Discours de Michel Barnier : « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », tacle Marine Tondelier  

Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier a livré son analyse du discours de politique générale du premier ministre, en particulier sur les ambitions écologiques du nouveau gouvernement.
Henri Clavier

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« J’ai écouté Michel Barnier douze semaines après [les élections] et j’ai perçu de la morosité », affirme la secrétaire nationale des Écologistes à propos de la déclaration de politique générale de Michel Barnier, hier, à l’Assemblée nationale. Pas vraiment convaincue par le discours ou par la méthode, Marine Tondelier s’inquiète des commentaires sur la séquence d’hier s’inquiétant qu’on trouve Michel Barnier « modérément réactionnaire ». Surtout, la cheffe des écologistes pointe l’incapacité du gouvernement à porter « des choses positives » et ne croit pas aux ambitions écologiques de l’exécutif.  

« Ses solutions sont des problèmes »  

Si Michel Barnier a affirmé, en préambule, que la « dette écologique » est une épée de Damoclès et plaidé pour une « écologie des solutions », les pistes évoquées par l’ancien ministre de l’environnement ne sont pas partagées par la gauche. « Il a enfilé des perles. Peut-être que dans les années 1990 dire « attention il y a le changement climatique » c’était révolutionnaire, mais 30 ans après ce qu’il faut c’est de l’action », tacle Marine Tondelier. Cette dernière fustige également le choix d’organiser une conférence sur l’eau et demande au gouvernement de prendre des mesures d’urgence : « Je m’en fous des conférences, je n’ai pas envie qu’il organise des conférences, j’ai envie qu’il agisse ».  

« Ses solutions sont des problèmes », ajoute Marine Tondelier qui explique n’avoir pas vu les mesures écologiques dans la déclaration de politique générale de Michel Barnier. L’écologiste évoque notamment les énergies renouvelables et la limite émise par le premier ministre sur les éoliennes qui a promis d’étudier « tous leurs impacts ». Le premier ministre a également plaidé pour le renforcement du développement de la filière nucléaire, une ligne rouge pour les écologistes. Par ailleurs, Marine Tondelier a regretté les propos de Michel Barnier sur le ZAN (zéro artificialisation nette), estimant qu’à « chaque fois qu’il parle de simplification, il parle des normes environnementales ». « Je prends le pari que toutes ces promesses pour l’environnement sont des promesses en l’air », continue la cheffe des écologistes.  

Un budget insuffisant pour les écologistes  

Un manque de confiance également lié aux annonces sur le budget de Michel Barnier. « Je n’ai pas trouvé ça extrêmement précis », pointe Marine Tondelier qui émet de gros doutes sur la capacité du gouvernement à agir de manière efficace en matière environnementale en partant sur cette base budgétaire. « Sur les baisses de dépenses, il n’a pas dit que ce serait exceptionnel et temporaire. Si on taxe les superprofits, c’est tant qu’ils existent, pas pour un an », regrette Marine Tondelier. Dans son discours, Michel Barnier assure que deux tiers des efforts budgétaires proviendront de la réduction des dépenses et un tiers de l’augmentation des recettes. S’il a annoncé une contribution temporaire pour les plus riches et les grandes entreprises, les baisses de dépenses ne devraient, en revanche, pas être temporaires. « On est en train de passer à côté de l’enjeu du siècle », déplore Marine Tondelier. En creux, l’écologiste exprime une forme de crainte sur « la lenteur » du gouvernement et espère qu’une motion de censure sera rapidement adoptée. « On prépare le gouvernement suivant et celui-là, il sera écologiste », lance Marine Tondelier. 

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