Si les oppositions partagent le constat sur la situation, le premier ministre pointe leurs réponses. « Les uns disent ce sont les immigrés qu’il faut mettre à contribution », dit-il en référence au RN, « ou variante des mêmes, c’est l’Europe ». Il rappelle au passage qu’il vient de mettre sur la table une réforme de l’aide médicale d’Etat. Mais et « en tout état de cause, l’addition des économies est très loin de représenter un ordre de grandeur à la dimension du problème ».
« Ou bien, autre discours, ce sont les riches qu’il faut faire payer ! » continue le premier ministre, en référence ici à la gauche. « Bernard Arnault et ses semblables sont devenus les cibles emblématiques d’une pensée magique, ils sont comme ces poupées vaudoues dans lesquelles on plante des aiguilles pour les atteindre au portefeuille », pointe François Bayrou, qui « n’oublie pas » ce que les grandes fortunes « font tous les jours pour le pays, les 40 milliards d’excédents du commerce extérieur dans le secteur du luxe, la valorisation de l’image de la France qui contribuent à l’industrie comme au tourisme, les dizaines de milliers d’emplois ».
Mais selon le premier ministre, « on oublie deux choses essentielles : la première est qu’un pays comme le nôtre a besoin d’investisseurs » et « deuxième conséquence », ceux qui sont ciblés « déménagent ». Il ajoute : « Mentionnons au passage, et François Hollande le sait bien, que ce type de fiscalité est interdit par le Conseil constitutionnel qui l’a depuis longtemps déclaré confiscatoire et donc inconstitutionnel ! » Il avait jugé il y a quelques jours la taxe Zucman inconstitutionnelle.
François Bayrou « réaffirme » cependant « qu’il conviendra de trouver un type de contribution qui fasse que les très hauts revenus et les très hauts patrimoines soient appelés à participer spécifiquement à l’effort national », dit-il, parlant de « fiscalité de solidarité ». Il appelle aussi à lutter contre « l’optimisation fiscale ».
Renvoyant dos à dos ceux qui veulent « instituer 20 ou 30 milliards d’impôts nouveaux » et ceux qui stipulent « pas un euro d’impôts supplémentaires » », soit Renaissance et les LR, qui font partie de sa majorité, il souligne que l’addition des voix contraire « pour faire tomber le gouvernement, c’est un tohu-bohu qui se prépare pour la France ».
Et une fois le gouvernement tombé, rien ne changera pour autant. « Pardonnez-moi de le rappeler à ce moment, le problème, la menace, le risque pour la France demeurera entier ! » soutient le locataire de Matignon, avant d’ajouter : « Parce que Mesdames et Messieurs les députés, vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir