Eau polluée au CMV : « On paye l’eau, même si elle est mauvaise » regrette cet habitant

Comment est-il possible de continuer à payer une eau polluée au même prix qu’une eau potable ? C’est l’histoire que nous raconte Julien Lebassard, 39 ans, habitant de Saint-Martin-le-Bouillant, en Normandie. Un témoignage édifiant qu’il livre dans l’émission Dialogue citoyen animée par Quentin Calmet.
Mathieu Terzaghi

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Voilà presque trois ans que le village de Saint-Martin-le-Bouillant vit sans eau potable au robinet. Depuis 2022, l’eau du domicile de Julien Lebassard a été jugée impropre à la consommation. En cause, un gaz cancérogène, le CMV, issu de la dégradation des canalisations plastiques posées dans les années 1970.

Depuis, si la mairie met à sa disposition de l’eau en bouteille, le quotidien est contraignant pour la famille Lebassard : « C’est très pénible, ce n’est pas normal » de ne pas avoir d’eau potable directement au robinet, alerte-t-il.

Pourquoi payer de l’eau non potable au prix de l’eau potable ?

S’il ne boit plus l’eau polluée, il continue de s’en servir « pour laver les légumes ou se brosser les dents », et continue de recevoir des factures au même tarif : « On n’a absolument rien changé, nos tarifs n’ont pas été modifiés. C’est juste que maintenant, on nous met de l’eau en bouteille à disposition. Heureusement que le maire communique avec nous, sinon on serait pris pour des pigeons », estime le technicien en bureau d’études. « On paye, même si c’est mauvais », résume-t-il.

Pour la sénatrice écologiste Antoinette Guhl, cette situation est totalement anormale. Elle demande à ce que « l’accès à l’eau potable » soit « un droit inaliénable pour chaque Français ». L’élue de Paris prône une évolution du droit pour accorder ce droit d’accès à l’eau potable à tous les citoyens.

« On est un peu délaissés » dans les petites communes

L’habitant de la petite commune de Normandie dit ne pas avoir été informé de la dangerosité de l’eau du robinet suffisamment rapidement : « On a appris la contamination par hasard avec des agents de l’eau qui sont venus faire des prélèvements chez nous, par la suite on a appris que l’eau était devenue impropre à la consommation ».

Il est possible qu’ils aient bu de l’eau contaminée depuis des années. Pour Julien, « quand on est dans des petites communes, on n’est pas prioritaires par rapport à d’autres citoyens qui sont dans les villes, on est un peu délaissés », raconte-t-il.

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