Le Procureur de Paris, François Molins, a annoncé mardi, qu’en 2018, 20 détenus islamistes radicalisés en fin de peine allaient être libérés, et 20 autres en 2019. « Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous ne pensez pas que l’arsenal pénal français doit être renforcé ? » Interroge Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine.
Pour répondre, le Premier ministre, Edouard Philippe revient sur les propos du Procureur Molins : « Il a dit qu’il existait en France, une menace durable, endogène, diffuse, que nul ici ne songe à prendre à la légère, et qui doit nous guider, nous alerter en permanence, à chaque moment où nous avons à prendre des décisions ».
« 23 attentats ont été évités depuis le début de l’année 2017. (…) Ces actes font honneur à nos sources de renseignement » affirme-t-il, avant de détailler : « Sur les 70 000 détenus Français, il y a 1600 détenus dont on estime qu’ils sont radicalisés dans les prisons françaises, 500 sont détenus parce qu’ils sont poursuivis, ou condamnés pour des faits liés à des actes terroristes ».
« Il faut évidemment, et c’est l’ambition du gouvernement, garantir la coordination très étroite, avec les services de renseignements pénitentiaire, avec l’ensemble des services compétents » déclare le Premier ministre. Ces services poursuivront un « suivi extrêmement attentif » précise-t-il.
Edouard Philippe informe qu’il existe des services compétents dédiés au suivi des personnes radicalisées, qui seront mobilisés à la sortie de prison de ces détenus : « C’est le bureau du renseignement pénitentiaire, c’est l’accompagnement pluridisciplinaire, qui a été mis en œuvre par l’administration pénitentiaire pour essayer de déceler ou de faire décroître la radicalisation d’un certain nombre de ces détenus ».
Le chef du gouvernement insiste également sur « la meilleure information des maires », soulignée par le Procureur Molins, et abordée par Emmanuel Macron. La possibilité pour les maires d’avoir accès aux renseignements concernant les fichés S, ne fait pas l’unanimité dans les rangs parlementaires. Un « exercice difficile » d’après Edouard Philipe « qui doit être protocolisé entre l’Etat et les maires ».
Il rappelle « l’engagement total du gouvernement, pour donner aux forces de l’ordre et aux services de renseignements, les moyens dont ils ont besoin pour effectuer, dans de bonnes conditions, les missions de suivi ».
« Je suis convaincu qu’en matière de sécurité, ça n’est ni la communication, ni même nécessairement l’arsenal législatif qui sont les plus utiles, mais l’efficacité opérationnelle (…). Ce qui passe par plus de moyens affectés au terrain, par plus de policiers, par plus de gendarmes. Un exercice de la nation dans lequel nous sommes engagés, avec 10 000 recrutements dans le quinquennat, dont 1900 serviront à étoffer les effectifs de la DGSI » informe-t-il.
« Nous sommes parfaitement en mesure de fournir cet effort, d’assurer ce suivi » conclut Edouard Philippe.