Les députés socialistes du groupe Nouvelle gauche réclament "de la clarté" sur les "intentions" budgétaires du gouvernement, a fait savoir mardi l'un de leurs porte-parole Boris Vallaud, s'interrogeant notamment sur les moyens alloués à la police et à l'armée.
"Ce dont nous avons besoin, c'est de savoir (...) quelle est la réalité des intentions du gouvernement et aujourd'hui, nous ne les connaissons pas", a déclaré M. Vallaud lors d'un point-presse, assurant que les députés de son groupe se contentaient de "poser des questions", sans "formuler aucune espèce d'accusation" et récusant tout "cynisme".
"Ce que nous demandons, pour les Français, pour la représentation nationale, c'est de la clarté", a-t-il ajouté, citant le sort réservé à l'aide au développement, les emplois aidés "qui vont être diminués drastiquement", le "sort réservé" aux fonctionnaires ou encore les réductions faites sur le ministère de la Défense.
Un peu plut tôt, M. Vallaud avait déjà appelé sur LCP le gouvernement à clarifier ses propositions d'économies.
"Il n'y a pas de suppression de postes de fonctionnaires, mais y a-t-il pour autant des suppressions de moyens ?", avait déclaré le député des Landes, interrogé sur l'annonce par Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, que l’État réaliserait 4,5 milliards d'économies de fonctionnement en 2017, selon un entretien au Parisien paru mardi.
"La police attendait des moyens en équipement parce que ses missions sont dangereuses. Est-ce que la livraison de ces équipements est remise à plus tard ? Les conditions de travail des policiers vont-elles être durablement dégradées ?", s'est interrogé M. Vallaud, membre de la commission des affaires sociales.
"Est-ce qu'au ministère de la Défense des livraisons de matériel ont été décalées? S'il y a des opérations extérieures au courant de l'année, est-ce que le gouvernement refusera de les financer? J'ai un certain nombre de doutes", a confié le député, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée.
"Il y a des missions auxquelles les Français sont particulièrement attachés, parce qu'elles concernent leur sécurité, et qu'il faut évidemment mettre l'accent sur ces missions-là et les défendre y compris sur le plan budgétaire", a-t-il dit.
Le Premier ministre Édouard Philippe a par ailleurs annulé sa présence mardi à une réunion du groupe la République en marche à l'Assemblée, faisant savoir qu'il recevait la ministre des Armées Florence Parly sur fond de négociations budgétaires.
Lundi, cette dernière avait laissé entendre que ces négociations étaient compliquées. "Ce que j'espère, c'est que nous arriverons à dégager des moyens suffisants". "La question est de savoir quels succès je remporterai", avait-elle ajouté.