Election législatives: France insoumise n’a pas dit son dernier mot

Election législatives: France insoumise n’a pas dit son dernier mot

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon a eu « la courtoisie » de présenter ses vœux au nouveau Président Macron juste avant d’épingler le programme de ce « nouveau monarque présidentiel » et de se poser en principal opposant.
Public Sénat

Par Simon Barbarit avec l'AFP

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« Le programme du nouveau monarque présidentiel est connu : c’est la guerre contre les acquis sociaux du pays et l’irresponsabilité écologique ». A peine l’élection d’Emmanuel Macron annoncée, que Jean-Luc Mélenchon tente de se poser en principal opposant de celui qu’il a nommé pendant cette campagne d’entre deux tours, « candidat de l’extrême finance ».

Le candidat malheureux de La France insoumise ne digère toujours pas les « 600 000 voix » qui ont manqué à son accession au second tour. Car selon l’eurodéputé, c’est le concept d’une élection à trois temps qui s’impose ici. Jean-Luc Mélenchon  et les porte-parole de La France insoumise, n’ont cessé de minimiser la victoire du nouveau Président. « J’affirme ici sans manquer de respect à monsieur Macron qu’il est minoritaire dans ce pays » a estimé, hier soir, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons un Président qui est faible » a, pour sa part, estimé Raquel Garrido, porte-parole de La France insoumise. Invité de Public Sénat ce lundi, Eric Coquerel coordinateur du Parti de Gauche a martelé le même message : « Hier, il y avait une grande majorité de Français qui ne se sentaient pas politiquement représentés ». Dans la perspective des législatives, M.Coquerel affirme que son mouvement n’a pas vocation à être une force d’opposition mais  à être majoritaire. « Nous pensons qu’il faut combattre la politique annoncée par M.Macron et la meilleure manière de la combattre (…) c’est de faire en sorte qu’il n’est pas de majorité et pourquoi pas aussi pour nous être majoritaire » (voir la vidéo).

La méthode que compte employer La France insoumise pour les prochaines élections législatives, a déjà braqué d’autres formations alliées comme les communistes. Dans un communiqué la semaine dernière, Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a menacé de poursuites judiciaires le PCF pour l’utilisation, sans autorisation, de l’image du leader de La France insoumise et de certains éléments graphiques du mouvement par les candidats communistes. (voir notre article)

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a redemandé, dimanche, un « accord national » pour des candidatures communes. Une option refusée par La France insoumise la semaine dernière qui opte pour un accord de désistement dans 60 circonscriptions. Du côté d’Europe Ecologie Les Verts, on fustige également la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons reçu une fin de non-recevoir de La France insoumise puisque son exigence, c'est la soumission », a déclaré à l’AFP David Cormand, secrétaire national d'EELV, parlant d'une décision « irresponsable ».

Autre candidat malheureux, Benoît Hamon a tendu la main, hier soir, à Jean-Luc Mélenchon : «Nous, hommes et femmes de gauche par conviction, que nos cultures soient socialistes, écologistes, citoyennes, communistes, insoumises, hommes et femmes sincèrement désireux de faire gagner la gauche, il nous appartient de surmonter les antagonismes des partis, les vieilles rancunes, les sectarismes et les stratégies de démolition » a-t-il souligné, ajoutant « qu’il soutiendrai par delà les étiquettes les femmes et les hommes, les candidats sincèrement engagés dans cette démarche de rassemblement, première étape d'une renaissance et d'une reconstruction de la gauche en France. »  

Manuel Bompard, a rejeté, vendredi, tout accord d’appareil : « on ne va pas se diluer dans un système à géométrie variable à cinq semaines du premier tour des législatives » .

Le pari est néanmoins risqué pour le quatrième de l’élection présidentielle. Selon un sondage Kantar Sofres-Onepoint et Harris Interactive, réalisé hier, La France insoumise récolterait entre 13 à 15% des suffrages. Une autre étude réalisée par OpinionWay - SLPV analytics pour Les Échos et Radio Classique, la semaine dernière, ne donnait au leader de la France insoumise que 6 à 8 sièges. Pas de quoi constituer un groupe parlementaire.

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