Edouard Philippe démine le terrain fiscal, sans trop parler du code du travail
Cotisations sociales, CSG, APL... Le Premier ministre Edouard Philippe a tenté jeudi de déminer le terrain fiscal à l'approche de...

Edouard Philippe démine le terrain fiscal, sans trop parler du code du travail

Cotisations sociales, CSG, APL... Le Premier ministre Edouard Philippe a tenté jeudi de déminer le terrain fiscal à l'approche de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Cotisations sociales, CSG, APL... Le Premier ministre Edouard Philippe a tenté jeudi de déminer le terrain fiscal à l'approche de la rentrée, sans entrer dans le détail sur les questions sociales sensibles, dont la réforme du code du travail.

Interrogé sur BFM TV/RMC, le chef du gouvernement a précisé la trajectoire de la baisse des cotisations sociales promise par Emmanuel Macron, après l'annonce la veille par Bercy que cela se ferait en deux temps en 2018.

"Je vous ai dit qu'on allait baisser les cotisations sociales de 3,15 points" en 2018, a-t-il déclaré.

"On va les baisser de plus de deux points au 1er janvier et à la rentrée de septembre-octobre, on va les baisser d'un peu moins d'un point", a-t-il détaillé.

Un peu plus tard dans la journée, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a précisé sur Twitter que ces cotisations baisseraient de "2,2 points au 1er janvier 2018" et de "0,95 point à l'automne".

"Nous valorisons ainsi ceux qui travaillent: +258 euros de pouvoir d'achat net par an pour une personne au SMIC,+456 euros net si vous touchez 2.000 euros", a-t-il fait valoir.

A l'annonce mercredi de cette baisse en deux temps en 2018, et non en une seule fois, certains commentateurs ont estimé que l'effet en janvier sur la fiche de paie des salariés serait peu visible et que, de fait, la réforme serait difficile à défendre.

Car, en parallèle, le gouvernement va augmenter dès le 1er janvier de 1,7 point la Contribution sociale généralisée (CSG) pour compenser cette baisse des cotisations sociales, une mesure qui va toucher aussi les retraités.

Face aux reproches d'un auditeur sur cette décision, M. Philippe a fait valoir que la CSG était "perçue sur l'ensemble des recettes" et "pas simplement sur les plus petits contribuables". "Elle est également perçue sur les revenus du capital", a-t-il souligné.

M. Philippe a par ailleurs réitéré l'engagement du gouvernement de supprimer la taxe d'habitation.

- "pas intelligent" -

"Nous avons prévu une mesure qui va nous permettre de baisser le produit, le versement de la taxe d'habitation, à hauteur de 3 milliards" dès 2018, a-t-il indiqué, affirmant que "30% des Français" bénéficieraient de cette mesure l'an prochain.

Matignon a ensuite rectifié les propos du Premier ministre et indiqué à l'AFP que ces 3 milliards correspondaient à une baisse de 30% de la taxe d'habitation pour 17 millions de foyers.

Interrogé sur la baisse de 5 euros des APL (Aides au logement) à partir d'octobre, M. Philippe a convenu que ce n'était "pas intelligent".

Mais pour le Premier ministre, "la baisse générale des APL est contenue dans le budget précédent, que je n'ai pas voté mais que j'exécute", a dit M. Philippe qui assure que le gouvernement précédent "n'a pas mis en œuvre" cette mesure.

"C'est cité dans le rapport de la Cour des comptes qui dit: il y a une mesure qui aurait dû être prise et qui n'a pas été prise", a déclaré le Premier ministre.

Sur le front social, alors que le gouvernement et les partenaires sociaux ont entamé cette semaine leur ultime round de négociations autour des ordonnances réformant le code du travail, M. Philippe est resté plus évasif et a refusé d'entrer dans le détail des discussions.

Il s'est en revanche exprimé sur les contrats aidés, réévaluant à 320.000 le nombre de contrats aidés pour 2017. Mais il a laissé entendre que le tour de vis serait beaucoup plus fort en 2018, tout en assurant que le gouvernement ferait "en sorte que l'utilisation des contrats aidés dans l'éducation nationale et les outre-mer soit préservée".

Pour le reste, "on veut très fortement changer la logique", et les moyens seront utilisés pour "financer des formations individualisées qui permettent un retour durable à l'emploi", a-t-il dit.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Edouard Philippe démine le terrain fiscal, sans trop parler du code du travail
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le