Droits des femmes : les mesures du gouvernement

Droits des femmes : les mesures du gouvernement

Le Premier ministre a annoncé des mesures pour les droits des femmes à l’institut Curie, ce jeudi. Entouré des ministres associés à cette action, il a précisé les contours du dispositif tout en expliquant qu’il ne serait pas « raisonnable » de sortir « de nouvelles dépenses » du chapeau dès à présent.  
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Les symboles étaient bien là. Le Premier ministre, en cette journée internationale des Droits des femmes, a installé son pupitre à l’Institut Curie pour dérouler les principales mesures du plan pour l’égalité des droits entre les sexes et a même convoqué Virginie Despentes dans son discours. Le président de la République a également fait un geste en visitant une entreprise « exemplaire » sur les questions de parité. Entouré des ministres associés à cette action – Marlène Schiappa, Mounir Mahjoubi et les ministres de l’Éducation, du Travail et de l’Enseignement supérieur – Édouard Philippe a toutefois précisé que le gouvernement n’entendait pas sortir « de nouvelles dépenses de son « chapeau » dès à présent.

Une annonce qui risque fort de décevoir les parlementaires engagés sur le sujet et les associations féministes. Encore hier, la sénatrice communiste Laurence Cohen dénonçait « une entreprise de communication » et redoutait l’absence de moyens alloués à ce plan (lire notre article). Le Premier ministre s’est justifié en expliquant que « l’objectif de la préparation budgétaire est un long objectif » mais a assuré que « les mesures ont été budgétées » pour l’année prochaine. Édouard Philippe a rappelé que « 420 millions d’euros (contre 397 millions d’euros en 2017) sont prévus en interministériel pour mettre en œuvre l’ensemble des mesures ». Tour d’horizon desdites mesures.           

Un référent égalité dans chaque établissement scolaire

Un référent égalité sera nommé dans chaque établissement scolaire
01:16

C’est une mesure qui avait déjà été annoncée par la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le référent égalité nommé dans chaque établissement scolaire sera, comme son intitulé l’indique, en charge de veiller et de transmettre « une culture de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Selon le Premier ministre, « l’idée est simple mais elle est excellente ».

Une idée qui pourrait pallier l'abandon des ABCD de l’égalité mis en place par Najat Vallaud-Belkacem. Dans son rapport sur les droits de l’enfant, Jacques Toubon avait aussi alerté l’exécutif sur les lacunes de l’enseignement de l’égalité entre les sexes à l’école (lire notre article)

En ce qui concerne, « les bastions masculins » qui existent dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur, Édouard Philippe a fixé un objectif « de 40 % (de femmes) dans les filières scientifiques du supérieur d’ici 2020 ». La méthode pour remplir cet objectif sera sans doute précisée dans les prochaines semaines.    

Égalité salariale : un processus de concertation « très fin et très intense » prévu

Égalité salariale : un processus de concertation « très fin et très intense » prévu
02:15

Comme les précédents gouvernements, Édouard Philippe entend s’attaquer aux inégalités professionnelles, l’indépendance financière des femmes et l’égalité dans ce domaine étant le nerf de la guerre de l’égalité entre les sexes. Le Premier ministre affirme donc vouloir « passer d’une obligation de moyens, qui a prévalu jusqu’à présent, à une obligation de résultat qui doit désormais être la règle ». Pour ce faire, il entend définir « au terme d’une concertation très fine et très intense avec les organisations syndicales et patronales des mesures qui permettront en la matière de changer la donne ».   

Concrètement, le Premier ministre a annoncé que des mesures seraient inscrites dans le projet de loi de la ministre du Travail sur la réforme de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance chômage. Édouard Philippe a également assuré que le secrétaire d’État au numérique serait mis à contribution pour féminiser un secteur très masculin. Un objectif de « 30 à 50 % de femmes bénéficiaires des formations qui seront proposées par la grande école du numérique », selon lui.  

« En matière de formation, d’information, en matière de contrôle aussi nous voulons faire en sorte de changer la donne », a-t-il ajouté. Le  renforcement des contrôles de l’inspection du travail dans les entreprises avait aussi été évoqué.    

Pour augmenter le nombre de femmes cheffes d’entreprises, le Premier ministre entend  « développer, avec l’agence France entrepreneurs, un réseau national de mentorat qui doit permettre aux femmes de franchir les obstacles parfois psychologiques, parfois matériels, qui leur interdisent le choix de la création d’entreprise ».  

«5 000 places d’hébergements seront offertes en 2018»

« 5 000 places d’hébergements seront offertes en 2018 » annonce Édouard Philippe
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« Aux femmes victimes de violences, nous voulons garantir un accompagnement irréprochable : 5 000 places d’hébergements seront offertes en 2018 et les demandeuses d’asile qui sont victimes de violence bénéficieront par ailleurs d’un hébergement et d’un accompagnement adapté », assure le Premier ministre. Pour tous les auteurs de violences condamnés, le gouvernement va développer des « actions de prévention de la récidive »

Le projet de loi sur les violences sexistes et sexuelles porté par Marlène Schiappa comportera également des mesures dont : la verbalisation du harcèlement de rue (désormais appelé « outrage sexiste »), l’allongement du délai de prescription pour les viols sur mineur et la présomption de non-consentement pour les mineurs de moins de moins de 15 ans (lire notre article).

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