C’est un des visages inattendu de la vague populiste en Europe. À 38 ans, Assita Kanko intègre pour la première fois le Parlement européen sous la bannière de la Nouvelle Alliance Flamande (NV-A), un parti nationaliste belge.
Une fierté tant son score personnel a été élevé. Mais si elle a réuni beaucoup de voix sur son nom, son parti, lui, régresse et perd un siège au Parlement. Au détriment de la droite extrême belge, qui avec ses 3 élus pèse autant que le NV-A. Les deux formations ne siégeront pas au sein du même groupe politique européen. Pour Assita Kanko, ce sera le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE), dont elle rencontre le secrétaire général Frank Barrett, qui lui explique le fonctionnement de l’institution : " La première différence avec la politique nationale c'est que le Parlement européen fonctionne avec des coalitions, en regroupant des personnes pour soutenir vos propositions, c'est très différent de la confrontation politique que l'on retrouve dans la plupart des pays."
Nouvelle élue chez les Écolos belges
Elle aussi va vivre son premier mandat de député européen.
Saskia Bricmont, 34 ans, écolo belge, a profité de la vague verte du dernier scrutin pour faire son entrée au Parlement…
Militante avant d’être politique, Saskia Bricmont met en pratique les idées qu’elle défend.
Elle voyage en transports en commun, soutient les alternatives à la voiture et a déjà une idée très précise de ce que l’Europe doit mettre en place en matière de déplacement.
"Aujourd'hui ce n'est pas normal qu'un des secteurs les plus polluants en matière de déplacement qui est l'avion, soit moins cher que les transports en commun, le rail, donc on doit rendre le rail européen compétitif par rapport au secteur aérien".
L'intégration, thème de prédilection de la NV-A
Émigrée aux Pays-Bas en 2001, Assita Kanko, née au Burkina-Faso, a gravi petit à petit l’échelle sociale. Jusqu’à intégrer le parti n°1 en Belgique… et partager la table des élus Bruxellois.
Pour son parti, qui a fait du contrôle migratoire un argument de campagne, elle est un modèle d’intégration, voire une vitrine.
Pour Cieltje Van Achter : " Elle est l'exemple de ce qu'on veut dire. Elle est arrivée ici elle parle parfaitement français néerlandais, elle s'est intégrée, pour elle c'est le futur qui compte et c'est ça aussi le cœur de notre famille politique. " Cette famille politique, c’est un choix assumé pour Assita Kanko qui rejette tous les procès en racisme et euroscepticisme : "On n'est ni eurosceptique, ni europhile à la folie comme certains, comme Macron et Verhofstadt, qui veulent tout donner à l'Europe. On a besoin d'avoir une capacité de décider sur certaines choses, et l'Europe sur d'autres."
Unions et divisions politiques
Un positionnement politique qui rend impossible un rapprochement avec l’extrême droite europhobe de la Ligue Italienne de Salvini, ou du Rassemblement National de Marine Le Pen. Une division des droites, qui affaiblit son camp.
Chez les Écologistes, en revanche, c’est déjà l’heure des discussions politiques. Comme ici, Saskia Bricmont avec son homologie Flamande, pour avancer main dans la main.
Un principe de cohérence, cher aux Verts.
Une force qui se compte en nombre à présent. Avec ses quelque 70 sièges, le Groupe des Verts européens est devenu une force centrale du Parlement.