« Nous souhaitons permettre à chaque territoire, dans toute la diversité qu’il représente, d’être entendu ». Voilà pour la ligne directrice de cette première Conférence des territoires, introduite par Édouard Philippe. Le Premier ministre a ainsi rappelé « les cinq chantiers », fixés par l’exécutif et destinés « à aboutir à une décentralisation pleinement assumée ».
Le premier chantier concerne « les structures ». « Il s’agit d’essayer, dans toute la mesure du possible, de laisser la liberté aux territoires d’adapter leurs structures aux réalités locales », notamment « par des fusions de communes ou des fusions de départements (…) là où ce sera souhaité localement et quand ce sera dans l’intérêt général » a-t-il précisé.
Le deuxième chantier c’est celui des compétences et là encore nous voulons concilier liberté et stabilité » a poursuivi Édouard Philippe. S’il ne s’agit pas de créer un nouveau « Big Bang », l’exécutif entend laisser la place à « un droit à l’expérimentation », « un droit à la différenciation », ou encore « un droit à la délégation ».
Le troisième chantier, celui du pacte financier est le plus « sensible » a reconnu le Premier ministre. « La question des moyens est évidemment indispensable pour l’action des collectivités territoriales », mais « la lisibilité, l’efficacité et la justice du dispositif fiscal qui prévaut en matière de finances locales est aujourd’hui discutable » a-t-il estimé. Comme lors de son discours de politique général, Édouard Philippe a rappelé que les collectivités locales devaient prendre leur part dans l’effort « globalement important » de baisse des dépenses publiques. Un objectif « non discutable ». Pour cela, le gouvernement souhaite trouver un mécanisme de baisse des dépenses « plus intelligent » que celui de la baisse des dotations. En ce qui concerne la réforme de la taxe d’habitation elle fera partie d’une « réflexion d’ensemble » parce qu’une décentralisation assumée et intelligente passe par un système de finances locales rénové. « Je n’ai aucun doute sur fait que ce sera dur et que ce sera long. Je n’ai aucun doute non plus sur le fait que nous trouverons sans doute mille raisons de nous enliser » a-t-il reconnu.
La réduction de la fracture territoriale est une priorité nationale et l’objet d’un quatrième chantier. Les réflexions porteront notamment sur les déserts médicaux, la mobilité, la revitalisation des centres-villes
Enfin le cinquième chantier a pour objet « les transformations écologiques et numériques » qualifiées « d’inexorables, déstabilisantes mais aussi prometteuses ».