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Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.
Rédaction Public Sénat

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Déclaration de politique générale, épisode 2. Comme ses prédécesseurs, Sébastien Lecornu a prononcé une déclaration de politique générale devant le Sénat. Devant cette assemblée qui représente les collectivités territoriales, le Premier ministre a donné davantage de détails sur le projet de loi nécessaire à un nouvel « acte de décentralisation » qu’il a promis hier à l’Assemblée nationale.

Sébastien Lecornu a du faire face aux groupes LR et de l’Union centriste, qui ont soutenu bec et ongles le report de l’âge légal à la retraite. L’accueil du Premier ministre a été plutôt mitigé de la part de la majorité sénatoriale, tandis que les oppositions de gauche, y compris le PS l’ont mis en garde.

Retrouvez toutes les prises de parole dans ce live.

17h03

« Il faut que l’on soit précis : il n’y a pas d’abandon de la réforme des retraites », assure Sébastien Lecornu

« Je pense que la stabilité de notre pays, dans ce moment difficile, doit conduire à ne pas tout faire comme avant. Ai-je tout fait bien ? Je ne le pense pas. Ai-je heurté les miens ? Je m’en excuse », a déclaré Sébastien Lecornu, en réponse aux différents orateurs qui ont pris la parole après sa déclaration de politique générale. « Être le troisième Premier ministre dans la gestion de cette crise me conduit à prendre des risques, y compris en décalage avec mes propres convictions », a-t-il pointé alors que certains de ses soutiens, comme le centriste Hervé Marseille, lui ont reproché.
« Être le troisième Premier ministre dans la gestion de cette crise me conduit à prendre des risques, y compris en décalage avec mes propres convictions », a-t-il pointé alors que certains de ses soutiens, comme le centriste Hervé Marseille, lui ont reproché les concessions faites aux oppositions, notamment la suspension de la réforme des retraites. « Je n’opposerai pas la réforme des retraites au pouvoir d’achat », a-t-il voulu rassurer.
« Il faut que l’on soit précis : il n’y a pas d’abandon de la réforme des retraites, il faut rentrer dans la technicité des débats », a tenu à préciser Sébastien Lecornu devant une Haute assemblée très largement acquise à la réforme de 2023.
Le Premier ministre a redit par ailleurs que la suspension serait présentée sous la forme d’un amendement au projet de loi de finances de la Sécurité sociale, afin d’aller plus vite. « Un amendement est un texte Monsieur Jadot ! », a-t-il recadré à l’attention du sénateur écologiste, qui lui reprochait de ne pas passer par un projet de loi indépendant.
17h00

Christopher Szczurek  RN: « Encore un an et demi avant que la tempête électorale balaye le macronisme »

Pour terminer les paroles des orateurs, Christopher Szczurek sénateur RN a qualifié la mission de Sébastien Lecornu de « kamikaze ». « Vous avez la réputation d’un homme digne et loyal, alors quel malheur que vous soyez au service aveugle d’une cause désastreuse pour la France et les Français ».

Pour le sénateur, les « 100 milliards d’économies » préconisées par le RN sont « à notre portée ». « Encore faut-il accepter de toucher à des totems, à l’immigration, au montant de la contribution nette et malhonnête de la France à l’Union européenne ou encore à la bureaucratie stalinienne de l’administration française ».

« Encore un an et demi avant que la tempête électorale balaye le macronisme et amène le marinisme », a-t-il conclu.

16h50

Guillaume Gontard : « Vous n’avez pas d’autre choix que de trouver des compromis avec la gauche »

A la tribune le patron des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard a déploré « le temps perdu », les 15 mois passés depuis la dissolution « pour faire accepter au président de la République, le résultat des élections législatives qu’il a lui-même provoquées ». « 43 reculs écologiques en un an, voilà le prix de feu le socle commun, avec en point d’orgue, la scélérate loi Duplomb dont nous exigeons l’abrogation ».

Pour Guillaume Gontard, la force majoritaire à l’Assemblée nationale est désormais « Le Nouveau Front Populaire ». Si Guillaume Gontard salue le renoncement du gouvernement à utiliser le 49.3, il estime que cet engagement « n’aurait pas de sens » sans le renoncement à passer le budget par ordonnances, « si les débats parlementaires devaient durer au-delà du 31 décembre ».

