Don du sang: l’Assemblée maintient le statu quo pour les donneurs homosexuels
L'Assemblée nationale a maintenu le statu quo concernant une différence de traitement dans le don du sang touchant les...

Don du sang: l’Assemblée maintient le statu quo pour les donneurs homosexuels

L'Assemblée nationale a maintenu le statu quo concernant une différence de traitement dans le don du sang touchant les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a maintenu le statu quo concernant une différence de traitement dans le don du sang touchant les homosexuels, vote qui a divisé jusque dans les rangs de la majorité LREM-MoDem, à l'occasion de l'examen d'une proposition de loi LR.

Cette mesure alignait pour le don la durée d'abstinence des homosexuels sur celle s'appliquant aux hétérosexuels (quatre mois d'absence de relations avec plusieurs partenaires). Elle avait été ajoutée au texte en commission via un amendement des socialistes, Hervé Saulignac en tête.

Jeudi soir, elle a été rejetée par 29 voix contre 23. Des groupes d'opposition, de gauche comme de droite, ont soutenu ce texte ainsi que le MoDem, dénonçant "une discrimination".

"Le critère d'exclusion doit être celui des comportements à risque et non de l'orientation sexuelle", a estimé le député MoDem Jean-Luc Lagleize. "Stoppons ces hypocrisies", a affirmé Xavier Paluszkiewicz, l'un des deux "marcheurs" à avoir voté pour le texte alors que son groupe s'est prononcé contre.

Depuis juillet 2016, les homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du sida. Mais cette possibilité est soumise à des conditions fixées par un arrêté du 5 avril 2016, notamment l'abstinence d'un an, qui doit être déclarée lors d'un entretien préalable.

"L'abstinence de 12 mois n'a aucun fondement ni juridique ni scientifique", a estimé M. Saulignac en fustigeant "une erreur politique" du gouvernement.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait déposé un amendement pour supprimer la mesure, avant de le retirer pour ne pas donner l'impression de s'opposer "sur le fond". Elle a néanmoins appelé au"bon sens" des députés avant le scrutin.

"Comme vous, je me suis étonnée, pour ne pas dire émue, du critère d'abstinence de un an (...) Mais n'inscrivons pas dans la loi des critères de sélection qui nous feraient prendre un risque un jour par rapport à un nouvel agent pathogène ou un risque d'épidémie", a dit Mme Buzyn en soulignant que ces critères relèvent davantage du règlement que de la loi.

Dans cette proposition de loi "visant à la consolidation du modèle français du don du sang", portée par Damien Abad (LR), les députés par ailleurs ont voté l'abaissement de l'âge légal ouvrant droit au don du sang de 18 à 17 ans, âge fixé en commission pour s'aligner sur le droit européen.

Le texte entendait en outre inciter davantage les dons en entreprise par les salariés, rappeler dans la loi les principes de sécurité, d'éthique et de gratuité du don du sang, et encore permettre de pouvoir inscrire sur la carte d'identité les éléments sur le groupe sanguin de la personne. Mais l'Assemblée a rejeté toutes ces autres mesures.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Don du sang: l’Assemblée maintient le statu quo pour les donneurs homosexuels
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Don du sang: l’Assemblée maintient le statu quo pour les donneurs homosexuels
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Don du sang: l’Assemblée maintient le statu quo pour les donneurs homosexuels
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le