À quelques jours de l’ouverture de la COP 25 à Madrid, le constat est alarmant. En moins d’un an, quatre rapports des scientifiques de l’ONU alertent sur la dégradation de l’état de la planète. « Aujourd'hui on a perdu beaucoup de temps » estime l’eurodéputée Karima Delli. « Il est climat moins le quart, il nous reste 10 ans pour inverser la courbe des températures. Le constat est terrible. »
« Venise est sous l’eau, on a une multiplication des feux de forêts, des inondations partout en Europe, des pics de canicule... Les 4 dernières années que nous venons de vivre sont les plus chaudes » poursuit l’élue EELV. Inscrire « l’urgence climatique » dans les textes, c’est un moyen de faire pression, alors qu’en 2020, « près de 200 pays vont devoir revoir leur production de gaz à effet de serre ».
Faire pression aussi sur la nouvelle commission européenne : pour Karima Delli, l’idée de « Green Deal » d’Ursula von der Leyen est une bonne nouvelle sur le papier. Mais dans les faits ? « Pour l’instant on n'a pas du tout de feuille de route. Elle a dit ‘d'ici 2030, réduction de 55 % de gaz à effets de serre et une neutralité carbone d'ici 2050’. Concrètement comment on fait ? » interpelle l’eurodéputée.
Dans son viseur, les politiques européennes les plus polluantes. Karima Delli vise la PAC (politique agricole commune), et ses conséquences « sur nos agriculteurs, sur notre santé et sur nos territoires ». Mais elle aborde aussi les traités de libre-échange en cours de négociation, véritables « catastrophes » écologiques.
« Est-ce qu’on choisit le libre-échange ou est-ce qu'on choisit le climat ? Est-ce qu'on choisit le profit de quelques agrobusiness ou la montée des températures pour tout le monde ? Le ‘en même temps’ ça ne marche pas » conclut l’eurodéputée.