« Si vous voulez vous inscrire dans la durée, vous n’avez pas d’autre choix que de trouver des compromis avec la gauche ». il précise qu’aucun budget ne sera adopté sans la taxe Zucman » […] ou un dispositif de même ambition ».

En conclusion, Guillaume Gontard appelle à des réformes institutionnelles, « le lancement du chantier de la refondation démocratique », avec le scrutin proportionnel, ou encore la fin de l’irresponsabilité du président de la République.

16h40

« À court terme, une dissolution serait plutôt une punition », estime Maryse Carrère

La présidente du groupe RDSE s’inquiète de « l’impact » du « désordre politique », sur les entreprises et les marchés financiers « qui le font payer aux investisseurs et à la dette ». Mais également sur la « crédibilité de notre pays vis-à-vis de nos partenaires européens ». « Il est urgent de rassurer sur tous les fronts », martèle Maryse Carrère. Elle estime que le Premier ministre a « l’air sincère », et reconnaît sa « double volonté » : « permettre le débat » et « remettre le pays sur les rails ». Et s’adressant à Sébastien Lecornu : « On ne peut que vous encourager à la méthode du compromis ». « Souhaiter maintenant des élections présidentielles est irresponsable », condamne-t-elle, « à court terme, une dissolution serait plutôt une punition qu’une solution ».

Son groupe sera également attentif « au sort réservé aux finances des collectivités territoriales », avertit-elle. « Ecoutez les élus locaux », réclame la sénatrice, « qui réclame également stabilité et visibilité ». La suspension de la réforme des retraites annoncée est « une rupture de fond très attendue », mais Maryse Carrère espère que « seront conservées les avancées obtenues pour les femmes, les carrières longues ou hachées » et « la pénibilité au travail ».

L’engagement de Sébastien Lecornu à utiliser le 49.3 à l’Assemblée nationale, aura-t-il ses échos au Sénat ? La sénatrice des Hautes-Pyrénées s’interroge : « L’entêtement idéologique sur certains bancs nous conduira-t-il au vote bloqué ou à la seconde délibération ? ».

16h35

« Certains se satisfont d’un plat de lentilles, pour prolonger le jour sans fin de la macronie. Mais quand les lentilles ne sont pas cuites, le plat est indigeste », dénonce la communiste Cécile Cukierman

Pour le groupe CRCE-K (communiste), sa présidente, Cécile Cukierman, a dénoncé les événements de la veille, à l’Assemblée, où Sébastien Lecornu s’est assuré, pour l’heure, une non-censure des députés PS, grâce notamment à l’annonce de la suspension de la réforme des retraites. « Les annonces que vous avez faites ne vous permettront pas de durer. Evidemment, certains se satisfont d’un plat de lentille, pour prolonger le jour sans fin de la macronie. Mais quand les lentilles ne sont pas cuites, le plat est indigeste », lance la sénatrice PCF de la Loire, dénonçant « le gel des pensions de retraite, des minima sociaux », « la hausse des franchises médicales » ou « la baisse de 5 milliards d’euros du budget des collectivités ».

Cécile Cukierman alerte sur « l’enfumage auquel nous assistons. Il faut le dire clairement, l’exécutif garde la main sur le débat budgétaire, 49-3 ou non ». La présidente du groupe communiste rappelle les autres armes à la main du gouvernement dans les débats : « Article 40, qui ne permet pas au Parlement d’engager des dépenses sans accord au gouvernement », « vote bloqué », « seconde délibération » et enfin « ordonnances budgétaires ».

« Vous dites laisser du temps au débat, en sachant très bien que le délai constitutionnel de 70 jours ne suffira pas. Les ordonnances sont une sorte de super 49.3 qui vous permettront d’imposer votre propre budget », alerte Cécile Cukierman, qui pointe un lièvre, ou plutôt une contradiction, entre les propos tenus par le premier ministre en début d’après-midi devant les députés et ceux tenus juste avant devant les sénateurs : « Vous avez déclaré ici lors de la déclaration de politique générale qu’il y aura un texte sur la suspension de la réforme. A l’Assemblée, vous dites je pense qu’il faut que le gouvernement dépose un amendement au PLFSS, dès novembre ».

