La ministre chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, n’a pas seulement évoqué les grands chantiers et le temps long, à savoir la nouvelle branche de la Sécurité sociale dédiée à la prise en charge du grand âge et du handicap, qui sera l’un des grands temps forts du prochain budget. Devant la commission des affaires sociales du Sénat, l’ancienne députée a dû en parallèle s’exprimer sur l’urgence, alors que l’aggravation de la pandémie de Covid-19 en France fait craindre à nouveau le pire pour les Ehpad.
Interrogée par le sénateur Philippe Mouiller, rapporteur LR de la branche autonomie, la ministre a indiqué que 550 clusters, « en cours d'examen », étaient désormais recensés aujourd'hui dans les établissements de personnes âgées. Brigitte Bourguignon a souligné qu’il fallait à la fois « craindre » et « anticiper » une aggravation de la situation. Des tests antigéniques « vont être distribués très largement » dans l’ensemble des établissements, pour « éviter les propagations soudaines qu’on a connu lors de la première vague », a-t-elle annoncé.
« L’enseignement de la première vague dit que le confinement total des personnes âgées a conduit à des situations dramatiques »
Mais le diptyque « tester - isoler » pose des questions pour les personnes en fin de vie. « On a voulu maintenir la ligne de crête que l’on souhaite tenir », a ajouté la ministre. « On peut protéger mais essayer de ne pas isoler. L’enseignement de la première vague dit que le confinement total des personnes âgées a conduit à des situations dramatiques. On doit tenir compte des familles, des fins de vie qui doivent être accompagnées. »
Dans le contexte de nouvelle flambée du coronavirus, et alors que l’Élysée s’apprête à annoncer de nouvelles mesures difficiles pour contenir la deuxième vague, Brigitte Bourguignon a considéré qu’il faudrait « peut-être éviter » de reconfiner totalement les Ehpad touchés. « C’est notre devoir que de protéger. Mais pour autant, si nous pouvons dépister de suite, isoler de suite, peut-être éviter de reconfiner totalement des établissements, on demande bien sûr aux établissements d’avoir des réponses graduées sur ce sujet ».
Face aux demandes de renfort en personnels, la ministre a par ailleurs annoncé qu’une circulaire avait été envoyée à destination des agences Pôle emploi pour faciliter les recrutements au moyen de « tous les leviers » (jusqu’à l’alternance et l’apprentissage) et que les surcoûts qui en résulteraient seraient « pris en charge ».