Edouard Philippe à Matignon, « un acte fondateur » selon Christophe Béchu (LR)

Edouard Philippe à Matignon, « un acte fondateur » selon Christophe Béchu (LR)

La recomposition est en marche. Dans un communiqué paru après la nomination d’Edouard Philippe à Matignon, plusieurs élus LR, comme les juppéistes Benoist Apparu et Fabienne Keller, Christian Estrosi, ou les proches de Bruno Le Maire, Thierry Solère et Franck Riester, ont salué « un acte politique de portée considérable ». « Nos familles politiques de la droite […]
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La recomposition est en marche. Dans un communiqué paru après la nomination d’Edouard Philippe à Matignon, plusieurs élus LR, comme les juppéistes Benoist Apparu et Fabienne Keller, Christian Estrosi, ou les proches de Bruno Le Maire, Thierry Solère et Franck Riester, ont salué « un acte politique de portée considérable ». « Nos familles politiques de la droite et du centre doivent répondre à la main tendue par le président de la République » ajoutent ces élus Macron-compatibles…

Le sénateur-maire LR d’Angers, Christophe Béchu, fait partie des signataires. Interrogé par publicsenat.fr, ce juppéiste affirme qu’« il faut faire en sorte que ce quinquennat soit une réussite ». Il se prononce pour « une majorité de réforme qui se constitue au service de l’intérêt général » et évoque, comme la sénatrice LR Fabienne Keller avant lui, la possibilité d’« une coalition ». « L’acte fondateur est bien celui d’aujourd’hui. C’est un pas très important dans la recomposition de la vie politique » affirme Christophe Béchu. Entretien.

Dans une tribune signée avec plusieurs élus de droite, vous saluez un « acte politique considérable » après la nomination d’Edouard Philippe à Matignon et appelez à « répondre à la main tendue du Président ». Avec Edouard Philippe nommé premier ministre, la recomposition politique va-t-elle s’accélérer ?
Il y a une volonté des signataires de saluer un geste fort de la part du Président, de saluer une nomination judicieuse et importante pour le pays et d’en tirer les leçons. La nomination d’Edouard Philippe envoie deux messages. D’abord sur le renouvellement de la classe politique. Et deuxièmement sur la capacité de dépasser les clivages dans l’intérêt du pays. Et ces deux messages ont une grande portée. Il ne faut pas être dupe du moment qui intervient : nous sortons d’une présidentielle comme aucune autre, avec une élection où les candidats populistes ont totalisé plus de 40%.

Face à cela, je fais partie de ceux qui disent qu’on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. Les candidats des partis traditionnels, malgré la primaire ouverte, n’ont pas réussi à se qualifier. Il y a donc sous nos yeux une page qui est en train de se tourner. Et en choisissant de nommer Edouard Philippe, Emmanuel Macron signifie qu’il n'est pas que dans le discours. Il met en pratique sa volonté de dépasser les clivages.

Répondre en disant « non, non le moment est revenu de faire vivre le clivage droite/gauche et les querelles partisanes » ne me semble pas être à la hauteur de la situation qu’on traverse. Ce dont on manque dans le pays, ce sont les résultats. Que des hommes et des femmes modérés, attachés à l’Europe, se disent que le moment est venu de réunir leurs forces, ça mérite mieux qu’un revers de main en disant « débauchage, aventure, trahison ».

Une coalition rassemblant gauche et droite est-elle possible après les législatives ?
Notre pays ne peut pas perdre 5 ans. Une fois ce constat fait, il faut faire en sorte que ce quinquennat soit une réussite. Pour ça, il faut une majorité de réforme qui se constitue au service de l’intérêt général. Qu’il y ait une majorité absolue pour « En marche ! » ou une coalition juste après les législatives, cela fait partie des sujets sur la table. La composition du gouvernement donnera aussi une indication du rassemblement que souhaite Emmanuel Macron.

On connaîtra la composition du gouvernement demain. Est-il nécessaire qu’il y ait des ministres de droite ?
La volonté du Président de composer un gouvernement de rassemblement a toujours existé. L’interrogation venait sur l’origine du premier ministre. L’acte fondateur est bien celui d’aujourd’hui. C’est un pas très important dans la recomposition de la vie politique.

Etes-vous disponible pour faire partie de ce gouvernement Philippe ?
Ce n’est pas du tout l’état d’esprit qui est le mien à la minute où je réponds. Nous sommes d’abord dans la recomposition politique, qui est beaucoup plus importante que le destin des uns et des autres.

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