16h25

François Patriat appelle à « redonner à la France la stabilité qu’elle mérite »

Le président du groupe RDPI qui rassemble les députés macronistes a appelé les forces politiques à « sortir de cette spirale destructrice » en trouvant des compromis, « ce qui ne signifie pas se compromettre. » D’après lui, « les questions seront tranchées par les Français lors de la campagne présidentielle qui aura lieu en 2027, mais pas avant n’en déplaise à M. Mélenchon et sa horde de révolutionnaires de pacotille fauteurs de troubles et à Mme Le Pen et son armée de poutinistes obnubilés par leurs ambitions personnelles. »

François Patriat a dénoncé la construction de « boucs émissaires » par le RN et LFI. « Les riches pour l’extrême gauche et l’immigration pour l’extrême droite », a-t-il développé Ce soutien du chef de l’Etat a salué la méthode de Sébastien Lecornu, et notamment l’abandon de l’article 49-3 : « La décision de renoncer au 49-3 marque un tournant majeur dans l’équilibre de nos institutions. Cette décision n’est pas anodine, tâchons d’en être digne. » D’après lui, « la République mérite mieux que la caricature et le chantage permanent à la censure » et un « compromis républicain » dans un esprit de « responsabilité collective » est possible. « Il faut redonner à la France la stabilité qu’elle mérite et que nos concitoyens attendent », a conclu François Patriat.

16h14

Le Sénat « aidera » le gouvernement  à « résister » aux socialistes et à « Olivier Faure qui « se tortillait depuis des mois comme un lombric», tacle Claude Malhuret

Le président du groupe Les indépendants, Claude Malhuret a, comme à son habitude, choisi un discours imagé pour attaquer l’extrême gauche et l’extrême droite.

Le bilan des premiers se résume à une seule chose selon lui : « un siècle à bouffer du curé pour finir par lécher les bottes des mollahs ». Pour les seconds, devenus « schizophrènes ». « On ne sait plus s’il faut croire la madone des prolétaires le champion du CAC 40. Surtout quand la patronne s’accroche dur comme fer à la revendication la plus folle de la CGT, la retraite à 60 ans ».

Voilà pour les passages obligés. Plus inhabituelle dans les discours de Claude Malhuret, sa violente charge à l’encontre des socialistes d’Olivier Faure qui « se tortillait depuis des mois comme un lombric entre son tango avec LFI pour les élections et le refus par la moitié de ses troupes de baiser les babouches de Mélenchon ». « Votre problème n’était pas d’acheter les socialistes, il était de ne pas les payer au prix auquel ils s’estiment. Et malheureusement, permettez-moi de vous le dire, vous avez payé très cher », a-t-il tancé à l’attention du Premier ministre.

Le patron des sénateurs Horizons estime que « le bilan désastreux de la France depuis 40 ans et notre dette de 3 400 milliards s’expliquent » par la retraite à 60 ans sous Mitterrand et les 35 heures de Jospin. « Il ne manque plus qu’une troisième mesure pour nous achever : la taxe Zucman qui fera s’enfuir toutes les start-up de la tech et de l’innovation », a-t-il mis en garde.

En conclusion, il promet à Sébastien Lecornu que le Sénat l’aidera l’ pas à faire plaisir aux socialistes, mais à leur résister en purgeant les budgets de la Sécu et l’Etat, « de tout ce qui va dans le mauvais sens. Nous allons leur ajouter tout ce qui va dans le bon sens »

