Cette sortie avait tous les airs d’une mise en garde adressée à Roberta Metsola. Au lendemain de l’élection de cette Maltaise de 43 ans, anti-IVG revendiquée, à la tête du Parlement européen, Emmanuel Macron a fermement insisté, lors de son discours sur les priorités de la Présidence française du Conseil européen, pour intégrer l’environnement et le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
« Je souhaite que l’on consolide nos valeurs d’Européens qui font notre unité » a d’abord entamé le Président de la République. Avant de poursuivre : « Notre fierté et notre force, 20 ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux qui a consacré notamment l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette Charte pour que nous puissions être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement » a-t-il expliqué, suscitant applaudissements dans l’hémicycle strasbourgeois, unanimement attaché à ce droit fondamental.
Malte, dernier Etat de l’UE où l’avortement est illégal
L’annonce, en présence de Roberta Metsola, ne manque pas de sel. La nouvelle présidente du Parlement européen, conservatrice portée au perchoir par le PPE, mais aussi les sociaux-démocrates (S & D) et les libéraux (Renew Europe) est une fervente opposante à l’interruption volontaire de grossesse, une pensée politique largement dominante dans son pays d’origine, Malte. L’archipel méditerranéen est le dernier Etat membre de l’UE où avorter est illégal, même pour des raisons médicales ou après un viol.