Direction LREM: entente précaire entre les prétendants
Si les deux principaux prétendants à la direction de La République en marche, les députés Stanislas Guerini et Pierre Person, prennent soin de...
Par Jérémy MAROT
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Si les deux principaux prétendants à la direction de La République en marche, les députés Stanislas Guerini et Pierre Person, prennent soin de ne pas étaler leurs divisions, la campagne est traversée de tensions entre les entourages, chacun s'accusant de pratiques déloyales.
A trois semaines de l'élection pour le poste de délégué général du parti présidentiel, le député de Paris Stanislas Guerini s'est positionné officiellement sur la ligne de départ et devrait être suivi, peut-être en début de semaine prochaine, par son collègue de la capitale Pierre Person.
Un autre député, Joachim Son-Forget, a marqué son intérêt mais peine à réunir les parrainages requis avant la fin des candidatures le 14 novembre.
Le député Pierre Person pose à Paris, le 19 juin 2017
AFP/Archives
En façade, tout va bien entre les élus parisiens alors que le patron par intérim du mouvement, Philippe Grangeon, a demandé à respecter "l'esprit du maillot" et à ne pas s'exprimer dans la presse avant le début officiel de la campagne le 15 novembre.
MM. Guerini et Person s'appellent "tous les jours", "les ponts ne sont pas coupés" fait-on savoir de part et d'autre.
Dans le même temps, chacun compte ses forces au sein du Conseil qui les élira le 1er décembre. L'instance est composée de 743 membres, dont 308 députés, 22 sénateurs, 119 "référents" départementaux du parti et 197 adhérents tirés au sort.
M. Guerini a tôt abattu ses cartes en dévoilant avec sa profession de foi quelque 160 soutiens, dont une centaine de parlementaires.
"La dynamique est bonne", se targue-t-on dans l'entourage du candidat, en revendiquant la signature de près de la moitié des référents.
Représentant de la macronie originelle - il est un des co-fondateurs d'En Marche! - M. Guerini, âgé de 36 ans, dispose d'appuis influents à tous les étages du pouvoir notamment parmi les conseillers de l'Elysée (Ismaël Emelien, Cédric O...) ou au gouvernement (Benjamin Griveaux, Marlène Schiappa...).
- "Vieille +popol+" -
Cette force pourrait aussi être une faiblesse alors que des soutiens de M. Person dénoncent "les appels et coups de pression des copains de Stan". "Cela fait très vieille +popol+", ajoute l'un d'eux quand un autre s'insurge: "c'est violent côté Stan".
La promesse de M. Guerini de nommer une femme - peut-être la référente bretonne Carole Gandon - en charge des élections, un poste jusque-là occupé par M. Person au sein du parti, a été vécue comme un signal fort indélicat dans le camp opposé.
En retour, l'entourage de M. Guerini récuse tout "copinage" et "pression" et s'insurge contre les "intox" distillées, notamment la mise en doute de la réalité du nombre de soutiens de M. Guerini.
M. Person, âgé de 30 ans et co-fondateur à l'été 2015 du mouvement précurseur "Les jeunes avec Macron", fait mine de temporiser avant de se lancer, avouant entendre "ceux qui disent qu'il est trop jeune" et voulant "éviter de cliver", selon un proche.
Mais, très investi depuis un an, "il a une connaissance très fine du mouvement" et a labouré le terrain, pointe un cadre LREM.
En stratège, il a dévoilé il y a deux semaines des mesures réclamées de longue date par les référents. Il vient aussi de lancer un appel à contribution aux adhérents LREM pour nourrir son projet.
A ce titre, il semble investir le créneau de candidat de la base. Ce qui permet à son entourage de se prévaloir également d'un "rapport de force favorable" face à M. Guerini.
S'il est estimé dans les rangs de son rival, M. Person est cependant "desservi par son entourage", cingle un ami de M. Guerini. Il vise notamment les jeunes députés Sacha Houlié, Guillaume Chiche et Aurélien Taché ou encore l'ex chiraquien Hugues Renson, réputés pour leurs talents de manoeuvriers.
"Ils dénigrent, ils attaquent et au final flinguent Person", ajoute cette même source, en pointant des pratiques peu conformes aux voeux de renouvellement des usages, après l'avènement d'Emmanuel Macron.
"Mais par rapport à la guerre Fillon-Copé" pour la tête de l'UMP en 2012, "on reste des enfants de choeur", s'amuse un proche du chef de l'Etat.
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