16h03

Le réquisitoire d’Hervé Marseille contre « la méthode » Lecornu

À la tribune, Hervé Marseille, le président du groupe centriste, a adressé de nombreux reproches au Premier ministre. Les relations entre le patron de l’UDI et le locataire de Matignon se sont tendues depuis plusieurs semaines, au point que sa famille politique a fini par renoncer à participer au nouveau gouvernement. « Le problème depuis le début, c’est la méthode et la confiance », a épinglé l’élu des Hauts-de-Seine, reprochant à Sébastien Lecornu son opacité. « Vous n’avez rien voulu dévoiler et vous vous êtes exclusivement enfermé dans le dialogue avec les socialistes, oubliant qu’il y avait des forces politiques qui vous soutenaient. », a-t-il regretté. À propos de la décision du Premier ministre de ne pas utiliser le 49-3 : « Vous avez théorisé ce que j’appellerais le principe de Chevallier et Laspalès, ‘C’est vous qui voyez’ », a-t-il raillé, en référence à un célèbre sketch du duo d’humoristes.
Hervé Marseille a longuement regretté la décision de suspendre la réforme des retraites. « Comment pouvons-nous être crédibles aux yeux de nos concitoyens dès lors que nous avons abandonné une réforme majeure, après avoir dit urbi et orbi qu’elle était indispensable ? ». « La crédibilité est endommagée, émoussée, il va falloir faire beaucoup pour être entendu », a regretté le sénateur. Il s’est inquiété de voir les concessions faites aux socialistes impacter le pouvoir d’achat des Français. « Que l’on discute pour trouver un compromis n’est pas choquant, mais qu’on nous dise comment on va le financer ? », a-t-il lancé. « Qui peut croire aujourd’hui que l’on va atteindre les 3 % en 2029 ? Personne ! Autant le dire ! »
« Notre groupe est disposé à soutenir, je l’ai dit dès le premier jour, même quand on n’était pas très content. Mais on ne peut pas soutenir à n’importe quelle condition. Je veux que les choses se fassent de façon claire et transparente. Les Français peuvent comprendre que chacun bouge pour obtenir de la stabilité et des résultats, mais pas nuitamment », a-t-il encore déclaré.
L’élu a par ailleurs adressé « une pensée amicale » à l’ancien ministre des Outre-mer, Manuel Valls, non reconduit dans le nouveau gouvernement. « Son expérience était précieuse », a-t-il pointé, alors que le Sénat s’apprête à débattre d’une proposition de loi sur le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie.
15h54

« Notre décision de ne pas censurer ne vaut ni approbation, ni chèque en blanc à votre gouvernement », met en garde Patrick Kanner

En préambule, le président du groupe socialiste au Sénat commence par tacler le camp présidentiel qui « [s’accapare] le pouvoir et qui s’y [accroche] », et le « cirque joué » par les Républicains, « qui excluent ceux qui font le choix personnel d’y participer, mais qui soutiennent ce même gouvernement ».

Alors que « la tentation était grande de sanctionner d’emblée ce gouvernement » était « grande », Patrick Kanner justifie la décision du PS de ne pas censurer l’équipe Lecornu II, « car nous avons fait le choix des Français ». Le sursis accordé au gouvernement par les socialistes tient à la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, annoncée hier par Sébastien Lecornu devant l’Assemblée nationale, ardemment réclamée par le parti à la rose ces dernières semaines : « Il était temps d’y renoncer ! ». Patrick Kanner y voit « une victoire indéniable », gagnée au prix d’un exécutif « en péril », « pour les 3.5 millions de Français qui vont pouvoir partir plus tôt à la retraite. Il salue aussi la décision de ne pas recourir à l’article 49.3. Néanmoins, le répit pourrait être de courte durée : « Nous vous jugerons sur vos actes », avance l’élu socialiste, « notre décision de ne pas censurer ne vaut ni approbation, ni chèque en blanc à votre gouvernement ». Et d’ajouter : « Nous ne rentrerons jamais dans la compromission avec un gouvernement de droite ».

L’occasion aussi pour Patrick Kanner de rappeler la « ligne écarlate » du PS : « Nous refusons que les plus modestes paient une fois de plus le prix des erreurs accumulées depuis 2017 ». Et de préciser que ses troupes n’accepteront « jamais » le doublement des franchises médicales, le gel du barème de l’impôt sur les revenus, et l’année blanche, soit le gel des prestations. « Nous resterons intraitables sur ces sujets, vous promettez rupture nous vous prenons au mot ».

Sur la taxe Zucman, portée par la gauche pour taxer les plus hauts patrimoines, le patron des socialistes du Sénat explique que son groupe déposera un amendement en ce sens, « et si le gouvernement s’entête à la rejeter, nous attendrons qu’il avance des alternatives concrètes et solides ». A l’extrême-droite, le RN a déjà fait savoir qu’il s’y opposerait, alors qu’il « prétend défendre les classes populaires ». « Les masques tombent », déplore Patrick Kanner.

Il tape aussi sur le gouvernement pour sa considération pour les territoires ultramarins, « une fois encore relégués au second plan de votre action », et pour les collectivités territoriales, à qui « vous […] demandez toujours plus, en leur donnant toujours moins ». Enfin, le sénateur socialiste en profite pour remettre sur la table les projets de loi sur la fin de vie et l’audiovisuel public qui « ne [coûtent] rien », et qui attendent de revenir au Parlement.

« Nous n’accepterons pas les renoncements », prévient Mathieu Darnaud

15h44

Après le discours de Sébastien Lecornu, les orateurs du Sénat ont pris la parole.

Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud a réservé un accueil plutôt frais au Premier ministre. Concernant « la rupture » promise par le Premier ministre, le sénateur veut en savoir plus pour être convaincu. Après avoir déploré un discours de politique général « partiel et partial » hier devant les députés, Mathieu Darnaud regrette le discours de politique « pléthorique » prononcé devant le Sénat. « Il y a autant de mesures que de priorités. Nous peinons à comprendre quel serait le calendrier face à toutes ces priorités ».

« Nous n’accepterons pas les renoncements », a-t-il mis en garde au sujet de la suspension de la réforme des retraites ». Pour Les Républicains, la réforme Borne n’est pas parfaite « mais elle permet une nouvelle prise en compte des conséquences de notre démographie », a-t-il fait valoir.

Mathieu Darnaud souligne que son groupe « examinera le texte du gouvernement avec exigence et pragmatisme » et espère que le « principe de liberté » guidera l’action du ministre.

En conclusion, Mathieu Darnaud a invité le Premier ministre « à écouter enfin el Sénat ». « Depuis longtemps notre groupe a voté des mesures d’économie, travailler à réduire les dépenses publiques tout en protégeant les Français, en préservant les entreprises et les collectivités locales ».

15h32

Sébastien Lecornu : « Le ministre du Travail et des Solidarités proposera de confier la gestion de notre système de retraites aux partenaires sociaux »

En fin de discours, le premier ministre est revenu sur ses annonces de la veille sur les retraites, qui ont permis la non-censure des députés PS. « Le gouvernement proposera un texte pour suspendre dès maintenant la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’au lendemain de l’élection présidentielle. C’est un acte de compromis pour la stabilité du pays, y compris pour son économie comme l’a rappelé le nouveau prix Nobel Philippe Aghion. Et cet acte devra être financé, comme toute chose », soutient Sébastien Lecornu.

« Suspendre la réforme n’a d’intérêt que si c’est pour avancer. J’ai donc proposé, dans les semaines qui viennent, une grande conférence sur les retraites mais aussi le travail, avec les organisations syndicales et patronales mais aussi les meilleurs experts. Il y aura le temps de la concertation mais je souhaite que la conférence fasse ses propositions d’ici le printemps », a-t-il expliqué, comme devant les députés. Dans ce nouveau conclave, « toutes les propositions seront à étudier. Certains veulent les systèmes par points, d’autre part capitalisation, d’autres veulent abandonner toute référence d’âge », souligne-t-il.

Ayant « confiance dans la démocratie sociale », il affirme que « le ministre du Travail et des Solidarités proposera de confier la gestion de notre système de retraites aux partenaires sociaux. C’est une conviction profonde que je partage avec le ministre. Faire confiance a porté ses fruits dans de nombreux domaines, c’est notamment le cas à l’AGIRC ARCO. Pourquoi ne pas développer ce qui fonctionne ? C’est le bon sens », soutient Sébastien Lecornu.

« Je le répète : suspendre, ce n’est pas renoncer, ce n’est pas reculer non plus, si nous savons utiliser ce temps avec intelligence et volonté d’avancer », a-t-il enfin lancé, sous les huées des sénateurs LR, opposés à la suspension.

15h28

Outre-Mer : priorité donner à la vie chère, à la reconstruction de Mayotte et au projet de loi constitutionnelle pour la Nouvelle Calédonie

« Agir pour nos territoires, c’est aussi agir pour nos Outre-Mer », affirme le Premier ministre, définissant la vie chère comme « l’urgence absolue ». Naïma Moutchou, en charge du ministère des Outre-Mer, « sera la ministre de la lutte contre les ententes et les abus qui pèsent sur le portefeuille de nos compatriotes ultra-marins », promet Sébastien Lecornu, et déposera un projet de loi à ce sujet, une « copie imparfaite » que « nous (…] reverrons avec les parlementaires ultra-marins ». « Nos compatriotes dans trois océans attendent que les prix baissent », martèle-t-il, arguant qu’il faut « mieux faire jouer la concurrence » et « mettre de la transparence, là où i y a trop d’intermédiaires, en particulier dans la grande distribution ». Sans refuser la réflexion sur des « outils fiscaux », « le gouvernement est ouvert ». « Ce chantier (…), j’en fais ma priorité », continue le Premier ministre.

