédé devant Trump et promis 5 % du PIB à l’Otan et aux USA, et cautionné le grand n’importe quoi en Ukraine. Pourquoi est-il premier ministre ? Quelle est sa réussite ? », interroge Jean-Luc Mélenchon sur X et qui appelle de nouveau à un « départ » du chef de l’Etat.
Il y a un an, la presse révélait « les diners secrets » entre Sébastien Lecornu et le binôme du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella. Pour autant, la patronne du groupe RN est loin de donner un blanc-seing au nouveau Premier ministre. « Le Président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles. Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella », a-t-elle estimé sur X.
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