Elargissement aux Balkans : « Si on ne fait pas un effort, cette région sera exposée à la Chine, la Russie, à la Turquie », alerte cette élue croate

Elargissement aux Balkans : « Si on ne fait pas un effort, cette région sera exposée à la Chine, la Russie, à la Turquie », alerte cette élue croate

Mardi 6 décembre se tiendra un sommet à Tirana en Albanie, entre l’Union européenne et les Balkans occidentaux. Depuis la fin de la guerre des Balkans, au milieu des années 1990, 6 pays sont en route pour l’adhésion à des degrés divers. L’Europe doit-elle s’élargir de nouveau ? La guerre en Ukraine doit-elle accélérer le processus d’adhésion ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.
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Dans un discours très remarqué à la fin du mois d’août, le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé que « le centre de l’Europe se déplace à l’est », avant d’enchaîner dans un long plaidoyer pour un élargissement concret à plusieurs pays des Balkans notamment. Il faut dire que certains d’entre eux toquent à la porte de l’Union européenne depuis longtemps. Le Monténégro, l’Albanie, la Serbie et la Macédoine du nord officiellement candidats depuis plus de 10 ans pour certains, ont vu les négociations démarrer tardivement, quand La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo attendent toujours une réponse des 27.

De plus en plus d’euroscepticisme lié à l’attente

L’impatience clairement commence à gagner certains de ces pays, surtout qu’en quelques mois, l’Ukraine, en pleine guerre avec la Russie, a officiellement été reconnue candidat dans le cadre d’une procédure accélérée. « Dans ces pays, il y a de plus en plus d’euroscepticisme, car les années sont passées et on nous fait trop attendre. », reconnaît l’ambassadrice de Bosnie-Herzégovine en France.  « Les pays des Balkans sont aussi au cœur de l’Europe. On ne peut pas ignorer cette partie de l’Europe. On doit trouver la manière de l’introduire au sein de l’UE, et non toujours multiplier les demandes qui sont difficiles à accomplir », plaide ainsi Bojana Kondic Pandic. La Bosnie-Herzégovine espère enfin obtenir le statut de candidat, et ce malgré une situation politique instable, comme l’ont démontré les récentes élections législatives.

« Les beaux mots ne suffisent pas »

Une instabilité qui peut encore freiner certains Européens. « C’est important de ne pas oublier que toute la partie des Balkans fait partie de l’Europe », reconnaît l’élue danoise (Renew), Karen Melchior. Mais pour autant, « il faut aussi avant remplir les conditions avant de pouvoir y entrer. Les beaux mots ne suffisent pas, il faut aussi de beaux résultats, il faut faire des réformes dans ces pays », et en particulier en Bosnie-Herzégovine.

Il y a beaucoup d’attentes vis-à-vis de l’Union européenne avec ce sommet des Balkans le 6 décembre. Željana Zovko est eurodéputée croate (PPE) et son pays est le dernier pays à être entré dans l’UE en 2013. L’élue croate met en garde l’UE si elle ne s’engageait pas pleinement avec ces pays qui frappent à sa porte depuis longtemps. « Si l’on ne fait pas un effort, cette région sera exposée à la Chine, la Russie, à la Turquie. Des pays qui y voient un moyen d’exercer une influence sur le reste de l’Europe. »

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