Discours de Michel Barnier : « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier  

Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier a livré son analyse du discours de politique générale du premier ministre, en particulier sur les ambitions écologiques du nouveau gouvernement.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« J’ai écouté Michel Barnier douze semaines après [les élections] et j’ai perçu de la morosité », affirme la secrétaire nationale des Écologistes à propos de la déclaration de politique générale de Michel Barnier, hier, à l’Assemblée nationale. Pas vraiment convaincue par le discours ou par la méthode, Marine Tondelier s’inquiète des commentaires sur la séquence d’hier s’inquiétant qu’on trouve Michel Barnier « modérément réactionnaire ». Surtout, la cheffe des écologistes pointe l’incapacité du gouvernement à porter « des choses positives » et ne croit pas aux ambitions écologiques de l’exécutif.  

« Ses solutions sont des problèmes »  

Si Michel Barnier a affirmé, en préambule, que la « dette écologique » est une épée de Damoclès et plaidé pour une « écologie des solutions », les pistes évoquées par l’ancien ministre de l’environnement ne sont pas partagées par la gauche. « Il a enfilé des perles. Peut-être que dans les années 1990 dire « attention il y a le changement climatique » c’était révolutionnaire, mais 30 ans après ce qu’il faut c’est de l’action », tacle Marine Tondelier. Cette dernière fustige également le choix d’organiser une conférence sur l’eau et demande au gouvernement de prendre des mesures d’urgence : « Je m’en fous des conférences, je n’ai pas envie qu’il organise des conférences, j’ai envie qu’il agisse ».  

« Ses solutions sont des problèmes », ajoute Marine Tondelier qui explique n’avoir pas vu les mesures écologiques dans la déclaration de politique générale de Michel Barnier. L’écologiste évoque notamment les énergies renouvelables et la limite émise par le premier ministre sur les éoliennes qui a promis d’étudier « tous leurs impacts ». Le premier ministre a également plaidé pour le renforcement du développement de la filière nucléaire, une ligne rouge pour les écologistes. Par ailleurs, Marine Tondelier a regretté les propos de Michel Barnier sur le ZAN (zéro artificialisation nette), estimant qu’à « chaque fois qu’il parle de simplification, il parle des normes environnementales ». « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », continue la cheffe des écologistes.  

Un budget insuffisant pour les écologistes  

Un manque de confiance également lié aux annonces sur le budget de Michel Barnier. « Je n’ai pas trouvé ça extrêmement précis », pointe Marine Tondelier qui émet de gros doutes sur la capacité du gouvernement à agir de manière efficace en matière environnementale en partant sur cette base budgétaire. « Sur les baisses de dépenses, il n’a pas dit que ce serait exceptionnel et temporaire. Si on taxe les superprofits, c’est tant qu’ils existent, pas pour un an », regrette Marine Tondelier. Dans son discours, Michel Barnier assure que deux tiers des efforts budgétaires proviendront de la réduction des dépenses et un tiers de l’augmentation des recettes. S’il a annoncé une contribution temporaire pour les plus riches et les grandes entreprises, les baisses de dépenses ne devraient, en revanche, pas être temporaires. « On est en train de passer à côté de l’enjeu du siècle », déplore Marine Tondelier. En creux, l’écologiste exprime une forme de crainte sur « la lenteur » du gouvernement et espère qu’une motion de censure sera rapidement adoptée. « On prépare le gouvernement suivant et celui-là, il sera écologiste », lance Marine Tondelier. 

Partager cet article

Dans la même thématique

Discours de Michel Barnier : « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier  
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Discours de Michel Barnier : « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier  
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Discours de Michel Barnier : « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier  
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le