Interrogé sur les deux assassinats survenus à Marseille sur fond de guerre des gangs, le ministre de la Justice a annoncé une enquête administrative sur les conditions de détention, puisque le commanditaire agissait depuis sa cellule. Didier Migaud a également donné rendez-vous à la fin de l’année pour les débats sur la proposition de loi sénatoriale de lutte contre le narcotrafic.
Edouard Philippe fustige un député LFI qui mettait en cause le préfet de Paris
Par Public Sénat
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Le Premier ministre Édouard Philippe a fustigé mardi le député de La France Insoumise Ugo Bernalicis qui avait mis en cause le préfet de police de Paris pour sa gestion de la manifestation des "gilets jaunes", samedi dans la capitale.
"Mettre en cause nommément un fonctionnaire qui exerce sa mission au service de l’État et qui, dans cet hémicycle, ne peut pas répondre puisqu'il ne peut pas parler et qu'il ne peut pas s'y présenter, me semble ne pas exactement correspondre aux exigences que nous avons à poser d'une démocratie mûre", a sèchement répondu le chef du gouvernement au député mélenchoniste, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Tel ou tel parlementaire peut parfaitement critiquer l'action du gouvernement, mais si vous avez à mettre en cause l'action d'un fonctionnaire, alors adressez-vous au ministre de l'Intérieur ou au Premier ministre", a encore lancé M. Philippe.
M. Bernalicis avait affirmé que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, portait les surnoms de "préfet qui fait flipper les flics" ou de "fou furieux".
"C'est donc à dessein que vous l'avez nommé car il y a une adéquation entre votre doctrine de maintien de l'ordre et la réputation de ce préfet, entre +l'éborgneur+ et le fou furieux", avait poursuivi le député LFI, en estimant que le préfet "Lallement (avait) quitté le camp de la République" et demandant à ce qu'il soit "(démis) de ses fonctions".
Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur, lui avait d'abord répondu en défendant une "doctrine définie au niveau du gouvernement" et qu'il ne s'agissait pas "d'empêcher le libre exercice du droit de manifester".
Ces échanges ont provoqué une poussée de tension avec l'ensemble des députés LFI. "Arrêtez immédiatement vos hurlements, asseyez-vous s'il vous plaît", leur a intimé le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM), en s'adressant notamment à leur président Jean-Luc Mélenchon.
"On ne peut passer son temps à stigmatiser la violence, et donner ce spectacle de violence verbale", a ajouté M. Ferrand.
Il a sanctionné François Ruffin qui, à plusieurs reprises bruyamment et hors micro, a regretté que M. Nuñez n'ait pas eu un mot pour le "gilet jaune" qui a perdu un oeil samedi. Ce rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal va valoir au député de la Somme d'être privé, pendant un mois, du quart de son indemnité parlementaire, comme le prévoit le règlement de l'Assemblée.
Le préfet Lallement avait déjà été largement mis en cause, notamment par LFI, depuis samedi, après qu'il est apparu sur une vidéo en train de répondre à une sexagénaire se présentant comme une "gilet jaune" non-violente. "Ah, vous êtes +gilet jaune+?. Eh bien nous ne sommes pas dans le même camp", avait-il lancé à la manifestante qui lui avait répondu qu'elle "ne cassait pas". "Vous ne me convainquez pas", lui avait alors rétorqué le préfet.
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