Autre « urgences » la reconstruction de Mayotte dévastée par le cyclone Chido pour lequel l’Etat « a pris des engagements » qui « seront tenus », et le statut de la Nouvelle-Calédonie. Les accords de Bougival ont permis de « trouver un nouveau cadre institutionnel », un projet de loi constitutionnelle pour « mettre en œuvre l’accord », a par ailleurs été adopté en Conseil des ministres lundi 13 octobre, explique Sébastien Lecornu. Ce texte sera soumis « au vote des Calédoniens au début du printemps ».

L’Eurois souhaite également « aller plus loin sur le traitement des difficultés économiques et sociales du caillou », car les Néo-calédoniens « ont besoin d’un emploi, pas que l’Etat leur paie le chôme indéfiniment ». « Pas de paix sociale et durable en Nouvelle-Calédonie sans un plan de développement économique du territoire ».

Pour des territoires « qui ont un projet précis sur la table », et on fait la « demande d’évolution institutionnelle », comme la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe, des groupes de travail seront mis en place par le gouvernement, comme demandé par Emmanuel Macron en septembre.

Quant à la Corse, un projet a également été déposé en Conseil des ministres, « le Sénat et l’Assemblée nationale seront amenés à se prononcer ».

15h20

Sébastien Lecornu veut « répondre aux attentes des Français » sur la sécurité et l’immigration

Le Premier ministre a ensuite détaillé la feuille de route du gouvernement sur plusieurs sujets, en s’inscrivant dans l’action menée jusqu’alors. Sur l’écologie, Sébastien Lecornu s’en est remis aux travaux du Sénat sur la gestion de l’eau (voir notre article) et a promis une loi-cadre « permettant de flécher les recettes des futures concessions autoroutières vers le développement de nouvelles mobilités, notamment ferroviaires. »

Sur le logement, le Premier ministre a concédé que « si beaucoup avait été entrepris depuis 2017 », les résultats n’étaient « pas toujours au rendez-vous. » « La panne de la construction affecte toute l’économie, trop de nos compatriotes ont du mal à se loger. Les dépenses de logement ont atteint une part excessive dans les dépenses des ménages, le reste à vivre se réduit », a-t-il détaillé. Pour résoudre ces problèmes, le gouvernement table sur une « réduction du millefeuille de documents de planification » et une « simplification des procédures d’urbanisme », citant notamment la proposition de loi de simplification du droit de l’urbanisme et du logement d’Harold Huward, député Liot.

Devant la chambre des territoires, Sébastien Lecornu a défendu « des convictions fortes pour les territoires et notre ruralité », avec notamment la nomination de Michel Fournier – président de l’association des maires ruraux de France – en tant que ministre délégué chargé de la ruralité. « Sa voix est singulière et portera dans le gouvernement », a-t-il assuré.

Enfin, le Premier ministre a assuré vouloir « répondre aux attentes immenses de nos concitoyens pour plus de justice et de sécurité dans leur vie quotidienne. » Sébastien Lecornu s’est ainsi engagé à respecter la trajectoire financière de la loi de programmation de la Justice, tout comme à appliquer intégralement la loi Narcotrafic. Le nouveau locataire de Matignon s’est aussi engagé à faire voter le projet de loi de renforcement des pouvoirs des policiers municipaux présenté en juillet dernier par François-Noël Buffet (voir notre article). Dans la foulée, le Premier ministre a abordé le sujet de l’immigration : « Cette question est régalienne, humaine mais aussi complexe et technique. Il nous faut construire une politique migratoire claire, stable et savoir dire non, c’est un défi social et républicain. L’intégration n’est pas une option. Comme pour le narcotrafic, on doit cibler plus durement les réseaux de passeurs, qui ne sont pas sans lien avec la grande criminalité, voire les réseaux terroristes. Les flux migratoires feront partie de la stratégie de ceux qui nous mènent une guerre hybride. »

