Elisabeth Borne fixe un nouveau cap à la politique des transports
Navettes autonomes, billet unique quel que soit le mode de transport: après la "pause" sur les grands projets, la ministre des...

Elisabeth Borne fixe un nouveau cap à la politique des transports

Navettes autonomes, billet unique quel que soit le mode de transport: après la "pause" sur les grands projets, la ministre des...
Public Sénat

Par Julie CHABANAS

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Navettes autonomes, billet unique quel que soit le mode de transport: après la "pause" sur les grands projets, la ministre des Transports Elisabeth Borne trace des pistes pour "réorienter" la politique lors des prochaines Assises de la mobilité.

"On va lancer le 19 septembre les Assises de la mobilité, en présence du Premier ministre, l'idée étant que le secteur des transports est en pleine révolution et qu'il faut bien sûr réorienter notre politique", a expliqué la ministre dans un entretien à l'AFP.

Alors que l'argent public fait défaut, que certains territoires manquent cruellement de transports publics et que le numérique bouleverse les habitudes, le gouvernement lance cette concertation "sur les grandes orientations et sur les priorités d'investissement", qui doit durer trois mois, et réunir élus, associations professionnelles et syndicales, ONG, entreprises et grand public.

La priorité ira désormais aux transports du quotidien et à la rénovation.

Autour de six thèmes - environnement, révolution numérique, fractures sociales et territoriales, intermodalité, sécurité et sûreté, et gouvernance et financement - seront organisés des groupes de travail et rencontres dans les territoires, et une plateforme sera mise en ligne.

"Tout cela a vocation à alimenter et nourrir une loi d'orientation des mobilités que je présenterai début 2018" et donnera "une vision à dix ans et une programmation sur cinq ans, où on s'obligera à équilibrer dépenses et ressources", a précisé Elisabeth Borne.

- Applis innovantes -

"L'innovation ouvre plein de nouvelles possibilités, je pense qu'on est à la veille d'une révolution, comme l'ont été les chemins de fer aux XIXème siècle ou l'automobile dans les trente Glorieuses", se réjouit la ministre.

"La politique des transports et de la mobilité doit répondre à ces deux défis, restaurer l'équilibre et l'efficacité des modes traditionnels, et accompagner l'émergence de ces nouvelles mobilités", notamment dans le cadre de la loi à venir, détaille-t-elle.

Un accent tout particulier sera également mis sur les applications de recherche d'itinéraire et d'achat de billets, qui proposent l'ensemble des opérateurs et modes de transport, métro, bus, vélo en libre-service, ou encore autopartage.

Y compris hors des agglomérations: "vous avez plein de zones où, aujourd'hui, il n'y a pas d'alternative à la voiture individuelle. (...) L'autopartage, le covoiturage, les mobilités actives (vélo, trottinette, etc... ndlr), le transport à la demande", offrent des solutions.

Sans oublier les navettes autonomes, qu'Elisabeth Borne verrait bien "au service des territoires ruraux où vous n'aurez jamais de modèle économique pour le transport public traditionnel"

- Nouveaux financements -

La ministre demande également aux acteurs du transport d'innover en termes de financement.

Le Président de la République Emmanuel Macron a en effet annoncé le 1er juillet une "pause" dans les grands projets d'infrastructures, provoquant des cris d'orfraie chez les élus locaux.

La ligne TGV Bordeaux-Toulouse ou le canal Seine-Nord-Europe font partie de la vingtaine de projets en suspens, face aux dix milliards d'euros manquants sur les cinq prochaines années pour financer ces nouvelles infrastructures.

"Si on se dit qu'il manque dix milliards sur la période actuelle, si on se dit qu'on doit aussi porter d'autres priorités, je pense qu'un certain nombre de projets pourront être repensés ou réaménagés, phasés, voire différés", souligne la ministre.

Puis elle ajoute: "quand je vois un certain nombre de projets, (...) parfois on se dit qu'il n'est pas inutile de se reposer la question de +à quel besoin on essaie de répondre+".

Cette ingénieure, ex-PDG de la RATP, ex-directrice de cabinet de Ségolène Royal, observe par ailleurs que depuis l'annonce de la pause, "les élus réfléchissent aussi à des modes de financement".

Car, alors que l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf) peine à boucler son budget, "il n'y a pas de doute sur le fait qu'il faudra trouver de nouvelles ressources", assure Elisabeth Borne.

Partager cet article

Dans la même thématique

Elisabeth Borne fixe un nouveau cap à la politique des transports
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le

Elisabeth Borne fixe un nouveau cap à la politique des transports
5min

Politique

Assemblée parlementaire de la Francophonie : « Le français c’est l’occasion de conjuguer le nord et le sud »

Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.

Le