Discours de Macron sur les Banlieues : « Un peu léger » estime Johanna Rolland
Johanna Roland, maire PS de Nantes et présidente de Nantes métropole n’a pas été entièrement convaincue par le Président de la République sur le sujet des banlieues. Elle explique pourquoi.

Discours de Macron sur les Banlieues : « Un peu léger » estime Johanna Rolland

Johanna Roland, maire PS de Nantes et présidente de Nantes métropole n’a pas été entièrement convaincue par le Président de la République sur le sujet des banlieues. Elle explique pourquoi.
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23 maires de banlieues dénoncent dans une tribune, publiée dans l’Obs, l’enterrement du rapport Borloo, sur les quartiers populaires. « Que le Président de la République fixe un cap, c’est bien normal, c’est ce qu’on attend de lui. Ce que les habitants des quartiers attendent, c’est du concret » estime Johanna Rolland, maire PS de Nantes et présidente de Nantes métropole.

«  La philosophie qui est choisie, les mots choisis, puisque les mots comptent, l’émancipation, la dignité… Ça me va plutôt bien. Parce que j’ai toujours pensé qu’il fallait sortir de cet espèce de paternalisme à l’ancienne, de cocooning des quartiers populaires » déclare-t-elle avant de nuancer : « Mais en termes concrets, en termes d’ambition aujourd’hui, qu’est ce qu’il y a ? La ré-annonce de mesures déjà annoncées, certaines très positives, dédoublement des classes en ZEP, en CP, c’est une belle mesure. (…) Mais au-delà de ça, la seule mesure concrète annoncée aujourd’hui, c’est la question du guichet unique des stages de troisième (…). Reconnaissez que c’est un peu léger quand même ».  

Emmanuel Macron avait laissé entendre que l’exécutif pourrait prendre des mesures pour laisser aux maires la possibilité d’avoir accès aux fichiers des personnes signalées pour radicalisation.  « Oui je crois que c’est nécessaire qu’il y ait cette information, mais effectivement, que les choses soient bien régulées, me paraît aussi utile » précise la socialiste.

Johanna Rolland rappelle que les quartiers, bien que concernés par la sécurité, représentent aussi « toute une partie de la jeunesse française, qui a envie d’entreprendre ». « Qu’est-ce qu’on dit à cette jeunesse ? Nos quartiers c’est aussi des jeunes diplômés, on oublie trop souvent de le dire, des bacs +4, des bacs +5, qui ensuite ne trouvent pas d’emplois, et là en termes d’annonce, à ce stade, il n’y a rien » tranche-t-elle avant de mettre en garde : « Autant dire que la pression pour le mois de juillet, est quand même très forte sur ce sujet ».  

Aides sociales

Bruno Le Maire a laissé entendre qu’il fallait s’attaquer aux aides sociales.

« Franchement, moi j’ai surtout entendu Monsieur Darmanin parler de « trappes à inactivité ». Je ne sais pas vous, mais moi quand je vois des gens aller faire de la mise en rayon à 5 heures du matin, qui vont nettoyer les bureaux, je ne vois pas bien où est l’inactivité » réplique Johanna Rolland.

« Il a dit deux choses. Il a dit qu’il y a des aides qui sont pour ceux qui à vie, sont dans des situations difficiles.  Et ce qu’il faut toucher, c’est les aides pour les situations intermédiaires. Justement non ! Quand on a en tête qu’il y a 30% de non-recourt par exemple sur le RSA, là on voit bien qu’il y a clichés, des représentations, qui sont tellement loin des hommes et des femmes concernées, et c’est assez peu respectueux d’employer ce type de mots » conclut-elle.

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