Les députés LR et UDI sont pour la plupart opposés à l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, pour laquelle le Comité d'éthique a donné mardi un avis favorable, soutenu par le PCF.
"Nous avons toujours été opposés à l'élargissement de la procréation médicalement assistée. Elle doit être une réponse aux situations d'infertilité", a déclaré en conférence de presse le patron du groupe LR Christian Jacob, qui a précisé toutefois "attendre le texte" du gouvernement.
"Rien ne justifie de se précipiter, il faut toujours la plus grande prudence et prendre le temps" sur ces questions éthiques, a ajouté cet ex-ministre délégué à la Famille.
Dans les couloirs du Palais Bourbon, Damien Abad, vice-président du groupe LR, a indiqué pour sa part qu'il était "plutôt pour" une généralisation de la PMA, mais voulait "un débat" et "des garde-fous pour éviter les dérives".
"Notre société doit s'adapter aux évolutions des mœurs et apporter des réponses concrètes face à un enjeu qui dépasse nos propres frontières", a-t-il justifié, tout en soulignant la "ligne rouge" que constitue la gestation pour autrui (GPA).
De son côté, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et co-président des députés UDI-Agir, a déclaré qu'"une grande majorité du groupe est opposée à l'extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes" car "c'est un acte médical et le gouvernement veut le transformer en un acte social".
Avec une telle généralisation, "cela posera la question pour les couples homosexuels masculins et les hommes seuls", d'après lui.
"Je ne suis pas sûr que le débat soit nécessaire dans la période actuelle", a ajouté M. Lagarde.
A l'inverse, les députés communistes y sont très favorables "depuis de nombreuses années" et souhaitent que le débat arrive "le plus vite possible", selon une de leur porte-parole, Elsa Faucillon.
"Nous serons vigilants à toute l'instrumentalisation qui va commencer dès maintenant sur cette question (...) en reliant cette proposition à la GPA", a-t-elle averti.
Le MoDem, par la voix de l'un de ses porte-parole, le député Jean-Noël Barrot, a pour sa part "salué un travail de fond du Comité, à la fois la méthode et le fond".
Les parlementaires du mouvement de François Bayrou auront toutefois "une liberté de vote" sur le texte, a poursuivi M. Barrot.
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu mardi un nouvel avis favorable à l'extension de la PMA, un des engagements du candidat Emmanuel Macron, qui devrait être traduit dans un projet de loi avant la fin de l'année, en vue d'un débat au Parlement début 2019.