Elections européennes : « Les macronistes sont disqualifiés pour être la meilleure arme anti-Rassemblement national », assure Manuel Bompard

Rose Amélie Becel

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Invité de la matinale de Public Sénat ce 11 janvier, le coordinateur et député de La France insoumise Manuel Bompard persiste à plaider en faveur d’une liste commune de la gauche aux élections européennes. Pour le moment, les différents partis qui composent la Nupes partent en ordre dispersé pour ce scrutin qui se tiendra le 9 juin prochain. Les verts ont déjà nommé Marie Toussaint comme tête de liste, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann est plébiscité pour mener la candidature socialiste, tandis que le Parti communiste a présenté les premières figures de sa liste ce 10 janvier en conférence de presse.

« Une liste commune de la Nupes devrait être une priorité, car c’est ce qui permettrait d’avoir une alternative crédible », juge de son côté Manuel Bompard. Interrogée par Le Figaro ce mercredi, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est dit favorable à une liste d’union entre socialistes et écologistes. Une initiative évidemment balayée par l’insoumis : « Si vous voulez être en capacité de gagner, je ne crois pas que se rassembler sans la principale composante de la gauche soit un chemin qui nous mène vers la victoire. »

Un vote de confiance pour déterminer « qui est dans la majorité et qui est dans l’opposition »

Dès la nomination du nouveau Premier ministre, la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a menacé le prochain gouvernement d’une motion de censure, si Gabriel Attal ne se soumettait pas à un vote de confiance à l’Assemblée nationale. « Comme dans toute démocratie normale, M. Attal devrait dire quelle est sa feuille de route, venir devant l’Assemblée nationale pour prononcer un discours de politique générale et demander un vote de confiance », appuie Manuel Bompard.

Traditionnellement présenté comme un signe d’ouverture vers les parlementaires, le vote de confiance n’est pas obligatoire et serait un pari risqué pour le gouvernement, qui ne dispose pas de la majorité absolue. En juillet 2022, Elisabeth Borne ne s’y était d’ailleurs pas risquée. Mais pour Manuel Bompard, un tel vote aurait la vertu de déterminer « qui est dans la majorité et qui est dans l’opposition ». Une manière aussi peut être de pousser Les Républicains à choisir leur camp, alors qu’ils sont nombreux à saluer le bilan de Gabriel Attal au ministère de l’Education nationale.

De son côté, lors de son discours de passation, Gabriel Attal a promis qu’il serait à l’écoute des partis d’opposition. Le Premier ministre a d’ores et déjà prévu de recevoir les organisations syndicales et patronales ce jeudi, suivi des parlementaires de la majorité vendredi. Pour le coordinateur de La France insoumise, dont le parti n’a pas encore été officiellement invité à une discussion, une telle rencontre n’est acceptable que si le nouveau Premier ministre accepte en parallèle de se soumettre à un vote de confiance. « S’il a l’intention d’écouter les groupes parlementaires d’opposition, c’est pour chercher à obtenir un vote de confiance positif, sinon c’est cosmétique », défend Manuel Bompard.

« Les gens ne meurent pas à cause du froid, ils meurent à cause de l’inaction gouvernementale »

Autre sujet abordé sur le plateau de Public Sénat : la vague de froid qui frappe la France depuis le début de la semaine, qui a déjà causé la mort de deux sans abris. Le 8 janvier, le ministre délégué au Logement Patrice Vergriete a annoncé débloquer 120 millions d’euros supplémentaires pour l’hébergement d’urgence.

Un budget « pas à la hauteur de la situation », selon Manuel Bompard. Le député insoumis réclame de son côté la réquisition de logements vacants : « Pour une personne qui dort dans la rue, il y a dix logements qui sont vides ». « Les gens ne meurent pas à cause du froid, ils meurent à cause de l’inaction gouvernementale », dénonce-t-il.

Ce 11 janvier, le sénateur communiste Ian Brossat a d’ailleurs annoncé vouloir déposer une proposition de loi pour faciliter les réquisitions de ces logements vacants, en confiant cette compétence aux maires.

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