La proposition du FN de supprimer le droit du sol et celle de LR de le restreindre ont déclenché dimanche à l'Assemblée une passe d'armes politique avec la majorité et surtout les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête, mêlée d'une dispute historique.
Dans la dernière ligne droite de l'examen du projet de loi immigration-asile, Marine Le Pen a défendu un amendement pour supprimer "tous les articles de notre législation qui consacrent dans le droit positif le droit du sol ou le double droit du sol".
L'ancienne finaliste de la présidentielle a aussi ironisé sur le président de LR, Laurent Wauquiez qui, "de manière nouvelle, souhaite supprimer le droit du sol".
La rapporteure du texte Elise Fajgeles (LREM) a plaidé que "c'est l'honneur de notre pays d'offrir la nationalité aux enfants nés et élevés en France".
Et le chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est exclamé: "Madame Le Pen, vous n'y pensez pas, c'est l'Histoire de France que vous voulez défaire", "le droit du sol a été promulgué par François 1er" et est "consubstantiel à l'identité de la France".
"Ne mêlez pas l'Histoire de France à tout ça", a notamment riposté Claude Goasguen (LR). Et, a-t-il lancé plus tard, "jamais la France n'a été plus répressive envers les étrangers qu'en 1793, alors arrêtez vos affabulations historiques".
Par 133 voix contre 7, l'amendement FN a été rejeté, LR ne l'a pas voté.
Peu après, Guillaume Larrivé a exposé que "le groupe LR n'est pas favorable à la suppression du droit du sol, mais veut que la loi réaffirme l'exigence d'assimilation à la communauté française" et souhaite "modifier les conditions du droit du sol", notamment sur la "régularité du séjour des parents" ou l'absence de condamnation pour crime.
"Vous instrumentalisez le droit du sol pour faire une sorte de tribune et vous éloigner des objectifs de notre texte", a répondu aux FN et LR la rapporteure, jugeant que "le droit du sol n'a pas besoin d'être rétabli, il existe, ni limité, c'est l'honneur de la France la manière dont il fonctionne".
La présidente du FN, Marine Le Pen, lors d'un rassemblement de son parti contre la politique du gouvernement sur l'immigration le 20 avril 2018 à Paris
AFP
Jacques Marilossian (LREM) a appelé à ne pas voter ces changements, soulignant être un "député de la Nation" descendant de "grands-parents apatrides" et invitant les élus ayant des grands-parents d'origine étrangère, comme "au moins un tiers des Français", à se lever, ce que certains ont fait sur divers bancs.
A l'inverse, Mansour Kamardine, appuyé par ses collègues LR, a défendu des modifications du droit du sol pour Mayotte, où "nous sommes submergés".
Pour la présidente du FN, qui a soutenu cet amendement "mieux que rien", "Mayotte et la Guyane" sont des "témoignages" des échecs des gouvernements de droite et de gauche.
Ce mercredi, Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du Rassemblement national était l’invité de la matinale de Public Sénat. A quelques heures du vote des motions de censure déposées par les députés du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, il est revenu sur la très certaine censure du gouvernement de Michel Barnier et l’éventualité de la démission d’Emmanuel Macron.
Au 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » à leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Retraités, entreprises, agriculteurs… Si la motion de censure est votée par une majorité de députés, ce mercredi 4 décembre, le budget de la Sécurité sociale tomberait en même temps que Michel Barnier. Le budget de l’Etat serait lui à l’arrêt. Qui a le plus à perdre et à gagner ?
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Budget 2025 : examen de la mission travail et emploi
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