Economie : « Je ne vois pas comment Macron va réduire le déficit et la dette »
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, confirme une croissance à 1,7% et un déficit à 2,6% pour 2018. « Le gouvernement a surfé sur l’embellie de courte durée en 2017 et se retrouve planté en 2018 » selon le sénateur LR Philippe Dallier.

Economie : « Je ne vois pas comment Macron va réduire le déficit et la dette »

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, confirme une croissance à 1,7% et un déficit à 2,6% pour 2018. « Le gouvernement a surfé sur l’embellie de courte durée en 2017 et se retrouve planté en 2018 » selon le sénateur LR Philippe Dallier.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

1,7 et 2,6. Ce sont les chiffres de la croissance et du déficit public français pour 2018. Moins bons qu’espérés. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé ces données ce lundi matin. Des chiffres que l’exécutif avait déjà reconnus il y a deux semaines. « La réalité finit par rattraper Emmanuel Macron et son gouvernement » avait alors affirmé à publicsenat.fr le président PS de la commission des finances, Vincent Eblé (voir notre article).

« Aujourd'hui, vous avez une croissance qui est autour de 1,7%. Je rappelle que la moyenne des dix dernières années c'est 0,8%. Donc, ce n'est pas si mal », a estimé le ministre sur France Inter. Si la croissance marque le pas, la faute en revient, selon Bruno Le Maire, à la hausse du prix du pétrole, à « notre dépendance aux importations » et aux grèves « qui ont joué pour 0,1 point de croissance, ce n'est pas négligeable ». Quant au déficit, le ministre a confirmé qu’il serait plus fort que prévu cette année à 2,6% contre 2,3%, en raison notamment de la reprise « d'une partie de la dette de la SNCF ». « Pour 2019, nous resterons sous la barre de 3% », assure-t-il. Soit sous le seuil imposé par les Traités européens.

« Ça va devenir l’équation impossible »

Pour le sénateur LR Philippe Dallier, membre de la commission des finances, le gouvernement paie surtout ses mauvaises décisions. « Je crains que, toutes proportions gardées, le gouvernent qui s’est installé a l’été 2017 ait fait un peu la même erreur que celui de 2012. C’était plus grave avec François Hollande qui était persuadé qu’on était sorti de la crise. En 2017, la croissance avait été bien meilleure que prévue. Et en 2018, patatras ! Le gouvernement a surfé sur l’embellie de courte durée en 2017 et se retrouve planté en 2018. Et le sera aussi en 2019 » affirme le vice-président LR du Sénat.

Le sénateur de Seine-Saint-Denis ne partage pas vraiment l’optimisme de Bruno Le Maire. « Je ne vois pas comment ils vont réduire le déficit et la dette. Ce sera impossible. Du mois pour 2019, c’est mal parti. Or c’est ce qu’il y a de plus urgent à faire dans ce pays. Ils ont repoussé les économies en fin de quinquennat. Si la croissance n’est pas au rendez-vous, ce sera la catastrophe pour ce pays » prévient-t-il. Le gouvernement recherche pourtant des économies. La nouvelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu, en sait quelque chose.

Philippe Dallier rappelle le remède que préconisait François Fillon, alors candidat à la présidentielle, qui était de réaliser de fortes économies dès le début. Un remède qui risquerait de tuer le malade ? Il s’agit de bien les cibler, explique le sénateur de Seine Saint-Denis. « Faire des économies, c’est difficile, personne ne dira le contraire. Mais eux, les seules économies qu’ils ont faites sont sur le logement, et il est en train de se casser la figure… » Il ajoute à la note « une politique pour le pouvoir d’achat illisible », une baisse de cotisations patronales repoussée : « Ça va devenir l’équation impossible ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Economie : « Je ne vois pas comment Macron va réduire le déficit et la dette »
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Economie : « Je ne vois pas comment Macron va réduire le déficit et la dette »
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le