Élections régionales et départementales : « Cela ressemble de plus en plus à du tripatouillage électoral », dénonce Stéphane Troussel
Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis fustige la « consultation expresse » des maires par le gouvernement ce week-end sur le maintien des élections en juin.

Élections régionales et départementales : « Cela ressemble de plus en plus à du tripatouillage électoral », dénonce Stéphane Troussel

Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis fustige la « consultation expresse » des maires par le gouvernement ce week-end sur le maintien des élections en juin.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La « présomption de maintien » des élections en juin est-elle déjà menacée ? C’est ce que craignent de nombreux représentants politiques, au Sénat et ailleurs, depuis l’annonce de la consultation des maires par le gouvernement sur la question durant le week-end. Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel fustige la méthode et se prononce fermement pour un maintien en juin des élections régionales et départementales. « Il faut qu’elles se déroulent dans les conditions de sécurité sanitaire les plus strictes, mais on ne peut pas confiner en permanence la démocratie dans notre pays. Les États-Unis élisent leur président, le Portugal élit son président, les Landers allemands procèdent à leurs élections… Et on ne pourrait pas, en France, élire les conseillers régionaux et départementaux ? », interroge-t-il.

Pour lui, la manœuvre de l’exécutif est claire : « On sent bien, y compris avec cette consultation expresse qui n’était pas prévue durant ce week-end des maires par les préfets, que le gouvernement n’a qu’une idée en tête : les reporter le plus loin possible… » Le socialiste ne comprend toujours pas ce énième coup sorti du chapeau au dernier moment. « Le gouvernement s’en remet au Conseil scientifique. Ce dernier ne tranche pas et renvoie la balle au gouvernement en lui disant ‘si vous mettez en place les conditions de sécurité, vous devez pouvoir les organiser. Le Premier ministre, lui-même a dit il y a quelques jours que son option privilégiée, c’est de les maintenir en juin. Et puis d’un seul coup, parce que je ne sais pas qui se réveille vendredi soir avec un avis différent dans la majorité présidentielle, les préfets se lancent dans une consultation expresse des 35 000 maires ! », résume-t-il. En bref, « cela ressemble de plus en plus à du tripatouillage électoral ! », dénonce-t-il. Les multiples revirements usent les élus : « Il faut faire respirer notre démocratie, que toutes les conditions de sécurité soient remplies. Mais cessez de changer la règle en permanence ! », plaide Stéphane Troussel, estimant que « tout cela n’est pas sérieux ».

Le président de la Seine-Saint-Denis n’est pas le seul. À l’annonce de la nouvelle consultation, le président du Sénat Gérard Larcher était furieux selon Politico. Dans la foulée, dimanche, Gérard Larcher a annoncé qu’il saisirait le Conseil constitutionnel en cas de report des élections. « Il y a eu un certain nombre de propositions pour que les élections se déroulent. Le gouvernement n’en a suivi aucune. C’est le sentiment que le gouvernement donne : s’il pouvait échapper aux scrutins locaux, il le ferait allègrement car LREM n’est pas implantée dans les territoires. Et il les organiserait bien plus tard », abonde Stéphane Troussel. Il termine, soulignant une énième incohérence : « Le gouvernement se dit prêt à discuter de la réouverture des établissements culturels, mais on ne pourrait pas aller voter ? »

Partager cet article

Dans la même thématique

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord cette semaine, contre l’avis de la France

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le

Élections régionales et départementales : « Cela ressemble de plus en plus à du tripatouillage électoral », dénonce Stéphane Troussel
3min

Politique

Crise agricole : « Avec une vaccination massive, nous ne pourrions plus exporter », s’inquiète François Patriat

Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le