Édouard Courtial : « Il faut du concret, du monétisable pour les soignants »

Édouard Courtial : « Il faut du concret, du monétisable pour les soignants »

Le sénateur LR de l'Oise Édouard Courtial a déposé une proposition de loi afin que les salariés puissent faire des dons de jours de repos aux personnels soignants. Ces derniers pourraient se les faire payer. Une sorte de prime exceptionnelle pour leur dévouement pendant la crise sanitaire.
Public Sénat

Par Jérôme Rabier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il n'a pas attendu la promesse d'Emmanuel Macron d'un plan massif pour revaloriser les carrières à l’hôpital. Dès le 22 mars, Édouard Courtial, sénateur LR de l'Oise, a déposé une proposition de loi (PPL) visant à permettre aux salariés de donner une partie de leurs jours de congé, RTT, ou encore compte épargne temps aux personnels de santé. Une initiative prise en commun avec son collègue député Maxime Minot, lui aussi élu de l'Oise. Et plus de 70 parlementaires les auraient déjà rejoint pour défendre cette idée.

Car comme le précise l'exposé des motifs de ce texte, « en l’état actuel de la législation, seul le don de jours de repos à l’intérieur de la même entreprise pour des salariés qui viennent en aide à un proche atteint d'une perte d'autonomie d'une particulière gravité ou présentant un handicap est possible ». Pour Édouard Courtial « il faut étendre ce dispositif à l'extérieur de l'entreprise pour exprimer cette solidarité et cette reconnaissance que l'on constate chaque soir à 20H ». Et pour lui, ces dons doivent pouvoir se faire à tous les soignants mobilisés, pas seulement à ceux présents en milieu hospitalier. « Car les médecins de villes, les infirmières libérales, les aides soignantes qui continuent d'assister des personnes âgées à domicile sont eux aussi en première ligne » précise-t-il.

 

Un don ouvert à toutes les professions médicales mobilisées

 

La proposition de loi prévoit donc que ces dons puissent se faire « au bénéfice des personnels soignants hospitaliers mais aussi libéraux, exerçant en EHPAD ou en maison de retraite qui ont fait face à des conditions d’exercice extrêmes de leur profession liées à une crise sanitaire ».

Et puisque les jours de congé sont déjà difficiles à prendre, notamment à l'hôpital, le sénateur insiste pour que ces dons puissent être transformés en argent. « Si on veut être dans le concret, il faut du monétisable pour que cela soit vraiment vu comme un soutien à ces soignants ».

Reste la question de la faisabilité d'une telle mesure. Car le don de congés est pour l'instant fléché d'une personne vers une autre. « Là on pourrait créer un fonds qui serait ensuite redistribué équitablement aux personnels de santé mobilisés pendant cette crise sanitaire » imagine déjà le sénateur Édouard Courtial.

L'élu picard se réjouit aussi que son idée ait rencontré un certain écho. Le groupe Pasteur Mutualité, spécialisé dans l'assurance et les services aux professionnels de santé a d'ailleurs lui aussi émis cette idée. Une page internet et une campagne sur les réseaux sociaux ont été lancées.

La proposition de loi est maintenant sur le bureau de la commission des affaires sociales du Sénat. Reste à savoir quand elle pourra être examinée, les travaux du Sénat étant fortement perturbés par les mesures de confinement en vigueur.

 

Dans la même thématique

Paris: Weekly session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

Nouveau texte immigration : face à une majorité divisée, Bruno Retailleau prêt à jouer l’opinion

Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.

Le

Paris : Weekly council of ministers
6min

Politique

Immigration : quelles dispositions censurées pourraient revenir dans le nouveau texte ?

Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.

Le

Édouard Courtial : « Il faut du concret, du monétisable pour les soignants »
3min

Politique

Nouvelle loi immigration : Jean-Philippe Tanguy (RN) souhaite une « régularisation zéro des clandestins »

Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.

Le

Édouard Courtial : « Il faut du concret, du monétisable pour les soignants »
5min

Politique

Budget : « C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont trinquer », selon le député PS Arthur Delaporte

Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».

Le