Institutions
Le Sénat vote une baisse de 15% du budget du Cese
Les sénateurs ont voté ce 10 décembre en faveur d'une baisse du budget du Conseil économique, social et environnemental (Cese) l'an prochain, de 5 millions d’euros
Le
Par Steve Jourdin
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
C’est effectivement un tournant, car c’est un dispositif qui n’a jamais été testé : envoyer des personnes vers des États tiers avec lesquels elles n’ont aucun lien. C’est le projet des Pays-Bas, qui ont conclu un accord avec l’Ouganda.
Mais est-ce que cela va vraiment pouvoir se faire ? Combien de personnes seront concernées ? Les États membres vont essayer de piloter ces politiques, ce qui pose des questions sur les profils, les nombres, et les coûts. Obtenir l’accord d’un État tiers aura par exemple un coût important. Certains États membres présentent cela comme un instrument supplémentaire dans leur « boîte à outils », pour renforcer le contrôle des frontières et servir de moyen de dissuasion.
La création de centres pour le retour envoie un message à l’extérieur : l’UE cherche à fermer ses portes. Et à l’intérieur, cela signale aux personnes en procédure de retour que, même si leur pays d’origine ne coopère pas, elles pourraient être envoyées ailleurs, dans un État tiers. Par exemple, une personne venant du Mali pourrait être renvoyée vers l’Ouganda, dans l’esprit de ce que souhaitent faire les Néerlandais. Reste à savoir si ces accords avec les pays tiers pourront vraiment être mis en place. Quels seront les droits des personnes ? Leur statut ? Tout cela demeure encore très flou.
L’accord entre l’Italie et l’Albanie n’a pas produit les résultats promis par le gouvernement italien. Il n’a pas conduit à des retours massifs. Il a seulement permis le transfert de quelques centaines de personnes vers les centres en Albanie.
Ce qui a été adopté lundi par les ministres de l’intérieur est différent : les deux accords sur le concept de pays tiers sûr et les centres de retour vont mener à de nouveaux modèles d’externalisation, avec différentes modalités de coopération et de financement. Il s’agit d’un système différent du système italien.
C’est la traduction directe de la solidarité telle qu’elle est prévue par le Pacte asile et immigration. Il s’agit du compromis trouvé après que la relocalisation obligatoire a été jugée inacceptable par certains États membres. Le système retenu est plus flexible : les États peuvent contribuer financièrement plutôt que de relocaliser des personnes migrantes. Concrètement, un demandeur d’asile relève du pays de première entrée, mais la Commission a estimé que certains États étant sous pression, les autres doivent leur témoigner de la solidarité.
Mais des États comme la Hongrie ont déjà déclaré qu’ils ne contribueraient pas. La question est donc : que se passe-t-il alors ? Est-ce que la Commission mettra en place des sanctions ? Quels sont les risques d’entraîner une instrumentalisation encore plus importante sur ce sujet ?
Une majorité d’États membres défend ces « modèles innovants », mais l’Espagne et la France sont très sceptiques. Par exemple, en ce qui concerne les centres pour le retour, certains considèrent qu’il vaut mieux renforcer les relations au niveau bilatéral pour améliorer la coopération sur la réadmission, plutôt que de passer par des États tiers. Ces modèles feront désormais l’objet de projets pilotes : la question est de savoir s’ils donneront les résultats escomptés, et si d’autres États les adopteront ensuite.
C’est un peu tout ça. Les chiffres fluctuent en fonction de la situation internationale, de celle des pays de premier accueil, où beaucoup ont cherché refuge. Cela dépend aussi des réseaux de passeurs, de leur capacité à opérer, de la situation économique dans l’UE — y a-t-il des emplois disponibles ? — et de la coopération avec les pays aux frontières de l’Europe. La Tunisie, par exemple, a durci sa politique envers les ressortissants d’Afrique subsaharienne, ce qui a réduit les départs vers l’UE ces derniers mois.
Ce que ce paquet de mesures veut envoyer comme message est clair : « Si vous venez de manière irrégulière, ce sera compliqué pour vous de rester ».
Il y a un accord au Conseil, ce sera ensuite au Parlement. C’est un succès pour la présidence danoise, qui a réussi à obtenir ces accords sur différents dossiers. Il y a eu beaucoup de discussions les mois précédents, un gros travail a été fait.
C’est une victoire de la droite et de l’extrême droite, mais aussi de partis centristes tel que le parti social-démocrate danois. C’est la victoire d’un positionnement de fermeture des frontières et de dispositifs visant à dissuader les étrangers de venir dans l’UE.
Pour aller plus loin
Institutions
Le Sénat vote une baisse de 15% du budget du Cese
Les sénateurs ont voté ce 10 décembre en faveur d'une baisse du budget du Conseil économique, social et environnemental (Cese) l'an prochain, de 5 millions d’euros
Le
Institutions
Port du voile pour les visiteurs : les différences de règles entre le Sénat et l’Assemblée nationale
Mercredi 5 novembre, le Rassemblement national a dénoncé la présence d’enfants portant un voile dans les tribunes de l’Assemblée nationale. Alors que le Sénat l’interdit durant la séance, les règles ne sont pas aussi explicites dans la chambre basse.
Le
Institutions
Valse des ministres, affaires courantes : les chiffres fous d’une année politique record
Alors que tous les regards sont tournés vers l’Élysée, dans l’attente de la désignation d’un nouveau Premier ministre, les statistiques de l’instabilité gouvernementale depuis l’été 2024 donnent le tournis. Un exemple : depuis les législatives, la France a presque vécu un trimestre entier sous le régime de l’expédition des affaires courantes.
Le
Institutions
L’équipe gouvernementale autour de Sébastien Lecornu a été dévoilée ce dimanche soir. Dix-huit nominations, la plupart des ministres démissionnaires ont été reconduits. Au premier rang desquels le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, garde des Sceaux ou encore Rachida Dati à la Culture. Roland Lescure est nommé au ministère de l’Economie.
Le
Bonjour chez vous !
Bonjour chez vous !