Dimanche, lors de la réélection du président turc, Recep Tayyip Erdogan, dès le premier tour avec plus de 52 % des suffrages, une délégation communiste française, venue observer les élections à l’invitation du parti kurde, le HDP, a été arrêtée quelques heures dans la ville d’Agri à l’Est de la Turquie. Parmi eux, la sénatrice communiste des Côte d’Armor, Christine Prunaud. « C’est en rentrant dans la ville d’Agri que nous avons été arrêtés lors d’un contrôle. On nous a pris nos passeports et nous a demandé de les suivre à la gendarmerie » raconte la sénatrice, contactée par téléphone dans l’émission Sénat360.
La délégation communiste a été arrêtée pour « délit d’activités illégales ». « Ils considéraient que nous n’avions pas à soutenir un parti d’opposition. Ils considéraient également que nous n’avions rien à faire dans un bureau de vote même pour en voir le déroulement. Il n’était pas question de manipuler les gens (…) c’était uniquement une observation qui nous avait été demandée par le HDP et ceci ne convient absolument pas au gouvernement Erdogan » poursuit Christine Prunaud avant d’ajouter qu’à l’issue « d’un interrogatoire de plus de 5 heures » les autorités turques ont convenu « qu’il n’y avait pas d’activités illégales ».
Contactée depuis Istanbul, la délégation communiste rentrera en France ce soir. « Le plus dur est passé » conclut la sénatrice.
Et alors qu’une mission d'observateurs internationaux a dénoncé, ce lundi, l'absence « d'opportunités égales » pour les candidats, Pascal Torre, membre de cette délégation communiste, a lui affirmée « n’avoir jamais vu de fraudes aussi massives ». « Je pense que M. Torre le dit à raison » a déclaré Eliane Assassi, président du groupe communiste au Sénat, qui s’est dite très choquée par cette arrestation.
Eliane Assassi, "très choqué" par l'arrestation de la délégation communiste en Turquie