Y aura-t-il de la neige à Noël ? On n’en sait rien. Mais il y aura un collectif budgétaire « au printemps ». C’est ce qu’a annoncé la ministre du Travail, Muriel Penicaud, lors de son audition au Sénat sur le projet de loi qui reprend les annonces d’Emmanuel Macron, face à la crise des gilets jaunes.
Ce projet de loi de finances rectificatif portera sur de nouvelles mesures d’économies, que recherche l’exécutif pour compenser les 10 milliards d’euros de dépenses nouvelles, liées aux mesures de pouvoir d’achat – prime d’activité, heures supp’, prime défiscalisée – décidées en urgence par le chef de l’Etat.
La ministre a rappelé les premières décisions annoncées par le premier ministre en début de semaine : report d’un an pour la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les plus grandes entreprises, qui rapporte 1,8 milliard d’euros, taxation des GAFA en France (500 millions d’euros) et « niche Copé » révisée (200 millions d’euros).
« Les autres mesures aujourd’hui ne sont pas détaillées. Pourquoi ? Parce que nous avons prévu que le déficit passerait à 3,2%, mais dedans nous avons les 20 millions d’euros de CICE, qui n’existera plus en 2020, ce qui nous fait mécaniquement repasser sous les 3% l’année d’après. Il ne nous a pas semblé pertinent de faire toutes les mesures d’économie, là, en urgence, sans un temps de débat parlementaire » a justifié Muriel Pénicaud. Elle ajoute : « Faire ces économies dans l’urgence, sans avoir le temps d’un vrai débat, ne nous semblait pas pertinent et donc, c’est plutôt dans le PLFR qu’il faudra le faire au printemps ». Niches fiscales, coup de rabot dans les ministères ou les prestations ? L’exécutif a quelques mois pour arrêter ces nouvelles économies budgétaires. Ça change de l’urgence.