15h17

« Un rendez-vous chez le médecin à 30 minutes de chez soi, en 48 heures, c’est possible »

Autre priorité portée par le Premier ministre devant les sénateurs : la santé. En amont des discussions budgétaires de l’automne, Sébastien Lecornu a reconnu que « la question des franchises médicales poserait un débat », le gouvernement envisageant de doubler les montants. « J’ai été attentif à ce que les femmes enceintes, les enfants mineurs et nos concitoyens les plus pauvres soient exclus de cette mesure, ce qui représente 18 millions de Français », a-t-il défendu.

« Il n’y a aura aucune fermeture d’hôpital en 2026. On peut faire des économies sans tomber dans l’austérité », a-t-il assuré. Sur la question des déserts médiaux, un sujet sur lequel ont beaucoup planché les sénateurs : « Un rendez-vous chez le médecin à 30 minutes de chez soi, en 48 heures, c’est possible dès lors que l’on accepte de travailler différemment, de casser les logiques actuelles », a défendu le Premier ministre. 300 millions d’euros seront par ailleurs dédiés à la santé mentale.

« Il n’y a aura aucune fermeture d’hôpital en 2026. On peut faire des économies sans tomber dans l’austérité », a-t-il assuré. Sur la question des déserts médiaux, un sujet sur lequel ont beaucoup planché les sénateurs : « Un rendez-vous chez le médecin à 30 minutes de chez soi, en 48 heures, c’est possible dès lors que l’on accepte de travailler différemment, de casser les logiques actuelles », a défendu le Premier ministre. « L’organisation de notre politique de santé doit être réinterrogée, trop d’acteurs interviennent sur une même politique », a-t-il estimé. « Il va falloir une grande clarification des responsabilités. »

« Le gouvernement porte aussi une ambition pour protéger l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique », a encore déclaré Sébastien Lecornu. « L’écologie c’est de l’aménagement du territoire », a-t-il estimé, annonçant « une loi-cadre qui permettra de flécher les recettes des concessions autoroutières vers le développement de nouvelles mobilités et de nouvelles infrastructures, notamment ferroviaires.

Sur la question du logement, le locataire de Matignon a reconnu, malgré les mesures prises depuis 2017, que « les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous ». « La panne de la construction affecte toute l’économie », a-t-il déploré. « La part du logement a atteint dans le budget des ménages une part excessive », a-t-il pointé. « Des solutions existent : réduire le millefeuille de documents de planification, simplifier les procédures d’urbanisme pour baisser les coûts… »

15h13

Décentralisation : « Un projet de loi sera soumis au Parlement avant les élections municipales », annonce Sébastien Lecornu

Devant la chambre des territoires, le Premier ministre a indiqué « que le budget allait demander un effort aux collectivités locales ». « J’ai conscience en tant qu’élu local que cet effort est difficile et parfois incompris », a-t-il reconnu.

Si les moyens alloués aux collectivités maintiendront une trajectoire de hausse, ils seront adaptés au cas par cas, avec un fond de sauvegarde réservé aux conseils départementaux. Avec le président du Sénat, Gérard Larcher, Sébastien Lecornu partage une conviction : « celle qu’il faut décentraliser ». « Cette décentralisation n’est possible qu’en réformant et repartant de l’Etat ». « Un projet de loi en ce sens sera soumis au Parlement avant les élections municipales », a-t-il annoncé.

Le texte « réformera l’action publique de manière globale » « pour rendre le fonctionnement de tous nos services publics plus efficaces ». Le Premier ministre entend recentrer l’action de l’Etat sur ses missions régaliennes, justice police, relations internationales. « Pour le reste, il faudra se réorganiser. Des missions prises par l’Etat pourront l’être au niveau local ».

Un autre principe guidera cette réforme. « Celui qui décide est celui qui est responsable devant les électeurs ». Le Premier ministre s’est dit convaincu que ce grand acte de décentralisation pouvait être engagé dans les trois mois.

Enfin, Sébastien Lecornu a rappelé le soutien du gouvernement à la proposition de loi sur le statut de l’élu local qui prévoit une amélioration du régime indemnitaire, dont l’examen doit reprendre au Sénat.

