Superstitieux ? Edouard Philippe s'est livré vendredi à un inhabituel numéro de gymnastique afin de "toucher du bois" pour que la France tienne son objectif d'un déficit sous la barre des 3% de PIB en 2017.
Evoquant la situation budgétaire française dans un discours à Paris, le Premier ministre, de grande taille, s'est soudainement plié pour toucher le bois situé au bas du pupitre devant lequel il s'exprimait.
"Dès 2017, nous en aurons bientôt la confirmation...", a-t-il dit avant de se livrer avec souplesse à ce geste superstitieux. "Excusez-moi, je touche du bois... L'action du gouvernement et les efforts entrepris par les Français nous permettront de ramener notre déficit public sous les 3% du PIB", a-t-il ajouté.
Crédité dans la presse d'une taille de 1m94, le Premier ministre a récemment affirmé dans Le Monde ne mesurer que 1m89. Sa déclaration est sujette à caution de personnes plus petites que le Premier ministre.
Pour ce dernier, la réalisation de l'objectif budgétaire "devrait nous permettre de sortir de la procédure de déficit excessif qui a été ouverte à l'encontre de notre pays il y a déjà dix ans. Ce qui nous permettra accessoirement de sortir de la procédure de déficit excessif dont sont sortis à peu près tous nos partenaires européens", a-t-il rappelé.
"L'idée que la France soit un des deux ou trois derniers Etats de l'Union européenne à vivre sous cette procédure de déficit excessif a, je vous le dis comme je le pense, pour moi quelque chose d'insupportable", a insisté M. Philippe.
Pour pouvoir remplir l'objectif du déficit 2017, Paris attend encore la décision de l'office de statistiques européen Eurostat à propos de la taxe sur les dividendes.
A la suite de l'annulation de cette taxe par le Conseil constitutionnel, Bercy a en effet choisi d'étaler le remboursement des 10 milliards d'euros dus aux entreprises sur 2017 et 2018. Eurostat pourrait choisir de les comptabiliser intégralement dans les comptes 2017.
L'accélération de la croissance, qui a entraîné une hausse des rentrées de TVA et d'impôt sur les sociétés, a permis de réduire nettement le déficit du budget de l'Etat, une des trois composantes du déficit public.
La France pourrait ainsi rester dans les normes européennes, quelle que soit la décision d'Eurostat, attendue pour fin avril.