Nicolas Dupont-Aignan, maire de Yerres (Essonne) où plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour protester contre son alliance avec Marine Le Pen, assume son choix et estime que les manifestants sont "les idiots utiles du système", dans un entretien au Parisien.
"En démocratie, chacun a le droit de dire ce qu’il pense mais aussi d'appeler à voter pour qui il veut. Les Français ont un choix crucial entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Moi, à la différence de la classe politique lâche et peureuse, j’ai pris ma responsabilité et je l'assume complètement", explique Nicolas Dupont-Aignan dans cet entretien publié mercredi.
"Tous ces gauchistes qui viennent en bus protester devant ma mairie feraient mieux de protester contre M. Macron, qui va leur faire une loi Travail bis. Ce sont les idiots utiles du système", ajoute-t-il.
"Ayant été réélu à Yerres (commune de 29.000 habitants) avec 80% des voix à trois reprises, il y a forcément des mécontents quant à mon choix du second tour. L'avenir de la France, et pas mon avenir politique, est en jeu. Ce n'est pas un ralliement, c'est un accord de gouvernement sérieux et équilibré", insiste M. Dupont-Aignan, qui deviendra Premier ministre de Marine Le Pen si celle-ci remporte la présidentielle.
Il demande qu'on respecte" son "choix" et assure que son parti reste indépendant" et affirme également ne pas vouloir "démissionner", en dépit de la demande de rendre son mandat, dans un courrier des maires de l'agglomération (Val d'Yerres Val de Seine) dont il est le président.
"C'est extrêmement grave ce qu'ils font car cela veut dire qu'il n'y a plus d'expression politique pour un élu. Eux, ils ont appelé à voter Macron après l'avoir combattu. Je n'ai pas de leçons à recevoir de gens qui ont trompé leurs électeurs", conclut-il.
Sur France Inter, M. Dupont-Aignan, a de nouveau insisté mercredi matin sur son "choix en conscience" de s'allier à Mme Le Pen, estimant que l'élection d'Emmanuel Macron, qui porte "un programme de casse sociale", serait "dramatique pour le pays".
"Je dis aux Français que la personnalité la plus dangereuse aujourd'hui, c'est bien M. Macron, qui est totalement tenu par un système international financier européen, qui va précipiter la France dans une crise", a-t-il ajouté.
Le candidat s'est appuyé sur la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon pour appuyer ses dires, estimant que si le responsable "très à gauche" n'appelle pas à voter pour Emmanuel Macron, "c'est quand même qu'il y a un problème".
"Si M. Mélenchon - qui n'aime pas Mme Le Pen c'est évident - n'appelle pas à voter pour lui, si les deux tiers des +Insoumis+ ont voté contre lui, c'est bien parce que M. Macron va précipiter la France dans le fossé", a-t-il insisté.