« Aujourd’hui, je suis incapable de vous présenter la plateforme des socialistes pour les municipales », s’inquiète Patrick Kanner qui en fait un élément de plus pour mettre en cause la direction du parti par Olivier Faure. En plein congrès, et à moins d’un an des élections municipales, le sénateur du Nord tire la sonnette d’alarme. Actuellement, un tiers des villes de plus de 100 000 habitants ont un maire socialiste à leur tête.
Pour les municipales, le PS sous pression de LFI
« Ça va être dur de gagner les municipales si on n’a pas de candidats », ironise Patrick Kanner. Ce dernier explique ne pas encore savoir qui sera candidat dans plusieurs villes importantes de son département. A Lille, où la maire sortante, Martine Aubry, ne se représentera pas, les socialistes subiront la pression des insoumis. « Non seulement je veux garder la ville, mais gagner contre eux », assure Patrick Kanner qui ajoute qu’il « ne faut pas se soumettre à cette extrême gauche ». Après l’implosion du Nouveau Front Populaire, l’opposition entre LFI et le PS devrait être frontale lors des élections municipales. « LFI a décidé de faire tomber, partout où ils le peuvent, des mairies socialistes. Ce sont des concurrents qui de plus en plus deviennent des adversaires », juge l’ancien ministre des Sports.
Si le patron des sénateurs socialistes plaide pour des grands rassemblements entre partis de gauche, cette stratégie pourrait être fragilisée par des rapprochements entre Écologistes et Insoumis.
« Le juge de paix, ce sera les municipales »
Pour Patrick Kanner, les élections municipales seront d’ailleurs l’occasion de clarifier les rapports de force à gauche, un an avant l’élection présidentielle. Alors que la gauche risquerait gros en cas de multiplications des candidatures, plusieurs figures plaident pour un rassemblement et une candidature commune à gauche. L’investiture pourrait être donnée à l’occasion d’une primaire. Une idée accueillie froidement par Patrick Kanner. « Le juge de paix, ce sera les municipales. Le rapport de force qui sera issu des municipales entraînera la réflexion sur la modalité potentielle. Il y aura de la concurrence, il faut un candidat unitaire », explique le sénateur du Nord précisant néanmoins que « candidat unitaire » ne signifie pas « candidat unique ».