Alain Marleix and Bruno Retailleau. Alain Marleix and Bruno Retailleau (LR) talking to the press after a meeting with French Prime Minister Elisabeth Borne at Matignon Palace. Paris, FRANCE-13/10/2022//01JACQUESWITT_choixLR009/2210131126/Credit:Jacques Witt/SIPA/2210131132
Elections sénatoriales : comment les LR abordent le scrutin ?
Au groupe LR de la Haute assemblée, on aborde les sénatoriales de septembre 2023 avec une sérénité toute sénatoriale. Alors que 65 sénateurs LR sur 145 sont renouvelables, Bruno Retailleau, à la tête du groupe, s’attend à « une stabilité ». Dans ce scrutin où l’équation personnelle joue « énormément », de nombreuses figures du groupe voient leur siège remis en jeu, à commencer par Gérard Larcher.
Leurs yeux sont rivés sur les retraites, mais déjà, les sénateurs ont dans un coin de leur tête les prochaines élections sénatoriales. Le prochain scrutin concerne en effet le Sénat, avec le renouvellement de la moitié des sièges de la Haute assemblée en septembre prochain. Les sénateurs sont déjà en campagne auprès de leurs grands électeurs, composés à 95 % des conseillers municipaux. 65 des 145 sièges du groupe LR sont en jeu, soit moins de la moitié.
« La magie des sénatoriales »
Le sujet était au menu du séminaire du groupe LR, jeudi matin. Seulement un point rapide, technique et juridique, alors que la campagne officielle commence dès le 1er mars prochain. Sur le plan politique, c’est encore un peu tôt pour les investitures. Une commission interne au Sénat, composée notamment du président LR du Sénat, Gérard Larcher, de Bruno Retailleau, président du groupe LR, de Roger Karoutchi, premier vice-président du Sénat, et de Gérard Longuet, en tant qu’ancien président du groupe, va commencer à se pencher sur le sujet en mars, avant que la Commission nationale d’investiture (CNI) des LR n’arrête ensuite officiellement tous les choix. « Généralement, 90 % des positions du groupe sont suivies par la CNI », note Marc-Philippe Daubresse, sénateur du Nord, qui compte être candidat à sa réélection. « C’est une CNI sénatoriale. Après, c’est compliqué pour la CNI nationale d’aller contre la CNI sénatoriale », remarque un connaisseur du système. D’autant qu’à la différence des législatives, « le parachutage est impossible aux sénatoriales ». Car c’est avant tout l’implantation, l’équation personnelle qui fait la différence, en raison du mode de scrutin.« J’ai des maires de gauche, voire communistes, qui me disent qu’ils voteront pour moi. C’est la magie des sénatoriales. L’équation personnelle joue énormément, encore plus quand vous êtes sortant », explique Jérôme Basher, sénateur LR et candidat à son renouvellement dans l’Oise.
« On peut gagner des sièges, un peu. Mais j’anticipe plutôt une stabilité » affirme Bruno Retailleau
Globalement, le paysage pour les LR ressemble à celui du scrutin précédent, il y a trois ans. S’il peut toujours y avoir quelques pertes ici ou là, ou des gains ailleurs, les variations devraient être minimes. « On peut gagner des sièges, un peu. Mais j’anticipe plutôt une stabilité », affirme Bruno Retailleau. « D’abord, cette idée de la stabilité est très liée au Sénat, avec le renouvellement par moitié tous les trois ans, avec une déconnexion du calendrier de la présidentielle et des législatives. Mais au-delà de ça, on va avoir le même corps électoral que la dernière fois, c’est-à-dire plutôt avantageux, avec des élections municipales qu’on a gagnées, et des départementales et régionales qu’on a gagnées », développe le sénateur LR de Vendée. Conséquence : la majorité sénatoriale, détenue avec les centristes, n’est pas menacée.Dans le détail, Jérôme Basher n’exclut pas cependant une légère perte. « On craint un petit recul », avance le sénateur, même si « on a eu une très bonne cuvée la dernière fois, comme en 2020. C’est ça qui est rassurant, le corps électoral ne nous est pas spécifiquement défavorable. Et c’est principalement parce qu’on a de très bons candidats très implantés sur le terrain, plus que l’étiquette politique ».
Perte de « quelques sièges » en zone urbaine ?
Le risque de « perdre quelques sièges » dont parle Jérôme Basher, vient selon lui, des zones urbaines. « Il y a les sénatoriales à la campagne et à la ville. A la campagne, je pense qu’on sera assez fort. A la ville, avec les recompositions, Horizons (le parti d’Edouard Philippe, ndlr), tout ça, c’est là où ça peut être plus compliqué. Or c’est un renouvellement qui est très urbain », soulève le sénateur de l’Oise. Toute l’Ile-de-France, ainsi que le Nord et le Pas-de-Calais, sont en effet renouvelables. Si « Paris devrait peu bouger, avec 4 sortants, ce sera plus compliqué en première et deuxième couronne. Par exemple, les Hauts-de-Seine sont un département très marcheurs », note Jérôme Bascher. « Dans les départements à faible population, vous avez généralement une grande stabilité. Et dans ceux à grande population, comme le mien, avec un scrutin de listes, ça dépend du nombre de listes », dit autrement Marc-Philippe Daubresse.Bruno Retailleau n’écarte pas le risque que ce soit plus compliqué en zone urbaine, mais il le tempère. « Il peut y avoir quelques fuites ponctuelles vers Horizons, mais on n’anticipe pas de ce côté-là de gros problèmes », soutient le patron des sénateurs LR, qui souligne la possibilité « de divisions entre Horizons et Renaissance. Beaucoup de mes sénateurs me disent que les choses sont compliquées sur le terrain ». Autrement dit, en cas de division, la majorité présidentielle pourrait perdre ses gains potentiels.
