La tête de liste souverainiste aux élections européennes Nicolas Dupont-Aignan éreinte dans Valeurs Actuelles son concurrent de droite François-Xavier Bellamy, un "rabatteur de voix pour une énième trahison de la droite" qui "devient de plus en plus menteur".
Dans cet entretien paru jeudi, le président de Debout la France (DLF) affirme par ailleurs que Samuel Maréchal, père de l'ancienne députée RN Marion Maréchal, a souhaité la 3e place sur sa liste, mais qu'il n'a "jamais été question" que la nièce de Marine Le Pen y soit. Il dit avoir également proposé cette 3e place au polémiste Eric Zemmour qui a "refusé".
M. Bellamy, tête de liste LR, qui est remontée dans les sondages jusqu'à 15% quand celle de DLF est retombée jusqu'à 3%, "a dit qu'il préférerait toujours Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne, NDLR) à Viktor Orban (Premier ministre hongrois national-conservateur, NDLR), et (Emmanuel) Macron à Marine Le Pen. Bellamy c'est le rabatteur de voix pour une énième trahison de la droite", déclare M. Dupont-Aignan.
Il "a fait alliance avec les centristes fédéralistes d'Hervé Morin. L'opération Bellamy est une opération de communication, de sauvetage d'une vision européiste des traités: soit il est naïf, soit il est cynique, mais il devient de plus en plus menteur", ajoute la tête de liste de DLF et du CNIP (Centre national des indépendants et paysans).
M. Bellamy "sera élu et fera élire des gens qui ont trahi la droite. Il sera écrasé par la machine bruxelloise qu'il aura cautionnée. Tout le reste c'est de la littérature", selon lui.
En outre "personne n'a le monopole des valeurs catholiques", ajoute M. Dupont-Aignan, qui lance une pétition pour reconstruire Notre-Dame "à l'identique", alors que le candidat républicain, catholique revendiqué, s'est rendu à la cathédrale de Reims jeudi avec le chef de LR Laurent Wauquiez pour "retrouver (les) racines" de l'Europe.
M. Dupont-Aignan estime toutefois être la bonne personne pour l'union des droites rappelant avoir "cassé le cordon sanitaire" d'avec le FN (devenu RN) quand il s'est allié à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
Mais cet accord n'a pas perduré aux législatives parce qu'il "ne demeurait que du flou". "Je n'ai pas voulu que Debout la France devienne l'UDI du Front national".