Le député PS Luc Carvounas a dénoncé mercredi une "République des coquins et des copains" après le choix des députés LREM de désigner Richard Ferrand pour présider l'Assemblée nationale.
"C'est la République des coquins et des copains puisque Richard Ferrand est le premier à dire que s'il était même mis en examen, il ne démissionnerait pas", a déclaré M. Carvounas sur RFI.
Estimant que le "groupe majoritaire a voté pour lui en se pinçant le nez", M. Carvounas a critiqué la "supercherie d'une loi de moralisation au début du quinquennat", et a pointé "toutes les affaires, je ne vais pas les énumérer, Alexis Kohler, Mme Nyssen, Richard Ferrand, les démissions des ministres Modem, etc", en espérant que "la justice fera son travail".
Facilement investi lundi par les députés LREM, Richard Ferrand, jusque-là chef de file du groupe, est assuré de l'emporter mercredi lors du vote à bulletin secret de l'ensemble des élus, du fait de la majorité dont disposent les "marcheurs" (312 députés sur 577).
"Une décision procédurale n'a pas vocation à décider de l'exercice d'un mandat parlementaire", avait répondu Richard Ferrand mardi dans un entretien à Libération à la question "démissionneriez-vous en cas de mise en examen?".
Ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, il est toujours sous le coup d'une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts", après une première enquête classée sans suite.
L'histoire, révélée en mai 2017, lui a coûté son éphémère portefeuille de ministre de la Cohésion des territoires, abandonné un mois plus tard pour la tête du groupe.