Edouard Philippe en Estonie: Europe, sécurité et numérique au menu
Brexit, enjeux de sécurité face à la Russie et questions numériques sont au menu mercredi et jeudi du premier déplacement à l...

Edouard Philippe en Estonie: Europe, sécurité et numérique au menu

Brexit, enjeux de sécurité face à la Russie et questions numériques sont au menu mercredi et jeudi du premier déplacement à l...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Brexit, enjeux de sécurité face à la Russie et questions numériques sont au menu mercredi et jeudi du premier déplacement à l'étranger d'Edouard Philippe, qui a choisi l'Estonie à l'heure où le Pays balte s'apprête à prendre la présidence du Conseil de l'Union européenne.

Si Emmanuel Macron a prévu lui-même de se rendre en Estonie fin septembre pour un sommet sur le numérique, il est devancé par son Premier ministre pour sa première sortie officielle hors des frontières françaises.

En moins de 24 heures sur place, M. Philippe entend avant tout "montrer que l'Europe est au coeur des priorités du gouvernement", explique-t-on à Matignon, alors que la présidence tournante de l'UE échoit à l'Estonie au 1er juillet, pour le deuxième semestre 2017.

Le Premier ministre qui rencontrera à son arrivée à Tallinn la présidente Kersti Kaljulaid, élue en octobre, et le Premier ministre Jüri Ratas, doit notamment évoquer le Brexit, dont les négociations ont tout juste débuté entre le Royaume-Uni et les Européens.

M. Philippe défendra aussi sa vision d'une "Europe qui protège mieux, qui rétablit une compétition loyale contre le dumping social et commercial; une Europe capable aussi d'exiger des autres partenaires plus de réciprocité" en matière commerciale, souligne-t-on à Matignon.

Les questions de défense animeront aussi le voyage alors que la France multiplie les messages de fermeté à l'adresse de la Russie, qui partage une frontière avec l'Estonie.

- Cybersécurité, sujet sensible -

M. Philippe se rendra jeudi matin sur la base militaire de Tapa dans le nord du pays, pour rendre visite aux quelque 300 soldats français de la mission Lynx, appuyés par quatre chars Leclerc, qui s'y exercent. Le contingent français constitue aujourd'hui la principale composante du bataillon multinational de l'Otan stationné à Tapa, sous commandement britannique, constitué à l'issue du sommet de Varsovie en juillet 2016, en réponse à l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014.

L'Estonie, victime d'une cyberattaque de grande envergure en 2007 attribuée à la Russie, abrite également un centre de cyberdéfense de l'Otan, à Tallinn. Un sujet sensible alors que M. Macron avait déploré durant la campagne présidentielle des cyberattaques et le piratage de milliers de messages et de documents internes, pointant la responsabilité de la Russie.

Durant ce déplacement, "la cyberdéfense est un sujet que le Premier ministre a à l'esprit. Il veut avancer sur quelques chantiers gouvernementaux en matière de numérique sans s'exposer aux risques d'attaque", plaide-t-on à Matignon.

M. Philippe cherchera effectivement source d'inspiration dans la domaine du numérique car le pays balte est "en pointe en matière d'e-administration", fait-on valoir dans l'entourage du Premier ministre. M. Philippe visitera notamment à la Maison Stenbock, siège du gouvernement estonien, la salle du conseil des ministres où toutes les décisions sont prises par voie électronique puis mises en ligne directement.

La délégation, composée également de la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, du secrétaire d'Etat en charge du Numérique Mounir Mahjoubi, du président du groupe d'amitié France-Pays baltes au Sénat Jean-Marie Bockel et de l'eurodéputé spécialiste des questions de défense Arnaud Danjean, rencontrera mercredi soir la petite communauté française (300 inscrits sur les registres consulaires). L'occasion pour M. Philippe d'aborder quelques questions spécifiques aux Français de l'étranger mais aussi de présenter son programme de réformes.

Enfin, il participera jeudi avant son départ à une cérémonie à la mémoire des déportés du Convoi 73 du 15 mai 1944.

Ce convoi avait emmené quelque 900 juifs français dans un camp d'extermination en Lituanie et à la prison Patarei de Tallinn, où M. Philippe se recueillera en compagnie de Henri Zajdenwergier, le dernier survivant.

Dans la même thématique

Edouard Philippe en Estonie: Europe, sécurité et numérique au menu
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Edouard Philippe en Estonie: Europe, sécurité et numérique au menu
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le