Le Premier ministre Edouard Philippe assure que le programme de réformes du quinquennat Macron "sera dense jusqu'au bout" et dit "assumer parfaitement toute la politique" menée par son gouvernement, dans un entretien au Monde paru mardi.
Interrogé sur la teneur du "deuxième temps du quinquennat", une fois que la réforme des retraites aura été bouclée, en 2019, il répond qu'"il n'y a pas de temps 1 et de temps 2 du quinquennat". "Je ne crois pas ceux qui disent qu'on aura terminé en 2019 l'ensemble du programme, et qu'après il n'y aura plus rien à faire. Il y a immensément à faire dans le pays pour le réparer. Le programme de travail sera dense jusqu'au bout", assure-t-il.
Après un an de présidence Macron, "notre pays est aujourd'hui jugé comme ayant une économie plus attractive, c'est un fait", se félicite-t-il.
"J'assume parfaitement toute la politique que nous menons", ajoute-t-il, alors que les Français perçoivent selon des sondages la politique du gouvernement comme à droite de l'échiquier politique. "Je viens de la droite. Mais un an après mon arrivée à Matignon, je ne me pose plus cette question, et les Français ne me la posent pas non plus. Je mets en œuvre les engagements du président de la République", fait valoir Edouard Philippe.
A ceux qui reprochent au gouvernement de davantage "libérer" que "protéger", il répond que le premier objectif est "sans doute plus visible à leurs yeux" car "nous inventons de nouveaux mécanismes de protection", dit-il, évoquant le dédoublement des classes de CP, la police de sécurité du quotidien ou les mesures en faveur de la formation professionnelle ou de l'apprentissage.
Au lendemain de la publication d'une étude de l'ONG Oxfam montrant une France championne du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, il estime que "redistribuer des dividendes aux actionnaires n'est pas illégitime" et que la décision de réinvestir les bénéfices "appartient à l'entreprise et à ses actionnaires".
"Il faut faire en sorte que la richesse créée puisse aussi aller vers les salariés", ce que le gouvernement soutiendra via la loi Pacte qui développera "les mécanismes d'intéressement et de participation" des salariés, "mais je ne veux pas me substituer aux entreprises", dit-il.
Par ailleurs, face aux rumeurs de remaniement, il assure que "ce n'est pas à l'ordre du jour" et affirme son "soutien à tous les ministres dans leur action réformatrice", notant "le nombre extrêmement réduit de ce qu'on appelait auparavant des couacs".
Il estime que la recomposition politique initiée par Emmanuel Macron "est encore en cours" et que "les élections européennes vont continuer à la traduire".