Doutes et coup de blues chez des électeurs de Mélenchon
Placer Jean-Luc Mélenchon en tête dans la deuxième ville de France leur a donné des ailes. Mais en poussant la porte du local de La France...
Par Francois BECKER, Beatrix BACONNIER MARTIN
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Placer Jean-Luc Mélenchon en tête dans la deuxième ville de France leur a donné des ailes. Mais en poussant la porte du local de La France insoumise en plein centre de Marseille, Daniel Sepaniak l'avoue: "Je suis perdu".
Macron, vote blanc, abstention? Comme ce militant de 64 ans, de nombreux électeurs mélenchonistes sont en pleine introspection pour le second tour. Les responsables du mouvement s'en sont remis à une consultation en ligne de la base, jusqu'au 2 mai. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il ne divulguerait pas son choix avant le 7 mai, quel que soit le résultat de la consultation.
"J'avais pour habitude de faire front" face au FN, raconte M. Sepaniak, qui avait voté Chirac au second tour en 2002. Ce retraité aux cheveux blancs et au bouc sage imagine mal mettre dans l'urne un bulletin Macron, "celui qui soutient la mondialisation".
Aux murs de la permanence, le plan de Marseille, constellé de post-it, rappelle cruellement qu'ici, Jean-Luc Mélenchon a remporté le scrutin populaire avec plus de 90.000 voix, plus de 4.000 suffrages devant Marine Le Pen.
"Macron, c'est l'homme du CAC 40... Après, j'écoute, ce qu'il va dire. Il a peut-être droit à une chance", dit M. Sepaniak. "Et si les derniers sondages laissent apparaître un risque plus que réel, j'irai sûrement voter".
- 'Tiraillée' -
"La France insoumise, elle s'interroge, et moi, je suis tiraillée" entre l'abstention et le vote de "barrage" au FN, résume de son côté Vanessa Harounyan, une enseignante marseillaise. "Marine Le Pen, je l’exècre, je la vomis, mais je me dis, est-ce que la France n'a pas besoin d'un vrai électrochoc ?", s'interroge cette "mélenchoniste de longue date".
Pour se décider, Mme Harounyan va "écouter ce que dit Méluche" mais aussi s'intéresser "de façon beaucoup plus fine à ce que va dire Macron", "curieuse de savoir comment il va se tourner".
Dans le 13e arrondissement de Marseille, au coeur des quartiers nord, l'heure est également au bilan. Un pouvoir Front national, la perspective n'a rien de virtuel dans ce secteur, dirigé par le sénateur-maire FN Stéphane Ravier depuis 2014.
Sur la douzaine de militants présents autour de l'apéro "insoumis", ce soir là, une majorité prône l'abstention ou le vote blanc... sauf s'ils sentent "un vrai risque" que l'extrême-droite l'emporte.
Gérald Souchet, candidat La France Insoumise pour les législatives, à Marseille le 25 avril 2017
AFP
"Si (Marine le Pen) remonte, c'est risqué", convient Samy Johsua, élu au conseil municipal. Pour le deuxième tour "chacun décidera en conscience" car "toutes les positions sont défendables et ont leur légitimité" mais "évidemment aucune voix ne doit aller à Le Pen", ajoute-t-il.
"Je me déciderai aux derniers sondages", affirme Catherine Avit, 30 ans de militantisme au parti communiste avant de rejoindre Mélenchon: "Si toute la droite vote Macron, il n'y aura pas de problème" et elle s'abstiendra.
- 'On ne joue pas avec le FN' -
Sarah Soihili, 24 ans, future candidate des Insoumis aux législatives dans les quartiers Nord, a moins d'état d'âme: "Je ferai tout pour qu'il n'y ait pas une seule voix pour Le Pen, d'autres s'abstiendront peut-être, d'autres voteront blanc, chacun en son âme et conscience".
Ces tergiversations font bondir une partie des mélenchonistes, étonnés que le front républicain fasse débat, notamment en ligne, sur le serveur Discord insoumis, point de ralliement de beaucoup. Derrière leur écran, de nombreux partisans de Jean-Luc Mélenchon ont notamment revendiqué leur volonté de s'abstenir via le hashtag #Sansmoile7mai.
"C'est tout vu, on ne veut pas de Marine Le Pen. Ce sera du Macron, pour faire barrage", dit Ahmed Darar, en écoutant l'un des candidats Insoumis aux prochaines législatives à Marseille, Gérald Souchet, éviter de se prononcer sur le second tour et écarter le risque que des mélenchonistes votent Le Pen --un cas de figure dont certains sondages se font pourtant l'écho.
La consultation en ligne des Insoumis, Mohamed Itrisso, un éducateur de 41 ans à la cité de la Castellane, refuse carrément d'y participer: "On ne joue pas avec le FN, on le combat", déclare-t-il. "Quand on se dit homme d'Etat, on prend ses responsabilités en appelant à faire barrage au FN".
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