Drapeaux tricolores, hymne européen et solennité pour Macron au Louvre
Marée de drapeaux tricolores et arrivée solennelle du vainqueur au son de l'hymne européen: sur l'esplanade du musée du Louvre, plusieurs...
Par Marie ALBERT et Marie DHUMIERES, avec Charlotte HILL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Marée de drapeaux tricolores et arrivée solennelle du vainqueur au son de l'hymne européen: sur l'esplanade du musée du Louvre, plusieurs milliers de militants ont célébré dimanche soir avec ferveur l'élection d'Emmanuel Macron.
D'un pas solennel, le président élu entame une lente traversée de la cour de l'ancien palais royal pour rejoindre la tribune et s'adresser à la foule. "L'Ode à la joie" de Beethoven retentit dans la nuit, Emmanuel Macron a un visage grave qu'on ne lui connaissait pas.
La scène, sous des jeux de lumière et très orchestrée, rappelle la marche solennelle de François Mitterrand au Panthéon lors de son investiture en 1981.
Des militants montés sur des lampadaires et des feux rouges agitent des drapeaux, le 7 mai 2017 sur l'esplanade du musée du Louvre à Paris
AFP
Il est 22H30 et des militants montés sur des lampadaires et des feux rouges agitent des drapeaux. La foule hurle: "Emmanuel on t'aime!" et "Macron président".
Alors que se dessine derrière lui la pyramide de verre transparent, il lance d'une voix vibrante et presque cassée parfois: "vous avez choisi l'audace, cette audace, chaque jour, nous la poursuivrons". Mais reconnaît que sa large victoire n'est pas "un blanc-seing".
"L'Europe et le monde attendent que nous défendions l'esprit des Lumières", dit M. Macron, qui fera "tout" durant son quinquennat pour qu'il n'y ait "plus aucune raison de voter pour les extrêmes".
Emmanuel Macron ejoint sur scène par son épouse Brigitte, le 7 mai 2017 dans la cour du Louvre
AFP
A la fin de son discours ponctué de "V" de la victoire, devant quelque 40.000 personnes, selon En Marche!, le candidat est rejoint sur scène par son épouse Brigitte, visiblement très émue, toute sa famille et une poignée de militants des premiers jours pour une Marseillaise. "Un bisou, un bisou", crie la foule, en vain.
- "Renouer avec l'optimisme" -
Dès le début de soirée, les sympathisants de l'ex-ministre de l'Economie de 39 ans semblaient à peu près sûrs de la victoire, face à la candidate Front national Marine Le Pen. "On est là pour voir le changement de la France qui va se dessiner", disait Yoann 24 ans.
Emmanuel Macron rejoint sur scène par son épouse Brigitte, le 7 mai 2017 dans la cour du Louvre
POOL/AFP
Alors que quelque 1.800 journalistes avaient été accrédités pour suivre la soirée électorale, la célèbre place au centre de Paris, brièvement évacuée en début d'après-midi en raison d'une alerte, était placée sous haute sécurité.
Les "helpers", les bénévoles du camp Macron (150 au total), distribuaient des t-shirts à un public très jeune, mais aussi des drapeaux tricolores, pourvus en nombre (20.000).
A 20 heures, l'euphorie a éclaté et les militants ont entonné une Marseillaise.
Fabien Colonna, 29 ans, a salué "plutôt un très bon score", les estimations donnant Emmanuel Macron élu avec 65,7% des voix face à Marine Le Pen (34,3%).
"Il l'a tuée tout simplement ... J’étais sûr qu'elle allait pas dépasser les 40%", a affirmé Abdel Oukil, 31 ans, dans un grand sourire.
Au même moment, devant le QG du XVe arrondissement de Paris où se trouvait toujours le candidat, une centaine de personnes laissaient aussi éclater leur joie.
Son score "montre que le FN, même nouvelle formule, ça ne passe pas en France", s'est réjouie Johanna, juriste de 32 ans, venue avec son mari et ses deux enfants dans une poussette.
Dans une première déclaration à l'AFP, le candidat a estimé qu'une "nouvelle page s'ouvr(ait)" pour la France, souhaitant que ce soit celle "de l'espoir et de la confiance retrouvés".
Toujours à son QG, M. Macron a pris ensuite la parole sur un ton très solennel devant la presse, disant entendre "tous les citoyens" et souligné sa responsabilité "d'apaiser les peurs, de nous faire renouer avec l'optimisme".
Depuis le Louvre, Christiane Trouvé, 64 ans, a salué un "discours très digne", mais Yannick Terme, 21 ans, s'est dit un peu déçu. Il a eu "l'impression qu'il n'a fait que lire" et espéré que c'est "parce qu'il était ému".
La musique retentit entre les prises de parole de leur champion, avec notamment le groupe Magic System, sur scène. L'esplanade ne désemplit qu'après le départ d'Emmanuel Macron.
En mobilisant ses troupes ce week-end, le candidat à la présidentielle rappelle qu’il est déjà tourné vers 2027, tout en marquant sa différence, quitte à sérieusement prendre ses distances avec François Bayrou. Un tour de chauffe à destination aussi des militants.
A quelques jours du verdict dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, le Conseil constitutionnel se prononce sur une question prioritaire de constitutionnalité en lien avec les peines d’inéligibilité. Si la décision pourrait influencer les magistrats, le lien avec l’affaire concernant Marine Le Pen n’est pas évident.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier revient sur les moyens de financer une augmentation du budget de la défense. Cette dernière plaide pour un recours à l’impôt plutôt qu’à une réduction des dépenses sociales.
Alors que la droite et Renaissance n’ont pas officiellement désigné de prétendant à la mairie de Paris, le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a déclaré sa candidature ce jeudi. Incertains sur le cas Rachida Dati, sur les relations avec le camp présidentiel et même sur le mode de scrutin, la droite parisienne temporise à un an du scrutin.