C’est à Châlus, en Haute-Vienne, où ils ont inauguré une nouvelle maison de santé, que le Premier ministre et la ministre de la Santé, ont présenté le plan du gouvernement « pour l’égal accès aux soins dans les territoires ».
En 2016, selon l'association UFC-Que Choisir, 14,6 millions de Français vivaient à moins de 30 minutes d'un généraliste, donc dans un désert médical. En 2015, 8,6 % de la population vivait dans une commune souffrant d'une pénurie de médecins généralistes (source : ministère de la Santé).
Édouard Philippe a donc réaffirmé les engagements de campagne du candidat Macron. Pas de mesures coercitives pour inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux car « la répartition presque forcée, administrative sur le territoire » peut, selon lui, toujours être contournée. Le gouvernement souhaite, à la place, renforcer les incitations financières et la simplification des démarches administratives. « 200 millions d’euros seront consacrés au déploiement d’aides conventionnelles afin d’aider à l’installation et à l’exercice des médecins dans les territoires où l’offre de soin est insuffisante. Il faut séduire les médecins pour qu’ils viennent » a-t-il estimé ». Pour cette raison, les zones éligibles à ces incitations vont passer de 7 à 18% du territoire.
Doublement des maisons de santé pluridisciplinaires
Édouard Philippe s’est engagé à doubler les maisons de santé pluridisciplinaires. Les 400 millions d’euros du grand plan d’investissement sont destinés à la construction de 1000 maisons supplémentaires durant le quinquennat. On en compte 1200 actuellement sur le territoire. « Il faut partir du terrain et permettre aux acteurs de s’organiser » a-t-il insisté.
« Création de 300 postes de médecins partagés » dès 2018
Deuxième axe du plan concerne l’innovation « avec la création de 300 postes de médecins partagés entre la médecine de ville et la médecine hospitalière. « Dès 2018, les agences régionales de santé vont proposer ces nouveaux contrats aux jeunes diplômés qui permettront un exercice partagé pour partie à hôpital et pour partie libéral dans les territoires qui sont en déficit d’offres de soin » a précisé le Premier ministre.
Le développement de la télémédecine
« Concrètement ça veut dire qu’à l’occasion d’une consultation, le médecin généraliste a des doutes sur le caractère cancérigène d’un grain de beauté. Il peut solliciter immédiatement l’avis d’un dermatologue via un système de messagerie sécurisée. Il pose directement sa question, il l’accompagne d’une photo » a résumé Édouard Philippe, rappelant que si ce système existe déjà, il se heurte à deux blocages : la fiabilité aléatoire de la connexion internet selon les territoires et l’absence de tarification codifiée. La couverture intégrale du territoire en haut débit dès 2020 a déjà été annoncée par le président de la République. Quant à la tarification, « nous allons inscrire la télémédecine dans le droit commun dès 2018 (…) ce qui permettra d’établir un tarif de consultation à distance » a annoncé le Premier ministre.
Enfin deux parlementaires, la sénatrice centriste de la Mayenne, Élisabeth Doineau et le député LREM de la Charente, Thomas Mesnier, seront en charge du suivi du plan.