Élections générales italiennes : « En Italie, le centre droit est devenu anti européen » assure Enrico Letta
Le 25 septembre prochain les Italiens renouvelleront leurs députés et sénateurs. La coalition menée par Giorgia Meloni, leader du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, est en tête des sondages pour s’emparer de la majorité des sièges. Interrogé dans « Ici l’Europe » par Caroline de Camaret, Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate italien (PD) principal opposant à la coalition de droite, garde l'espoir d'inverser la tendance.

Élections générales italiennes : « En Italie, le centre droit est devenu anti européen » assure Enrico Letta

Le 25 septembre prochain les Italiens renouvelleront leurs députés et sénateurs. La coalition menée par Giorgia Meloni, leader du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, est en tête des sondages pour s’emparer de la majorité des sièges. Interrogé dans « Ici l’Europe » par Caroline de Camaret, Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate italien (PD) principal opposant à la coalition de droite, garde l'espoir d'inverser la tendance.
Public Sénat

Par Eléonore Aparicio

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Après la Suède, l’Italie est, elle aussi, en passe de donner une majorité des voix à une coalition d’extrême droite composée du parti post-fasciste Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, de Forza Italia de Silvio Berlusconi ainsi que du mouvement La Ligue de Matteo Salvini. « Le centre droit a complètement changé, il s’agit aujourd’hui d’une droite anti européenne, la même droite qui en France est alliée à Marine Le Pen » explique Enrico Letta. Pour l’ancien chef du gouvernement italien en 2013, cette alliance témoigne d’une porosité entre les valeurs de la droite traditionnelle et de l’extrême droite en Italie.

Des enjeux sociaux, au cœur de cette campagne

Déjà en 2018, une alliance entre partis d’extrême droite et parti populistes et eurosceptiques avait dirigé le pays. A l’époque, la coalition des trois partis avait obtenu 37 % des suffrages aux élections législatives, avant d'éclater l’année suivante.

l’Italie du parti démocrate est en Europe un moteur de l’intégration européenne et l’Italie de Giorgia Meloni est un frein, Enrico Letta.

Mais cette fois-ci, les deux années de pandémie et la guerre en Ukraine ont accentué les peurs, et les craintes des italiens concernant le pouvoir d’achat. « Le grand problème est lié aux conséquences de cette crise, en termes de coût de l’énergie, et c’est sur ses conséquences que la droite italienne est en train de tirer un avantage. C’est pour cela qu’il faut absolument que l’Europe prenne des décisions, le plus rapidement possible » indique Enrico Letta. Face à cette « dégringolade vers la droite extrême », l’ancien président du conseil continue d’espérer une victoire du Parti démocrate : « On a dix jours devant nous pour combattre, faire passer nos idées sur le travail, les droits civiques et sur l’environnement. Sur ces sujets, la droite a une approche négationniste totale, elle veut revenir en arrière. On va chercher à faire basculer ces voix et à convaincre les électeurs italiens ».

« Giorgia Meloni est un frein à l’intégration européenne » selon Enrico Letta

Le Parti démocrate italien, lâché par le Mouvement 5 étoiles, s’affirme désormais comme le principal opposant de Giorgia Meloni en défendant l'Europe et un soutien sans faille à l’Ukraine. A l’inverse, pour Enrico Letta la coalition de droite, est proche de la Russie défend la souveraineté de l’Italie et souhaite maintenir les décisions européennes à l’unanimité ainsi que le droit de veto. "Une ligue des nations" proche de la vision défendue par Viktor Orban en Hongrie et par Marine Le Pen en France. « Une idée d’Europe dangereuse de mon point de vue, déclare Enrico Letta, l’Italie du parti démocrate est en Europe un moteur de l’intégration européenne et l’Italie de Giorgia Meloni est un frein ».

Revoir l'intégralité de l'émission sur notre espace replay

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le

Élections générales italiennes : « En Italie, le centre droit est devenu anti européen » assure Enrico Letta
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

Élections générales italiennes : « En Italie, le centre droit est devenu anti européen » assure Enrico Letta
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le