« Tentative d’OPA d’Horizons »
Dans le Nord, Marc-Philippe Daubresse observe ainsi qu’« à cette heure, il n’y a pas de liste unique Renaissance/Horizons dans mon département. Ça veut dire que ce n’est pas si simple. Vous avez une fragmentation, avec Horizons qui veut se compter et En Marche qui veut se compter ». Les discussions sont en effet tendues entre le parti présidentiel et celui d’Edouard Philippe. La décision de Renaissance d’investir tous ses sortants, comme Frédéric Marchand dans le cas du Nord, est mal passée chez les amis du maire du Havre, où on estime que ce choix ne les « engage pas »…Horizons n’en reste pas moins le point d’interrogation de ce scrutin sénatorial. Mais d’après les LR, les philippistes devraient logiquement tailler des croupières davantage du côté des centristes, que de leur côté de l’hémicycle. « Il peut y avoir une tentative d’OPA d’Horizons vis-à-vis de l’Union centriste, mais Hervé Marseille (président du groupe UC, ndlr) me dit qu’il ne craint pas grande chose », confie Bruno Retailleau. « C’est une élection que je trouve très aléatoire. Je ne sais pas ce qui va sortir sur la composition au centre », avance quand même Jérôme Bascher, qui se demande « comment tout ça va se positionner ou repositionner. Il faudra bien expliquer dans quel camp on se situe. Paradoxalement, ce sera un temps de clarification ». Pour l’heure, les sénateurs Horizons se retrouvent au sein du groupe Les Indépendants, de Claude Malhuret, dont 7 des 14 membres sont membres du parti du maire du Havre.
Jean-François Husson candidat, Christian Cambon et Sophie Primas devraient l’être aussi
Si les investitures ne sont pas encore connues, on sait déjà qu’un nombre important de sortants compte se représenter. Un autre gage de stabilité. Plusieurs figures du groupe sont renouvelables, à commencer par Gérard Larcher lui-même. « C’est difficile de faire des pronostics, si ce n’est que dans les Yvelines, je pense que le Président Larcher sera élu », sourit un observateur avisé. Dans le Val-de-Marne, le président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon, est donné comme à nouveau candidat a priori. Tout comme la présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, dans les Yvelines. En Meurthe-et-Moselle, le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson, sera candidat. Dans le Pas-de-Calais, Jean-François Rapin, président de la commission des affaires européennes, se représente aussi. En revanche, la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Deroche, élue dans le Maine-et-Loire, pourrait ne pas se représenter.Lire aussi » Elections sénatoriales : pour le PS, un scrutin qui s’annonce « stable » avec la question de la Nupes et de LFI à réglerDans l’Oise, Jérôme Basher se représente donc. Il devrait en être de même des deux autres sortants LR du département, Olivier Paccaud et Edouard Courtial. Chacun devrait présenter sa propre liste. Une manière de contourner la parité et d’assurer la réélection des sortants, chacun estimant « ne pas avoir démérité », explique un sénateur. A noter que l’ancien président de la commission des lois, Philippe Bas, se représente dans la Manche, tout comme Max Brisson, dans les Pyrénées-Atlantiques.
« A Paris, c’est un monde à part »
Quant « à Paris, c’est un monde à part », explique-t-on pudiquement. Dans la Capitale, ce sont les 163 conseillers de Paris qui élisent les sénateurs. Il suffit d’avoir 13 voix de conseillers pour être élu. « Si vous avez 13 personnes qui votent pour vous, vous êtes sénateur. C’est beaucoup et c’est rien », lance un conseiller. Le groupe des élus LR, centristes et indépendants (« Changer Paris ») compte 55 conseillers de Paris. Il est présidé par une certaine Rachida Dati.Selon la Lettre A, la sénatrice sortante Catherine Dumas devrait mener la liste, suivie du maire du 16e arrondissement, Francis Szpiner, de l’eurodéputée Agnès Evren, et de l’élu du 13e, Jean-Baptiste Olivier. Mais d’après un élu parisien, « rien n’est tranché » encore. L’idée que Catherine Dumas mène la liste semble néanmoins tenir la corde. Mais quid du sortant Pierre Charon, un fidèle historique de Nicolas Sarkozy ? Quant à Philippe Dominati, il n’a pas totalement pris sa décision. Céline Boulay Espéronier, qui avait été élue avec lui sur sa liste indépendante, se verrait bien rempiler.« Tout ça peut bouger dans tous les sens », tempère une conseillère de Paris. Surtout, « c’est l’affaire du groupe et la présidente, c’est Dati, c’est elle qui va décider », prévient la même, selon qui les candidats ne peuvent forcément n’être que conseiller de Paris, alors que Pierre Charon ne l’est plus par exemple. Et « dur de placer quelqu’un qui ne l’est pas. Après, il peut y avoir le fait du roi ». Pour l’heure, « tout ça ne fait que commencer ».
Face à l’instabilité politique qui s’installe en France, certaines personnalités réclament désormais le départ d’Emmanuel Macron du pouvoir. « Je pense qu’il doit démissionner », demande ainsi ce lundi 15 septembre le général Christophe Gomart, eurodéputé LR, invité de la matinale de Public Sénat.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.