15h05

Sébastien Lecornu : « J’admets, au regard des circonstances, que le projet de budget est plus que perfectible »

15h03

« Il n’y a pas de compromis sans bicamérisme »

« Il y a des crises, il y a le rebond ». Au lendemain de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le premier ministre Sébastien Lecornu a rappelé, ce mercredi, dans la version sénatoriale de sa déclaration, que « le temps du compromis est indispensable, car la France a besoin de stabilité. Et il n’y a pas de compromis sans bicamérisme : vous connaissez et représentez dans la République les collectivités territoriales, au sein desquelles il faut pouvoir s’entendre avec ses oppositions ». « De ce qui semble une contrainte, né une intelligence locale. Il faut que cette intelligence locale nous inspire nationalement », lance le premier ministre.

« Cette nouvelle pratique du pouvoir doit nous amener à proposer quelques dossiers urgents. J’en vois huit », affirme le premier ministre. Evidemment, « la priorité absolue du gouvernement, c’est le budget ». S’il « reste encore beaucoup de choses à améliorer, je sais que le Sénat y prendra toute sa part, en responsabilité ». « Il repose sur une maîtrise des dépenses publiques, qui dans sa version initiale est à 4,7 % de déficit. Dans tous les cas de figure, à la fin de la discussion, il devra être à moins de 5 % du PIB ».

Si le budget de la défense va augmenter, comme ceux des « ministères de l’Intérieur et de la Justice », « pour le reste des ministères, les moyens dont ils disposeront baisseront en euros constants. C’est inédit ». Le premier ministre vise « une rationalisation des dépenses publiques, à commencer par la suppression ou la fusion d’administrations ou d’organismes, en s’appuyant notamment sur les travaux que vous avez vous-même menés ». Il évoque aussi le projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale. « Il y aura des propositions pour le renforcer. Le gouvernement y est très ouvert », assure le premier ministre.

S’il est « hors de question de baisser nos ambitions environnementales, il est tout autant hors de question que cela pèse anormalement sur le contribuable. Les prix pratiqués doivent être maîtrisés », demande Sébastien Lecornu, n’ayant « aucun tabou à lutter contre les effets de rente, y compris en matière de police des prix ».

Côté fiscalité, « il ne faut pas augmenter la masse globale des prélèvements obligatoires », prévient le locataire de Matignon, qui souhaite que « cet effort fiscal soit le plus limité possible ».

La priorité absolue du gouvernement, c’est le budget 
15h02

Le Premier ministre débute sa déclaration de politique générale au Sénat

Sébastien Lecornu s’exprime devant les sénateurs. Le discours diffère de celui de prononcé à l’Assemblée la veille.

14h55

Les Républicains « jugeront » le budget « sur pièce », assure Mathieu Darnaud

Alors que Sébastien Lecornu va prononcer sa déclaration de politique générale devant le Sénat dans quelques minutes, le président du groupe LR au Sénat attend d’en savoir « plus sur les intentions du Premier ministre et du gouvernement ». Se présentant comme « pragmatique », Mathieu Darnaud avance que les Républicains « [jugeront] sur pièce » la feuille de route présentée par l’exécutif. Il met en garde : « Ce ne sont pas des économies pour des économies, c’est des économies qui permettront demain à notre pays de pouvoir investir pour le quotidien des Français ».

Interrogé sur les divisions au sein de son parti, l’élu décrit des Républicains « tout à fait alignés », lors de la transmission de leurs « volontés programmatiques » à Sébastien Lecornu, évoquant notamment « l’allocation de solidarité unique plafonnée » et des mesures « sur la réduction de la dépense publique ».

Quant à la présence de six LR au gouvernement, menacés d’exclusion du parti par Bruno Retailleau si tôt leur nomination, Mathieu Darnaud temporise : « Nous avons des instances et un bureau politique dans le parti, ce sera l’occasion d’en reparler autour de Bruno Retailleau. Et regrette « que la décision prise avec l’ensemble du comité stratégique n’ait pas permis de respecter la trajectoire qui était la nôtre. L’occasion aussi de rappeler la ligne du parti : « Le soutien texte par texte, sans participation ».

14h15

Sébastien Lecornu est actuellement à l’Assemblée pour ses premières questions d’actualité au gouvernement.

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