Écoutes: le parquet national financier réclame un procès pour Sarkozy
Le parquet national financier (PNF) requiert le renvoi devant un tribunal correctionnel de l'ancien président Nicolas Sarkozy...

Écoutes: le parquet national financier réclame un procès pour Sarkozy

Le parquet national financier (PNF) requiert le renvoi devant un tribunal correctionnel de l'ancien président Nicolas Sarkozy...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le parquet national financier (PNF) requiert le renvoi devant un tribunal correctionnel de l'ancien président Nicolas Sarkozy ainsi que de son avocat et d'un ex-magistrat dans l'affaire dite des écoutes, a révélé vendredi le quotidien Le Parisien.

Selon le journal, le parquet réclame un procès contre l'ancien chef de l’État pour "corruption, trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel". Il demande également le renvoi de son avocat Thierry Herzog et de l'avocat général, désormais à la retraite, Gilbert Azibert, également mis en examen dans ce dossier ouvert il y a plus de trois ans.

La procureur Éliane Houlette a signé jeudi ce réquisitoire, qui n'a pas encore été notifié aux principaux intéressés, affirme Le Parisien. Il revient désormais aux juges d'instruction de prendre leur décision.

Joint par l'AFP, le PNF n'a souhaité faire aucun commentaire.

"Force est de constater que le réquisitoire a été diffusé dans la presse avant même d'avoir été porté à la connaissance des parties", ont réagi les avocats de l'ancien président, Jacqueline Laffont et Pierre Haïk, auprès de l'AFP. "C'est assez regrettable et cocasse dans une procédure dans laquelle des violations du secret de l'enquête et de l'instruction ont été reprochées", ont-ils ajouté.

Nicolas Sarkozy, déjà renvoyé devant le tribunal dans une autre affaire, est soupçonné dans ce dossier d'avoir tenté d'obtenir en 2014, via son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans une procédure où il demandait la restitution de ses agendas saisis dans l'affaire Bettencourt. Une affaire qui s'est soldée pour lui par un non-lieu en 2013.

A l'origine de l'affaire, des écoutes téléphoniques de l'ancien président ordonnées dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.

Dans les conversations avec son avocat, Nicolas Sarkozy semble s'engager à intervenir en faveur du magistrat pour qu'il obtienne un poste de prestige à Monaco. Mais après avoir répété le 25 février qu'il fera cette démarche, il explique le lendemain à Thierry Herzog qu'il a finalement renoncé.

Pour les enquêteurs, ce revirement peut s'expliquer par le fait que les deux hommes viennent d'apprendre que leurs téléphones non officiels, dont celui ouvert sous le nom de Paul Bismuth, avaient été placés sur écoute.

Les deux magistrates chargées de cette instruction avaient notifié la fin de leur enquête en octobre 2016, après une longue bataille judiciaire.

Nicolas Sarkozy a été renvoyé début février devant le tribunal pour le financement illégal de sa campagne électorale de 2012, avec treize autres protagonistes de l'affaire Bygmalion. La date de leur procès n'a pas encore été fixée, des recours ayant été déposés contre l'ordonnance de renvoi qu'un seul des deux juges d'instruction à signé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Écoutes: le parquet national financier réclame un procès pour Sarkozy
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le