Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a affirmé lundi qu'il ne savait "même pas" si Emmanuel Macron resterait président jusqu'aux élections européennes, et a prévenu qu'on ne pouvait pas "jouer avec un pays inflammable".
"J'ai conscience de la gravité de la situation et je ne sais même pas si le président de la République va aller jusqu'aux européennes", a-t-il déclaré dans l'émission Audition publique sur Public Sénat et LCP, en partenariat avec l'AFP et Le Figaro, après une troisième mobilisation samedi des "gilets jaunes" marquée par de graves violences.
"Compte tenu de leur inconscience, de ce qu'ils ont fait pendant trois semaines, de cette incapacité à réagir, je m'inquiète. Et je ne souhaite qu'une seule chose pour mon pays, c'est qu'il (Emmanuel Macron) prenne conscience de ce qui se passe et qu'il agisse", a ajouté l'ancien allié de Marine Le Pen à la présidentielle.
"On ne peut pas jouer avec un pays inflammable. Les banlieues sont au bord de l'insurrection, les classes moyennes n'en peuvent plus, les casseurs sont à l’œuvre. Et notre pays, quand il est méprisé, ça peut partir mal", a prévenu le député de l'Essonne.
Il a accusé l'exécutif d'avoir favorisé les violences, dans un "mélange d'incompétence et de cynisme", invitant le chef de l’État à changer "vite" de politique "avant que les Français changent de président par la violence", évoquant un "phénomène prérévolutionnaire".
M. Dupont-Aignan a justifié le fait d'avoir écourté sa rencontre le même jour avec le Premier ministre Édouard Philippe au motif qu'il ne pouvait pas filmer celle-ci: "tout ce qui sera fait pour désamorcer une colère qui tourne à la crise de régime sera positif".
Il a détaillé une proposition de loi en faveur des "gilets jaunes" qui prévoit une annulation des taxes sur les carburants, le gaz et l'électricité, une annulation de la hausse de la CSG, ainsi que la désindexation des pensions de retraites, et la révision du statut des travailleurs détachés.
Le député propose aussi de rétablir l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune) mais en "l'exonérant à 100% pour les capitaux réinvestis sur le sol français".