« On a atteint un seuil extrêmement inquiétant avec l’Algérie », peste Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, en déplacement à Nantes, au lendemain du renvoi en France de l’influenceur algérien Doualemn qui avait été expulsé vers l’Algérie après une vidéo sur TikTok appelant à la violence. « L’influenceur propageait la haine. Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non droit. Je ne veux rien laisser passer en tant que ministre de l’Intérieur », a-t-il poursuivi.
En début de semaine, la préfecture de l’Hérault a décidé de placer Doualemn en centre de rétention administrative (CRA) et de lui retirer son titre de séjour. Il devait être jugé en comparution immédiate le 24 février. Cependant, Bruno Retailleau a décidé de prendre un arrêté d’expulsion pour accélérer la procédure.
« On ne peut pas supporter cette situation »
L’influenceur a donc été expulsé par les autorités françaises et a embarqué pour l’Algérie, ce jeudi 9 janvier, en fin d’après-midi. « Les autorités algériennes n’ont pas voulu le laisser débarquer, en contradiction avec les règles de la convention de Chicago de 1948. Elle rappelle que les pays sont comptables de leur propre ressortissant », s’est agacé l’ancien patron des sénateurs LR.
Le ministre de l’Intérieur précise qu’il n’y « avait pas besoin de laissez-passer consulaire, car nous avions la preuve que c’était un ressortissant algérien avec son passeport biométrique ». Et de poursuivre : « Avec le protocole de 1993 entre l’Algérie et la France, seul un passeport biométrique suffit en termes de réadmission ».
Pour refuser l’accueil de l’influenceur sur son territoire, « l’Algérie a évoqué un motif sans procédure, ni aucune preuve », s’agace encore Bruno Retailleau. « On ne peut pas supporter cette situation. On doit évaluer tous les moyens à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie », conclut-il.