Edouard Philippe ouvre les chantiers de l’assurance chômage et de la formation
Après 6 mois de discussion avec les partenaires sociaux, le projet de loi réformant l’assurance chômage sera  « présenté au printemps » pour « une adoption définitive à l’été » a affirmé Edouard Philippe, lors du 50e anniversaire de l’Ajis, l’Association des journalistes de l'information sociale.

Edouard Philippe ouvre les chantiers de l’assurance chômage et de la formation

Après 6 mois de discussion avec les partenaires sociaux, le projet de loi réformant l’assurance chômage sera  « présenté au printemps » pour « une adoption définitive à l’été » a affirmé Edouard Philippe, lors du 50e anniversaire de l’Ajis, l’Association des journalistes de l'information sociale.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Etat des lieux, pédagogie des réformes, perspectives. Edouard Philippe a fait le service après-vente des ordonnances réformant le code du travail, deux jours après une journée de manifestations partout dans le pays, lors du 50e anniversaire de l’Ajis, l’Association des journalistes de l'information sociale, au Sénat. Il a aussi fixé les prochains objectifs. Comme si la contestation contre la nouvelle loi travail n’existait pas.

« La France est un pays de grande transformation sociale » a lancé le premier ministre, « transformation, chère au Président, qui dit mieux que le terme de réforme, qui me paraît galvaudé ». Citant Marc Bloch, Edouard Philippe affirme que « les transformations ne tombent pas du ciel. Elles sont souvent le fruit d’une maturation ».

« Libérer les entreprises qui demandent d’être en mesure d’adapter leur organisation »

Il a défendu les ordonnances. Il s’agit d’« arrêter ce qui ne marche plus du tout en conservant le noyau dur de notre modèle social », explique-t-il, « transformer pour libérer. Je dis bien libérer, je ne dis pas libéraliser, ce qui pourrait paraître comme un gros mot en France ».

« Libérer les quartiers sensibles du déterminisme (…), libérer l’énergie de ceux qui veulent créer leur entreprise (…) libérer les entreprises, en général petites, artisanales, qui demandent d’être en mesure d’adapter leur organisation, leur carnet de commandes », explique le premier ministre, mais aussi « sécuriser, pour sécuriser une insertion dans l’emploi, (…) sécuriser aussi, du côté du petit patron, une situation délicate comme une rupture de contrat ».

« Une deuxième phase de transformation va maintenant s’ouvrir »

Alors que de nouvelles manifestations sont prévues, Edouard Philippe semble vouloir déjà tourner la page. Il affirme qu’« une deuxième phase de transformation va maintenant s’ouvrir » avec la réforme de l’assurance chômage et celle de la formation. Pour la réforme de l’assurance chômage, il s’agit « d’étendre le bénéfice de l’assurance chômage aux indépendants et aux salariés démissionnaires une fois tous les 5 ans » a rappelé le premier ministre. Une promesse du candidat Macron. « Nous aurons certainement à discuter avec les partenaires sociaux de la gouvernance de l’assurance chômage » ajoute Edouard Philippe. Il a rappelé le calendrier : « Nous avons fixé un délai de 6 mois pour penser, discuter avec les organisations » puis « présenter au printemps un projet de loi aux parlementaires, en vu d’une adoption définitive à l’été ».

L’autre réforme importante que veut mener l’exécutif concerne la formation. « Nous allons travailler à la refonte en profondeur de notre système de formation professionnelle », « nous allons le faire avec les régions, les professionnels de l’enseignement, les entreprises » explique-t-il. « L’autre chantier est celui de l’apprentissage », ajoute Edouard Philippe, « une voie royale pour l’insertion (…) dont nous avons perdu le chemin ».

Le gouvernement veut multiplier et enchaîner les chantiers puisqu’une réforme des retraites, notamment des régimes spéciaux, se profile aussi. « Il faut faire en sorte qu’un euro cotisé ouvre des droits identiques pour tous. On ne démarre pas d’une page blanche. Il y a une histoire, elle a sa légitimité (…) mais ça ne nous empêche pas de construire l’avenir », « dans un sens qui va vers une plus grande équité ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Pas de deal avec le PS à l’heure qu’il est »

Echaudés par l’attitude de l’exécutif, les présidents des groupes du socle commun du Sénat ont été reçus ce lundi par le premier ministre, qui s’était concentré sur les députés jusqu’ici. S’il devrait aller défendre en personne sa position sur la taxe Zucman à l’Assemblée, Sébastien Lecornu n’a pas encore trouvé d’accord avec le PS sur ce point. Il « négocie au jour le jour »…

Le

6min

Politique

Budget : une dissolution est-elle encore possible avant la fin de l’année ?

Le gouvernement se trouve une nouvelle fois sous la menace d’une motion de censure du PS, et l’Assemblée nationale d’une dissolution, alors que les débats sur la taxation des hauts patrimoines s’enlisent dans l’hémicycle. Mais ce scénario semble difficilement envisageable après le 15 novembre, voire le 9, compte tenu du calendrier budgétaire.

Le

SIPA_01183379_000018
5min

Politique

Outre-mer : le gouvernement attendu au tournant sur son projet de loi contre la vie chère

Un peu plus d’un an après les blocages des grandes surfaces en Martinique, le Sénat examine le projet de loi contre la vie chère, mardi, en séance publique. Le texte a été adopté en commission sans grand enthousiasme. Les sénateurs ultramarins sont de surcroît, inquiets, du rabotage de dispositifs fiscaux à destination des Outre-mer, prévus dans le budget.

Le