Situation en Charente-Maritime :
« Toute la partie ouest de la France est pour l’instant moins touchée donc nous sommes dans la solidarité avec les autres territoires plus exposés. Ce week-end, nous avons par exemple reçu les trains de patients venus de l’Est. C’est un geste normal de solidarité. C’était plus compliqué au moment des arrivées massives en début de confinement.
Bien sûr, il faut être prudent et l’on se prépare comme si une vague épidémiologique devait nous atteindre. L’Etat et les collectivités ont pris des mesures strictes de sécurité et nous nous appuyons sur le retour d’expérience des départements plus durement touchés. »
Le rôle des départements :
« Vous le savez les départements assurent 2 missions principales, la solidarité territoriale et la solidarité sociale. Ces fonctions sont assurées et renforcées dans cette période difficile. En matière de solidarité territoriale, nous épaulons nos maires, nos EPCI, les communautés de communes dans la gestion de cette crise.
Pour ce qui est de la solidarité sociale, les départements ont notamment la charge de l’aide sociale à l’enfance ou des personnes âgées en EHPAD et notre vigilance est renforcée dans ce moment. Concernant l’ASE, c’est une période compliquée pour ces jeunes qui sont déjà en difficulté. Nos équipes maintiennent donc un lien permanent avec les familles d’accueil ou les foyers.
La situation dans les EHPAD est évidemment préoccupante car ce sont des personnes particulièrement vulnérables et qui font l’objet d’une attention toute particulière.
De manière générale, nos services restent mobilisés même si beaucoup sont en télétravail sauf les équipes de terrain qui assurent l’entretien des routes, la livraison des masques ou encore les équipes de secours comme les pompiers.
Je vous le disais, il y a beaucoup d’échanges entre départements pour permettre un retour d’expérience et assurer au mieux nos missions. Les départements de l’Est qui sont en première ligne communiquent beaucoup sur leurs difficultés et les moyens de les anticiper. Nous avons d’ailleurs un bureau de l’ADF ce mercredi pour que chacun puisse échanger. »
La Poste :
« Il y a un vrai problème de livraison du courrier et d’acheminement de la presse quotidienne régionale. Pour notre PQR c’est vital et pour nos concitoyens, il est important qu’ils continuent d’être bien informés. Je comprends les difficultés à assurer ces missions de livraison mais la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Même constat avec la fermeture des bureaux de poste. Ils sont très importants pour certains territoires et leur fermeture crée des difficultés. Nous avons alerté le président de la Poste sur ces constats et j’attends ses réponses. »
La gestion de crise par le gouvernement :
« Le moment n’est pas venu de critiquer. Bien sûr il y a eu des dysfonctionnements
comme dans la gestion des stocks de masques par exemple mais l’heure est à l’unité nationale. Il faudra ensuite tirer toutes les leçons de cette crise et voir ce qui a moins bien fonctionné et pourquoi. Le gouvernement fait ce qu’il peut et je trouve qu’Olivier Véran est un bon ministre.
Je dis juste : Faites confiance aux collectivités, une crise se gère sur le terrain ! Je constate d’ailleurs qu’il y a eu un changement d’attitude et que le dialogue est bon avec l’exécutif. »
Le secteur du transport :
« C’est un secteur que je connais bien en tant qu’ancien ministre des transports et il est évidemment fragilisé par cette crise sanitaire et économique.
Le transport de marchandises comme de personnes est essentiel à l’économie et doit être soutenu. La réouverture d’espaces d’accueil pour les chauffeurs routiers va par exemple dans le bon sens. Et je veux d’ailleurs remercier tous ces travailleurs que ce soient les routiers, les caissiers, infirmiers et tous ces emplois très mobilisés.
Il faudra aider la SNCF, Air France et les autres compagnies aériennes en fonction des pertes constatées. Concernant Air France, il faudra certainement recapitaliser.»
L’après crise :
« Dans cette période particulière, on peut constater que la fracture territoriale a été inversée. On vit visiblement mieux le confinement dans les territoires ruraux que dans les grandes villes. Mais à l’issue de cette crise, il faudra en tirer toutes les leçons et relancer le dialogue entre les collectivités et l’Etat, remettre à plat les fractures territoriales. »
Décès de Patrick Devedjian :
« On perd un copain. C’est beaucoup d’émotions et de tristesse. Nous avons été ensemble au gouvernement et au sein de l’ADF. C’était quelqu’un de très inventif et malicieux doublé d’un grand orateur. C’est vraiment une immense tristesse. »
Pendant toute la période du confinement, retrouvez chaque jour de semaine à midi notre interview politique, en ligne sur publicsenat.fr et notre chaîne YouTube.