Échanges musclés autour de la libéralisation du marché agricole
Comment assurer un juste prix au vu des intérêts des distributeurs et des producteurs ? La question a mis le feu aux poudres sur le plateau de Public sénat, ce lundi. Le président de l’observatoire des prix et des marges reproche à son interlocuteur, le cofondateur de C’Just, d’asséner des propos caricaturaux concernant la libéralisation du marché agricole.

Échanges musclés autour de la libéralisation du marché agricole

Comment assurer un juste prix au vu des intérêts des distributeurs et des producteurs ? La question a mis le feu aux poudres sur le plateau de Public sénat, ce lundi. Le président de l’observatoire des prix et des marges reproche à son interlocuteur, le cofondateur de C’Just, d’asséner des propos caricaturaux concernant la libéralisation du marché agricole.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Nous, tout ce qu’on défend, c’est vivre dignement de notre métier, quel que soit le pays où on travaille », martèle Pierre Priolet, cofondateur de C’Just, auteur de Les fruits de ma colère. Plaidoyer pour un monde paysan qu’on assassine. Invité sur le plateau de Public sénat, Pierre Priolet s’emporte contre les travers du libéralisme qui conduisent à ce que « nos revenus français » financent « des productions agricoles produites par des gens qui sont sous-payés voire mal payés soit, même souvent, en esclavage ».  

Une position défendue avec force sur notre plateau, organisé autour d’une problématique : Producteurs / distributeurs : comment assurer un juste prix ? Pierre Priolet, qui s’exprime sous le regard dubitatif du président de l’Observatoire des prix et des marges, poursuit son coup de colère. « Aujourd’hui on est tellement libéral qu’on arrive plus à se dire : est-il normal que, pour avoir plus de rendement, je mette plus de pesticides ? Est-il normal que je mette plus d’engrais ? Est-il normal que je prenne le risque d’empoisonner la population que je suis censé nourrir uniquement par l’appât du gain ? »  

« Sur le marché mondial ce ne sont pas des petits Bengalis que nous avons en face de nous ! »

« Vous caricaturez ! », s’emporte à son tour Philippe Chalmin, le président de l’Observatoire des prix et des marges. « Sur le marché mondial ce ne sont pas des petits Bengalis que nous avons en face de nous ! Le concurrent de Monsieur Roquefeuil, c’est un producteur de lait néozélandais qui a le même niveau de vie que le producteur de lait breton », soutient-il. Une analyse divergente qui n’empêche pas le président de l’Observatoire des prix et des marges de rejoindre Pierre Priolet sur un point : le « c’était mieux avant ».

« Là où vous avez raison c’est que vous parlez du monde, malheureusement, d’hier, le monde d’hier c’était le monde la politique agricole commune », poursuit-il. Selon Philippe Chalmin, « cette politique agricole commune a été balayée par un grand vent libéral » même si « on en a gardé des aides directes ». À deux ans de la 6ème réforme de la PAC, son constat est sans appel : « Pour le meilleur et pour le pire (…) on est passé à une logique d’économie de marché et je ne crois pas que l’on pourra revenir en arrière (…) je ne crois pas qu’aujourd’hui on pourra recréer la politique agricole commune que nous avons connue dans les années 60 ».  

Voir l'intégralité du débat 

Producteurs / distributeurs : comment assurer un juste prix ? - Salon de l'Agriculture 2018 (26/02/2018)
00:21

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le