Écologie : le Sénat confirme les coupes budgétaires dans le Fonds Vert

Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« A ce stade, je suis même surpris que ‘rabot d’or’, alias Michel Canévet, ne nous ait pas demandé de le supprimer », ironise le sénateur écologiste Ronan Dantec en mentionnant son collègue breton de l’Union centriste, prompt à proposer des économies dans l’examen de cette partie « dépenses » du projet de loi de finances pour 2026. Créé en 2023, le Fonds Vert permet à l’Etat de soutenir financièrement les projets favorables à la transition écologique des collectivités locales. De 2,5 milliards d’euros en 2024, l’enveloppe est passée à 1,15 milliard en 2025 puis à 650 millions d’euros dans le budget 2026 présenté par le gouvernement.

Contraintes budgétaires et élections municipales

« Pourquoi une telle baisse ? On n’a pas divisé par deux tous les budgets de l’Etat que je sache », a fustigé Ronan Dantec, alors que de nombreux amendements de la gauche, mais aussi du RDSE (à majorité radicale) ou même de certains sénateurs de la majorité sénatoriale (Sylviane Noël et Jean-Claude Anglars pour LR et Guislain Cambier pour l’Union centriste), proposaient de rétablir le Fonds Vert dans sa mouture 2 024 ou 2 025. « Rétablir le Fonds Vert à 2,5 milliards d’euros n’est pas compatible avec l’état de nos finances publiques », a répondu le ministre délégué chargé de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, avant d’ajouter : « Le calendrier électoral de 2026 n’est pas celui de 2025. Avec les municipales en 2026, les exécutifs locaux n’engageront pas de dépenses liées au Fonds Vert dans la première moitié de l’année. »

Les protestations ont été nombreuses dans la chambre des territoires, même à droite, mais la majorité sénatoriale est globalement restée disciplinée et tous les amendements ont été rejetés. « Les grandes communes ont pu monter des dossiers très vite et ont pu recevoir des fonds dans les premières années, et maintenant on réduit la voilure et les petites communes savent très bien qu’elles n’auront rien », a notamment critiqué Olivier Paccaud, sénateur LR de l’Oise.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Weekly session of questions to the government at the National Assembly
9min

Politique

« C’est la survie de notre famille qui se joue » : l’union des droites avec le RN travaille les LR

Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.

Le

XINHUA PHOTOS OF THE DAY
5min

Politique

[Info Public Sénat] Nicolas Sarkozy pour l’union des droites ? « Un emballement totalement disproportionné », pointe son entourage, « il n’a jamais pactisé avec le RN »

Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.

Le

Écologie : le Sénat confirme les coupes budgétaires dans le Fonds Vert
4min

Politique

Budget 2026 : le Sénat vote les crédits en hausse pour lutter contre l’immigration illégale

Lundi matin, le Sénat a adopté la mission « Immigration, asile et intégration » du projet de loi de finances pour 2026, avec des crédits en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière pour atteindre 2,16 milliards d’euros. Une enveloppe destinée à mettre en œuvre l’application du Pacte Asile et immigration, et le doublement de la capacité des centres de rétention administrative (CRA) à 3 000 places en 2029. La gauche a dénoncé le manque de moyens pour l’intégration.

Le